Exposition "Bientôt la liberté nous reviendra"

Struthof Centre européen du résistant déporté - 29/08/2015 08:10:00


1945-2015 : 70 ans après la fin des camps nazis, Français et Allemands s'associent pour présenter une exposition temporaire intitulée « "Bientôt la liberté nous reviendra" : la double fin du camp de Natzweiler ».

Ce projet hautement symbolique a été porté par le Centre européen du résistant déporté, localisé sur le site de l'ancien camp de concentration de Natzweiler-Struthof (Alsace) et par les mémoriaux des camps annexes de Natzweiler situés dans les Länder du Bade-Wurtemberg et de Hesse (Allemagne).

Élaborée par un commissariat d'exposition franco-allemand, financée par les deux pays, l'exposition aborde un épisode historique méconnu : la fin tragique et atypique du camp de concentration de Natzweiler.

Confrontés à l'avance des Alliés, les nazis évacuent dès septembre 1944 le camp principal situé au Struthof et ses annexes à l'ouest du Rhin. Mais l'enfer continue pour les déportés : le « camp de concentration de Natzweiler », toujours sous le même nom, se réimplante entièrement à l'est du Rhin où il fonctionne jusqu'en avril 1945 au prix de milliers de victimes.

Présentée au Centre européen du résistant déporté du 13 septembre 2014 au 1er septembre 2015, cette exposition sera également montrée dans de nombreuses localités partenaires en France et en Allemagne.

Elle constitue un jalon important des commémorations relatives au 70e anniversaire de la libération des camps. Elle place en son coeur les résistants déportés dont le parcours a valeur de témoignage.

Frédérique Neau-Dufour
Directrice du Centre européen du résistant déporté
ancien camp de Natzweiler-Struthof

Dorothee Roos et Arno Huth
KZ-Gedenkstätte Neckarelz

C'est une phrase pleine d'espoir qui a donné son titre à l'exposition.
Une phrase à l'histoire particulière : elle est extraite de « La voix du rêve » chant de Natzweiler, composé le 19 janvier 1944 au camp de Natzweiler-Struthof par le déporté Arthur Poitevin. Professeur de musique,
Arthur Poitevin était aveugle depuis ses trois ans, ce qui ne l'empêcha pas d'entrer dans la résistance (Libération nord).
Arrêté en septembre 1943, il fut déporté à Natzweiler puis à Dachau.
Il mourut en 1951 à l'âge de 34 ans.
Son chant porte la voix de tous les déportés et dit leur volonté de survivre coûte que coûte.
Il est aujourd'hui encore interprété lors des cérémonies qui ont lieu dans l'enceinte de l'ancien camp, soit par l'ancien déporté Jean Villeret, soit par des enfants des écoles.

« Disons-nous que bientôt la liberté nous reviendra,
Pour cette liberté chérie
Préparons bien nos coeurs et nos esprits
Afin que nos fils en leur vie
N'aient jamais à venir ici ».

Au coeur du parcours : les destins individuels des déportés
« La liberté nous reviendra » donne la parole aux déportés. Ce sont eux qui sont au coeur de l'exposition, par le biais d'une dizaine de parcours individuels qui sont autant de figures totémiques.
Venus des quatre coins de l'Europe, ces déportés témoignent de leur misère en ces mois douloureux de fin 1944-début 1945. Certains sont morts, d'autres ont failli mourir, d'autres encore sont revenus. Ils racontent leur terreur et leur espoir.

MAI 1941 : CRÉATION DU KL NATZWEILER-STRUTHOF
1ER SEPTEMBRE 1944 : ORDRE D'ÉVACUATION DU CAMP DE NATZWEILER-STRUTHOF
25 NOVEMBRE 1944 : DÉCOUVERTE DU CAMP DE NATZWEILER-STRUTHOF PAR L'ARMÉE U.S.
AVRIL 1945 : MARCHES DE LA MORT ET VRAIE FIN DU CAMP DE NATZWEILER-STRUTHOF

Exposition itinérante
La double fin du camp de Natzweiler, une exposition itinérante franco-allemande. Du 13 septembre 2014 au 23 décembre 2015.