En lieu et place des armes de leurs ancêtres guerrières, ces Amazones-là se munissent de leurs voix puissantes et de leurs instruments pour raconter leur lutte et militer pour une égalité entre les hommes et les femmes. Ce groupe féminin, porté par de très grandes voix d'Afrique, est à la fois un symbole fort et un voyage musical palpitant.
Elles potent un témoignage universel.
Les violences faites aux femmes restent aujourd'hui une des pandémies les plus universellement partagées. Elles n'épargnent aucune région, aucun milieu, aucune génération, aucune religion. Elles s'exposent parfois dans la sphère publique, se confinent le plus souvent dans l'espace privé. Avant de devenir physiques ou sexuelles, ces violences imprègnent les mentalités et se trouvent pour meilleurs alliés le non-dit et la fausse évidence des sous-entendus. En 2016, les Amazones d'Afrique - premier supergroupe uniquement féminin du Mali - se forment et se mobilisent contre le premier complice de ces violences : le silence. Contre les rapports de forces tacites, contre les statu quos assassins, la parole se libère, le témoignage devient musique. Avec la puissance de vie qu'on leur connaît et aussi loin que possible de tout misérabilisme, Oumou Sangaré, Mariam Doumbia (d'Amadou et Mariam), Nneka, Inna Modja, Imany, Mamani Keita, Rokia Koné, Kandia Kouyaté, Pamela Badjogo et Mariam Koné entrent en campagne et prouvent par leur immense talent qu'avant de devenir une question politique et sociale, 'égalité est avant tout la soeur de la tendresse. Fil rouge de leur tournée « I Decided to Free Myself » est un manifeste politique en même temps qu'une lettre d'amour adressée par les femmes à leurs homologues masculins pour une proclamation conjointe de l'égalité. C'est sur cette composition et ces thématiques que seront élaborés dans toute l'Europe des ateliers de répétition et de réflexion avec les chorales locales et les publics en amont du concert des Amazones d'Afrique, puis à l'arrivée de celles-ci.
Informations accessibilité
Des places réservées aux spectateurs en fauteuil roulant sont proposées dans toutes les salles de concerts. Sur demande préalable, les personnes déficientes visuelles peuvent être placées le plus près possible de la scène et être accompagnées à leur place. La note de programme peut être envoyée en format word quelques jours avant le concert. La Grande Salle (Philharmonie) est équipée d'une antenne à haute fréquence facilitant le confort d'écoute. Des tarifs réduits sont proposés aux spectateurs en situation de handicap. Réservation obligatoire : 01 44 84 44 84.
A propos des Amazones d'Afrique
Inspirées des redoutables et mystérieuses guerrières du Dahomey, les chanteuses et musiciennes maliennes s'unissent pour lutter pour la liberté, d'être femme, d'être musicienne, en Afrique, et ailleurs. Il n'est en effet pas uniquement ici question de musique, mais également de perpétuer une longue tradition d'émancipation portée par des femmes d'Afrique de l'ouest. Le premier single du disque, "I Play The Kora" est l'illustration de la cause défendue : toutes les voix de ce morceau proclament : « nous devons nous soulever et combattre l'injustice, car nous nous sommes tous égaux ». La kora est ici une métaphore : restée longtemps un privilège exclusivement masculin, les femmes n'avaient pas le droit de jouer de cet instrument...
Les Amazones d'Afrique s'associent aussi aux activistes qui luttent quotidiennement pour cette cause sur le terrain. Les bénéfices du single « I Play the Kora » serviront à contribuer au financement de la Fondation Panzi du Dr Mukwege. En soutien à la Fondation, elles lancent également une campagne de «crowdfunding»:
https://www.generosity.com/medical-fundraising/help-survivors-of-sexual-violence