IMA: Biskra, sortilèges d'une oasis 1844-2014 jusqu'au 22 janvier 2017
Henri Matisse, André Gide, Béla Bartók... Tous sont venus chercher l'inspiration à Biskra, aux portes du Sahara. L'historien de l'art Roger Benjamin recontextualise leurs oeuvres en convoquant une multitude de documents inédits, dont de nombreuses photographies anciennes. Une lecture post-coloniale qui n'oublie pas les héritiers de ce pan d'histoire.
Autour de 1900, la cité-oasis de Biskra est une station d'hivernage huppée, creuset d'une société complexe. Une complexité dont ses illustres visiteurs disent bien peu dans leurs oeuvres.
Celles-ci sont signées Frederick Arthur Bridgman, Maurice Bompard, Marie Caire-Tonoir, Henri Valensi, Maurice Denis, Oskar Kokoschka, Henri Clamens..., on les revisitera bien sûr au fil de l'exposition, dans un contexte élargi : il inclut aussi bien les sources de l'orientalisme en Algérie (Eugène Fromentin, Gustave Guillaumet), que la peinture algérienne de Slimane Becha et Chaouia Noureddine Tabhera.
On prendra aussi la mesure de la société du temps, dans toute sa complexité - cultivateurs, ouvriers et négociants pied-noir, dignitaires algériens et militaires français, marchands mozabites et artisans juifs, danseuses Ouled-Naïl, travailleurs et musiciens noirs, Bédouins et maîtres des caravanes de dromadaires.
Tout comme on découvrira la Biskra traditionnelle et touristique, son architecture, et toute la richesse de la photographie « saharienne » et du fonds des stéréoscopes aux Kodaks des touristes et militaires.
Un parcours qui fait la part belle à la « sensibilité d'avant-garde », enrichi d'extrait de films évocateurs de l'ancienne Biskra et bercé d'archives sonores d'exception : les enregistrements réalisés par Béla Bartók en 1913.
L'exposition s'articule en cinq grandes sections. Celles-ci sont organisées autour de deux « kiosques » consacrés à la musique et au cinéma.
L'Architecture et l'urbanisme
Le Vieux Biskra : séguias et palmiers-dattiers
Le Fort Saint-Germain et la ville orthogonale
Le marché de Biskra et le quartier des Ouled-Naïl
Le goût « mauresque » : le casino et l'Hôtel de Ville
Trois « grands hôtels » : le Sahara, le Royal, le Transatlantique
Le tourisme
La station d'hivernage et les thermes
La vie quotidienne dans les hôtels
Le jardin Landon
Les excursions et autres « attractions »
Le tourisme après l'Indépendance : l'hôtel Les Ziban (1968)
La peinture
Aux sources de l'orientalisme en Algérie : Eugène Fromentin et Gustave Guillaumet
Les orientalistes à Biskra : Frederick Arthur Bridgman et Maurice Bompard
Les femmes peintres : Marie Caire-Tonoir
L'art moderniste : Henri Valensi, Maurice Denis, Oskar Kokoschka, Henri Clamens
La peinture algérienne : Slimane Becha, Chaouia Noureddine Tabhera
La photographie et les arts graphiques
Un Parisien dans le désert : Jacques-Félix Moulin (1856)
La photographie et les journaux illustrés : de la visite de Napoléon III (1865) au monument du Cardinal Lavigerie (1900)
Auguste Maure et le studio « Photographie saharienne »
Des stéréoscopes aux Kodaks des touristes et des militaires
Une sensibilité d'avant-garde
André Gide, écrivain
Henri Evenepoël, peintre-photographe
Henri Matisse, peintre et épistolier
Béla Bartók, ethnomusicologue et compositeur
Commissariat : Roger Benjamin, professeur d'Histoire de l'art, Université de Sydney et Eric Delpont, directeur du musée de l'IMA