Irak, Mossoul: La menace fantôme des restes explosifs de guerre

Handicap International - 06/03/2017 15:30:00


Alors que les combats redoublent d'intensité à Mossoul-Ouest et forcent chaque jour près de 4 000 civils à fuir1, Handicap International s'inquiète de la situation de ces populations, exposées aux dangers des restes explosifs de guerre dans leur fuite ou lorsqu'elles retournent chez elles. Depuis le 17 octobre 2016, 250 000 personnes ont été déplacées et 60 000 d'entre elles sont déjà retournées dans des zones fortement contaminées par les restes explosifs de guerre2. Présente aux côtés des populations déplacées depuis 2014, Handicap International multiplie les séances de prévention pour prévenir les risques d'accidents et a lancé en janvier dernier des opérations de déminage dans les gouvernorats de Diyala et Kirkouk. L'urgence est de protéger les civils de la menace des engins explosifs et d'éviter les accidents et les blessures irréversibles.

Un pays meurtri par des décennies de guerre

Tristement mis en lumière par l'offensive récente sur la ville de Mossoul, l'Irak a connu ces dernières décennies une succession de conflits qui ont miné le pays et conduit plus de trois millions d'Irakiens à se déplacer. Dix millions d'Irakiens ont aujourd'hui besoin d'une aide humanitaire et l'Irak compte parmi les pays les plus contaminés au monde par les restes explosifs de guerre. Ces derniers mois, les offensives lancées contre le groupe État islamique ont aggravé cette situation. Confrontés à la violence des combats et contraints de fuir dans l'urgence, des milliers de civils ont connu un exode brutal. Alors que la fin des combats dans plusieurs villes encourage aujourd'hui le retour de ces populations, la menace des restes explosifs de guerre représente un enjeu considérable. Posés à même le sol, cachés sous les gravats, dans les maisons et les infrastructures, ces engins sont de véritables bombes à retardement.

Prévenir les risques d'accidents

Handicap International a renforcé ses activités d'éducation aux dangers des restes explosifs de guerre et multiplie les sessions de prévention dans les camps. L'urgence est d'informer au plus vite ces populations et d'inculquer les bons gestes à adopter pour éviter accidents et blessures irréversibles. «L'enjeu est de sensibiliser la population avant son retour dans sa zone d'origine, où le risque d'accidents liés aux restes explosifs de guerre et engins explosifs improvisés est encore très présent. Une grande partie de notre travail pour protéger la population se fait en amont, lors de ces sessions», explique Fanny Mraz, responsable des opérations d'urgence de Handicap International en Irak.

Déminer en temps de guerre

Dans l'ombre de Mossoul, des villes comme Bachir, Jalawla... libérées du groupe État islamique il y a quelques mois, représentent également de véritables dangers pour les civils qui tentent de s'y réinstaller. Pour accompagner le retour sécurisé de ces populations, Handicap International a lancé en janvier dernier des opérations de déminage dans les gouvernorats de Kirkouk et Diyala. L'association mobilise actuellement deux équipes de démineurs pour dépolluer les voies de communication et les infrastructures les plus durement touchées par les combats. Depuis la mi-janvier, les équipes ont déjà collecté et détruit plus d'un millier de restes explosifs de guerre