Immunité et exemption de visa : des questions demeurent ouvertes

République Fédérale d'Allemagne - CIDAL - 27/05/2016 16:05:00


Certaines questions relatives à l'immunité des députés turcs demeurent ouvertes, a affirmé Mme Merkel à l'issue de son entretien avec le président turc Recep Tayyip Erdogan. En ce qui concerne l'exemption de visa, il est apparu que la Turquie n'allait vraisemblablement pas remplir toutes les conditions d'ici au 1er juillet.

Angela Merkel a eu un entretien privé avec Recep Tayyip Erdogan en marge du sommet extraordinaire de l'ONU à Istanbul. Ils ont abordé l'évolution récente de la situation politique intérieure de la Turquie.

Mme Merkel a « clairement fait comprendre » à M. Erdogan que la levée de l'immunité d'un quart des députés était pour elle une « source de profonde préoccupation ». Selon la chancelière, les deux dirigeants ont discuté de manière très intense, très ouverte et aussi très efficace. Certaines questions demeurent toutefois ouvertes, selon Mme Merkel.

Accord UE-Turquie

La chancelière a indiqué qu'il fallait poursuivre le dialogue, « même si l'on peut déjà prévoir que certaines choses ne pourront pas être mises en oeuvre d'ici au 1er juillet, en particulier la libéralisation du régime des visas, étant donné que les conditions n'auront pas encore été remplies. »

La voie vers l'exemption de visa passe par 72 points, a déclaré la chancelière fédérale. Ceux-ci ne sont pas nouveaux : ils avaient été présentés par l'UE en décembre 2013. La chancelière a souligné que tous les points allaient devoir être remplis afin que l'exemption de visa puisse être accordée.

Les deux parties tiennent aux engagements découlant de l'accord UE-Turquie, notamment en ce qui concerne les contingents de volontaires humanitaires, a indiqué Mme Merkel. Selon la chancelière, la Turquie est aussi convaincue de l'importance et de la pertinence de l'accord, perçu comme étant « dans l'intérêt réciproque des deux parties ».

Le PKK et les Kurdes

Avant son départ pour Istanbul, la chancelière fédérale Angela Merkel avait déjà exprimé son inquiétude vis-à-vis de certains développements en Turquie, comme la rupture l'année dernière du processus de rapprochement et de réconciliation avec les Kurdes et la reprise des affrontements violents. « Nous voulons que la population kurde trouve la place qui lui revient et jouisse de bonnes perspectives d'avenir en Turquie », a affirmé Mme Merkel.

Le président turc a exposé à la chancelière la situation à laquelle il est confronté avec le terrorisme du PKK. Dans ces circonstances, a-t-il expliqué, il n'est pas question d'assouplir la loi sur le terrorisme. L'UE exige cependant de la Turquie qu'elle modifie sa législation sur le terrorisme. Il s'agit de l'une des 72 conditions posées par Bruxelles pour libéraliser le régime des visas pour les Turcs dans l'Union européenne.

Démocratie vivante

La veille, Mme Merkel avait rencontré divers représentants de la société civile turque. Ils avaient discuté des manières de préserver ou de construire une démocratie vivante. Mme Merkel a affirmé qu'une démocratie avait besoin d'une justice indépendante, d'une presse indépendante et d'un Parlement fort. Le vendredi 20 mai, le parlement turc avait approuvé la levée de l'immunité d'environ un quart de ses députés.

Situation au 23 mai 2016