Améliorer les moyens de subsistance des femmes autochtones au Nicaragua

FAO - Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture - 24/02/2017 19:00:00


Préserver la culture et améliorer les moyens de subsistance

Telma Maria Rena Ramirez, qui vit dans la municipalité de Bonanza du territoire Mayangna, fait partie d'un groupe de femmes autochtones Mayangna qui utilisent l'écorce du tuno, un arbre endémique, pour fabriquer des objets d'artisanat, tels que des sacs, des pochettes et des portefeuilles. «C'est une matière première que nos ancêtres nous ont léguée et qui est d'une grande valeur pour nous», explique Telma. «Maintenant, en tant que femmes Mayangna, nous commençons à conquérir notre indépendance économique pour nos familles grâce à la vente des produits fabriqués avec l'écorce du tuno.»

Par le biais de la formation, des échanges et d'un encadrement continus, le FFF a aidé les femmes Mayangna à améliorer la qualité de leurs produits, à diversifier les marchés et à obtenir de meilleurs prix. Quelque 40 femmes Mayangna et jeunes issus de 10 organisations de producteurs forestiers et agricoles ont bénéficié d'une formation sur l'analyse et le développement des marchés. Les forêts locales ont toujours fourni aux femmes des produits tels que des fruits et des fibres pour leur propre famille. En favorisant la fabrication d'objets d'artisanat à base de tuno en tant qu'activité génératrice de revenus, le FFF contribue également à préserver la culture Mayangna.

Plus de 200 femmes diversifient également leurs revenus par le biais de la vente et de la transformation des fruits de la noix-pain, un arbre également appelé ramón ou ojoche (Brosimum alicastrum). Dans le cadre d'un événement axé sur l'échange de connaissances avec des groupes de producteurs du Guatemala et du Honduras, les femmes Mayangna ont beaucoup appris sur l'ensemble des possibilités qu'offre la noix-pain.

«Nous avons formé beaucoup de femmes qui ne connaissaient pas la Nuez de Ramón, ou le fruit de la noix-pain,» explique Benedicta Dionisio Ramirez qui fait partie d'un groupe de femmes productrices du Guatemala. «Mais maintenant qu'elles possèdent les connaissances, elles ne se limitent plus à sa consommation, mais commencent également à le vendre, y compris sur les marchés internationaux.»

uvrer pour la responsabilisation sociale

Renforcer le leadership et l'estime personnelle des femmes occupe une place importante dans le plan de renforcement des capacités. En 2015, le FFF a collaboré avec le conseil d'administration de la Nation Mayangna et les organisations de femmes Mayangna afin de renforcer leur participation aux processus politiques. Ensemble, ils ont abordé des questions telles que la sécurité alimentaire, la violence domestique et l'amélioration des systèmes de production.

Des réunions ont également été organisées sur chaque territoire Mayangna en vue de discuter des stratégies visant à améliorer la position des organisations de femmes. Les priorités identifiées concernent le renforcement de l'unité et de l'organisation internes et la nécessité d'accroître la participation de ces femmes dans les institutions publiques et les processus décisionnels.

Avec le soutien du FFF, 130 femmes provenant de neuf territoires ont participé au premier Forum des femmes Mayangna dans la région autonome de la côte nord des Caraïbes en vue de renforcer les organisations de femmes sur leurs territoires respectifs. À l'issue de ce forum, les femmes ont créé le Réseau des femmes de la Nation Mayangna.

Mécanisme forêts et paysans (FFF)

Le FFF est un partenariat lancé en septembre 2012 entre la FAO, l'Institut international pour l'environnement et le développement (IIED), l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), et AgriCord. Il est dirigé par un comité directeur de membres affiliés à des organisations de producteur forestier, de foresterie communautaire et de peuples autochtones, à la communauté internationale de la recherche, aux organisations de prestataires de services de développement commercial, au secteur privé, au gouvernement et aux donateurs. Les donateurs actuels sont la Finlande, l'Allemagne, la Suède, les États-Unis et AgriCord.