1 an après l'affaire « Amélie » : l'Unapei adresse un dernier avertissement au gouvernement

UNAPEI - Union nationale des associations de parents de personnes handicapées mentales - 24/10/2014 16:40:00


1 an après l'affaire « Amélie » : Face à l'inaction du gouvernement, l'Unapei adresse un dernier avertissement au gouvernement pour mettre en oeuvre les mesures préconisées par Denis PIVETEAU.

Un an après que l'Etat se soit désisté de son appel d'une décision le condamnant à trouver une
place dans un établissement adapté aux besoins d'Amélie, jeune femme handicapée mentale, aucune mesure concrète n'a été prise par le gouvernement pour mettre fin à la situation dramatique de milliers de personnes handicapées sans solution.

Face à la pression médiatique, le gouvernement avait pourtant renoncé à son appel et s'était engagé à mettre en place des cellules de gestion des situations critiques. Il avait également demandé à Monsieur Denis PIVETEAU, conseiller d'Etat, de lui rendre un rapport afin de lui proposer des préconisations pour mettre fin à la situation de ces personnes handicapées qualifiées de « sans solution ». Compte-tenu de ces engagements, l'Unapei avait suspendu toutes les actions en justice concernant des personnes confrontées à des situations identiques à celle d'Amélie et de sa famille.

Un an après, le bilan est édifiant :
- Il aura fallu 5 mois pour qu'Amélie puisse trouver une place dans un établissement qui se
situe à plus de 400 kilomètres de ses parents, les contraignant à déménager.
- Les cellules de gestion des situations critiques, lorsqu'elles sont effectivement mises en place
dans les départements ne sont pas en mesure de trouver une solution. A cet égard, celles
transmises par l'Unapei au gouvernement n'ont pas toute trouvé une réponse alors qu'il
s'était engagé à les régler prioritairement.
- De nombreux reportages, articles et ouvrages ont mis en exergue le scandale de la politique
du handicap en France conduisant notamment plus de 6000 personnes handicapées à s'exiler
en Belgique pour y être accueilli dans un établissement, la plupart du temps situé à plusieurs
centaines de kilomètres de leur environnement familial.
- Il y a 5 mois, Denis PIVETEAU a remis son rapport intitulé "Zéro sans solution" dans lequel il
propose plus de 130 mesures.

Depuis, qu'à fait le gouvernement ? RIEN. Aucune mesure proposée par le rapport PIVETEAU n'a reçu, ne serait-ce qu'un début de mise en oeuvre. En outre, le gouvernement conforte la politique d'exil des personnes handicapées en préférant financer de nouvelles places dans des établissements en Belgique, au détriment du bien-être des personnes handicapées et de l'emploi en France.

Face à Ségolène Neuville, secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées, Christel Prado, présidente de l'Unapei lui indiquait lors de son congrès en mai dernier: « la colère gronde Madame la Ministre, la colère gronde... ». Mais le gouvernement n'agit ni ne réagit pas. Aujourd'hui, en cette date anniversaire au gout amer, l'Unapei adresse un ultime avertissement au gouvernement afin qu'il prenne des mesures concrètes pour que cesse le calvaire des personnes handicapées et de leurs familles dont l'Etat bafoue les droits impunément.