«Les pauvres doivent être au coeur de la politique de Bruxelles»

Secours Catholique - 24/05/2016 10:15:00


Au coeur du Vieux Continent, 123 millions de personnes doivent lutter pour survivre, dénonce Caritas Europa dans son dernier rapport « Mettre fin à la pauvreté en Europe ».

Confrontés à cette réalité, 300 représentants des 44 Caritas européennes se réunissent à Lourdes du 23 au 26 mai, pour débattre de leur contribution à la construction d'un projet européen où chacun a sa place.

Dans ce rapport publié en mai 2016 intitulé « Mettre fin à la pauvreté en Europe » Caritas Europa identifie cinq catégories de personnes menacées par la pauvreté et l'exclusion sociale pour lesquelles « une action politique est urgente ».

Chômeurs de longue durée

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « la persistance de mauvaises conditions économiques et le marasme sur la marché de l'emploi ont entraîné une hausse sans précédent de la durée du chômage ». Le chômage de longue durée accroît le risque de pauvreté et d'exclusion sociale. C'est le cas des travailleurs âgés en Irlande, Italie et Lettonie et des jeunes de moins de 25 ans en Irlande.

Travailleurs pauvres

Les statistiques officielles font apparaître depuis 2008 une augmentation du taux de travailleurs pauvres dans 14 États de l'Union européenne : 9,5 % en 2014, soit 0,9 point de plus qu'en 2008. Des études récentes montrent qu'un ensemble de facteurs indépendants, auxquelles s'ajoutent les politiques nationales, pèsent sur le nombre de travailleurs pauvres : salaires bas, faible intensité de travail, absence de qualifications, taille importante des familles, protection sociale minimale ou absente...

Parents seuls

Ils rencontrent de nombreux obstacles : difficultés à trouver un emploi, coûts très élevés de la garde des enfants, manque d'équipements sociaux (crèches...) en particulier pour les plus petits après l'école, coupes dans le financement des services publics... En Irlande, Italie, Lettonie, à Malte, au Portugal, en Slovénie, en Espagne, les politiques fiscales et de transferts sociaux ont accru les risques de pauvreté, notamment pour les parents seuls et leurs enfants.

Enfants

La pauvreté et l'exclusion les menacent particulièrement. À l'image du Portugal où, en 2012, 24 % des enfants vivaient dans des familles ne pouvant payer leur loyer, rembourser un emprunt, se nourrir correctement ou encore faire face à des dépenses imprévues. Dans cette classe d'âge, des migrants et réfugiés sont en péril, notamment en raison des risques de violations multiples de leurs droits. Des organisations internationales comme l'Unicef pointent le nombre croissant d'enfants en danger.

Migrants et réfugiés

Parmi ces personnes en quête de protection on observe de plus en plus de femmes et de familles avec enfants. Beaucoup d'entre elles, souvent en mauvaise santé, souffrent de conditions de vie inhumaines dans les centres d'enregistrement, par exemple en Grèce et en Italie, voire sont victimes de mauvais traitements. Elles manquent aussi de toilettes, d'eau, de nourriture, de lieux d'hébergement, et, dans un autre domaine, d'interprètes, de travailleurs sociaux, et de juristes.

En finir avec la pauvreté en Europe
Publié par Caritas Europa en mai 2016, le rapport analyse la situation de la pauvreté en Europe à partir des données issues des 22 Caritas européennes.