Avec 24h de recul, quelques évidences ressortent des annonces du Premier Ministre:
- Il s'agit bien d'un plan d'austérité qui touchera les fonctionnaires, les retraités et les usagers des services municipaux car les collectivités locales vont devoir réduire leurs prestations.
- Ce n'est pas un plan de réformes, mais un plan de blocage des dépenses publiques pour une durée donnée, sans que soient enclenchés le changements structurels de nature à générer des économies durables.
- A quelques exceptions notables près (réduction des dotations aux collectivités locales, gel du point d'indice dans la fonction publique), un flou artistique continue à régner sur le mode d'emploi concret et détaillé des réductions de dépenses . Exemples: « Les interventions de l'Etat seront recentrées pour être plus efficaces » ou « Les parcours de soins seront mieux organisés », ou : il faut « agir sur la pertinence médicale pour réduire le nombre d'actes et d'interventions inutiles ou évitables ».
Bref, on reste souvent dans le registre du voeu.
Est-ce que cela peut marcher?
A une condition: c'est que l'économie française renoue avec la croissance. Sans une croissance de l'ordre de 2%, il est quasiment impossible de maîtriser durablement les déficits publics.
Sur la croissance, les mesures annoncées peuvent avoir des effets de sens contraire: d'un côté, elles peuvent contrarier la timide reprise qui s'esquisse en provoquant une forte contraction de l'investissement public (porté à 70% par les collectivités locales) et une stagnation de la consommation. D'un autre côté, les allégements de charges sociales et fiscales sur la production, d'un montant significatif, peuvent améliorer la compétitivité de nos entreprises et soutenir l'activité.
Au bout du compte, tout dépendra du degré de crédibilité de ce plan auprès des acteurs économiques, entreprises et ménages. Le climat politique délétère autour du Président, du gouvernement, de leur majorité n'aidera pas.