Douceur au Pôle Nord en octobre / Conséquence : la banquise peine à se reformer

Météo France - 27/10/2016 09:35:00


Si l'anticyclone qui a régné sur les pays scandinaves depuis le début du mois s'est accompagné d'une certaine fraîcheur sur l'essentiel du continent européen, il a eu des effets opposés sur l'extrême nord-ouest de l'Europe. Cet anticyclone a en effet favorisé les remontées d'air doux, dans des flux de sud à sud-ouest, en direction de l'Islande et plus généralement de l'est du Groenland à l'océan Arctique et au nord de la péninsule scandinave.

Records de douceur du Groenland au nord de la Scandinavie

Sur la côte est du Groenland, il a fait 19,3°C à Tasiilaq le 5 octobre. Il s'agit non seulement d' une valeur record pour cette station mais également d'un record absolu pour l'ensemble de l'île pour un mois d'octobre, devant les 18,7°C enregistrés en 1994.

En Islande, la douceur, sans atteindre de tels niveaux, est également assez constante. Le pays a été, vers le 20 octobre, sur la trajectoire de l'ex-ouragan Nicole (qui avait atteint la force 4 dans les régions tropicales) avec à la clef, sous un vigoureux vent de sud, des températures maximales de 15 °C sur les côtes nord de l'île. Il n'a toujours pas gelé depuis le début de l'automne à Reykjavik (minimum de 0,6°C dans la nuit du 24 au 25 octobre) où l'anomalie de température avoisine les 4 degrés sur le mois d'octobre.

Au nord de la Norvège, sur l'archipel de Svalbard, situé à 78° de latitude nord, un record de douceur a également été battu pour un mois d'octobre avec 10,1°C relevés le 7 à la station de Svalbard Lufthavn, battant les 8,9°C d'octobre 1984.

Ces températures plus douces que la normale devraient se maintenir sur les régions arctiques au cours de la dernière semaine d'octobre, en raison à la fois du positionnement des masses d'air et des fortes anomalies observées de température de la mer. La tendance pourrait persister, mais de façon atténuée, début novembre.

Conséquence : la banquise peine à se reformer

Cette douceur relative et les fortes anomalies de température de l'océan arctique (de l'ordre de 5 degrés) ne favorisent pas la reconstitution de la glace de mer arctique. Au 23 octobre 2016, la superficie de la banquise arctique affichait un déficit de 30 % (par rapport à la normale 1981-2010) avec 6,434 millions de km² de glace. Il s'agit de la plus faible extension jamais enregistrée à cette période de l'année, le précédent record (6,501 millions de km²) datant de 2007.

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