Il n'y a désormais plus de transmission du virus Ebola au Nigéria

OMS - Organisation Mondiale de la Santé - 27/10/2014 17:15:00


Les rapports de situation, présentés sous forme de tableaux et envoyés au Siège de l'OMS par le bureau du Nigéria, n'indiquent aucun cas depuis 42 jours.

L'OMS déclare officiellement qu'il n'y a désormais plus de transmission du virus Ebola au Nigéria.

C'est un succès extraordinaire qui montre que la maladie à virus Ebola peut être endiguée. Il est intéressant de raconter en détail comment le Nigéria a pu venir à bout de ce que l'on pensait être la flambée de maladie à virus Ebola la plus explosive qui soit.

L'exemple du Nigéria peut aider beaucoup d'autres pays en développement profondément inquiets à l'éventualité de l'importation d'un cas et désireux d'améliorer leurs plans de préparation. De nombreux pays riches, disposant de systèmes de santé performants, peuvent aussi en tirer des enseignements.

L'historique complet montre également comment le Nigéria est presque parvenu à interrompre la transmission du poliovirus sauvage sur son territoire, vaste et densément peuplé.

Comme cela arrive heureusement quelquefois dans le domaine de la santé publique, un succès en entraîne un autre lorsque les enseignements et les meilleures pratiques sont appliqués.

Plus tôt dans l'année, l'OMS avait confirmé que le Nigéria avait éradiqué la maladie du ver de Guinée ; ce fut un autre succès extraordinaire. Lorsque l'initiative en faveur de l'éradication a été lancée, le Nigéria était l'épicentre de cette maladie et plus de 650 000 cas étaient notifiés chaque année.

La communauté de la santé publique sous le choc partout dans le monde

Le 23 juillet dernier, l'annonce de la confirmation en laboratoire du premier cas d'Ebola dans le pays, à Lagos, a fait le tour du monde.

Le Nigéria est le pays le plus peuplé d'Afrique et la nouvelle locomotive économique du continent. En cas de flambée épidémique, la situation peut être explosive. La population de Lagos - 21 millions d'habitants - est presque équivalente à celles de la Guinée, du Libéria et de la Sierra Leone réunies.

En outre, la population de Lagos, la plus grande ville d'Afrique, est nombreuse et vit souvent dans des bidonvilles où règnent la promiscuité et le manque d'hygiène.

Des milliers de personnes entrent et sortent de la ville chaque jour, à la recherche d'un emploi ou de marchés où vendre leurs produits ; Lagos est une métropole très animée où les embouteillages sont fréquents.

Dans ces conditions, la recherche des contacts a été la principale préoccupation dès le début, peu après l'annonce du premier cas confirmé.

Comme l'avait dit alors le Consul général des États-Unis d'Amérique au Nigéria, Jeffrey Hawkins: «La dernière chose que n'importe qui dans le monde veut entendre, ce sont les deux mots 'Ebola' et 'Lagos' dans la même phrase.» Il avait fait remarquer que la simple association de ces deux mots évoquait une «flambée urbaine apocalyptique».

Il n'y a jamais eu d'apocalypse. Grâce à l'aide de l'OMS, des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis et d'autres intervenants, les responsables de la santé dans le pays sont parvenus à identifier 100 % des contacts à Lagos et 99,8 % des contacts à Port Harcourt, pôle pétrolier du Nigéria et deuxième endroit où une flambée s'est déclarée.

Les pouvoirs publics aux niveaux fédéral et des États ont fourni d'importantes ressources financières et matérielles, ainsi que du personnel national qualifié et expérimenté.

Des services d'isolement ont été construits immédiatement, ainsi que des établissements de traitement réservés aux malades d'Ebola, mais plus lentement. Des véhicules et des téléphones portables dotés de programmes spécialement adaptés, ont été mis à disposition pour faciliter la notification en temps réel, au fur et à mesure de l'avancée des investigations.

Contrairement à ce qui se passe en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, tous les contacts identifiés ont fait l'objet d'un examen physique quotidien pendant 21 jours. Les quelques contacts qui ont essayé d'échapper au système ont été rapidement retrouvés par des équipes d'intervention spéciales et placés à nouveau sous surveillance médicale jusqu'à l'expiration de la période de 21 jours.