Ralentissement de la croissance potentielle : une nouvelle réalité

FMI - Fonds Monétaire International - 18/04/2015 16:05:00


Depuis le début de la crise financière mondiale, de nombreux pays sont confrontés à un ralentissement de la croissance de leur capacité productive, ce qui pourrait signaler que le niveau de vie s'améliorera moins vite à l'avenir, selon une nouvelle étude du FMI.

La croissance de la production mondiale a dévissé pendant la Crise financière mondiale et, selon une nouvelle étude publiée dans l'édition d'avril 2015 des Perspectives de l'économie mondiale, une part considérable de ce ralentissement est due au fait que les «limitations de vitesse» des économies se sont abaissées. La limitation de vitesse d'une économie - la croissance de la production potentielle - lui dicte à quelle rapidité elle peut accroître sa production de biens et de services sans que l'inflation monte.

Selon les éléments présentés dans cette étude, sans mesures pour encourager l'innovation, promouvoir l'investissement dans le capital productif et contrer la dynamique défavorable du vieillissement, les pays vont devoir s'adapter à une nouvelle réalité marquée par des limitations de vitesse abaissées.

Production potentielle : bilan

Pour un pays, la production potentielle mesure la capacité productive qui stabilise l'inflation. Elle dépend de l'offre de deux facteurs de production - les intrants de travail et de capital - et du degré de productivité auquel on les utilise. Pour que la production potentielle s'accroisse, il faut que soit l'offre de ces facteurs, soit la productivité augmente.

Depuis la crise financière mondiale, beaucoup de pays ont connu une expansion moins rapide d'une ou plusieurs de ces composantes essentielles de la croissance de la production potentielle (voir graphique 1). Dans les pays avancés, la croissance potentielle s'est tassée parce que, à peu près dans les mêmes proportions, l'accumulation de capital et la croissance de la main-d'oeuvre - surtout à cause de la démographie défavorable - ont ralenti. Dans les pays émergents, le déclin est majoritairement imputable à la croissance moins rapide de la productivité.