Les départementales, et après...

Le Cercle des Economistes - 09/04/2015 13:05:00


Un cap est passé. Les élections départementales ont livré leur verdict : une majorité de Français veut du changement. La situation économique dégradée n'est pas étrangère à l'appel lancé par les électeurs dimanche 29 mars dernier. La loi Macron "pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques" est-elle de nature à apporter les réponses appropriées ?

Selon Christian SAINT-ETIENNE, avec cette loi et certaines mesures qui l'ont précédée, « le gouvernement parvient juste à corriger les erreurs passées sans prendre les mesures vitales pour l'économie ». Un exemple concret ? Le CICE.

Peut mieux faire. « L'effort est louable mais insuffisant. Le Medef souligne à raison que les allègements d'impôts et charges mis en oeuvre - 40 milliards d'euros à partir de 2017 - ne compensent pas totalement les 42 milliards d'euros d'augmentation des ponctions entre 2011 et 2013 (...). La France a perdu là cinq ans, où elle a laissé se dégrader encore sa compétitivité », confiait récemment le fondateur du cabinet Conseil Stratégique Européen au magazine Challenges. Selon l'économiste, si les marges des entreprises françaises remontent légèrement, c'est plus sûrement grâce à la chute des cours du pétrole et de l'euro.

Solutions. Les études le montrent : les investisseurs étrangers ne délaissent pas la France mais aimeraient y voir plus clair et avoir les coudées plus franches. « Sur le fond, les investisseurs rêvent tous de s'installer dans l'hexagone, pour sa qualité de vie reconnue, sa position européenne centrale, ses bonnes infrastructures, etc... mais ils en ont été dégoûtés par ce qu'ils voient : la pression et l'instabilité fiscale, un marché du travail rigide », souligne Christian SAINT-ETIENNE.

Parmi les pistes de réformes, l'économiste propose de « flexibiliser l'emploi en déverrouillant les contrats de travail et améliorer la fiscalité avec, notamment, un impôt sur les sociétés modulé à 20% sur les bénéfices réinvestis et 30% pour les profits redistribués en dividendes ». Idées pour la seconde partie du quinquennat ?