Newspress

Je salue les initiatives solidaires et citoyennes portées par les habitants qui s'engagent, dans la tradition d'accueil chère à notre ville, à apporter un soutien humain aux migrants fuyant guerres et catastrophes climatiques arrivant en nombre dans la capitale et le territoire aux alentours.

Face aux dysfonctionnements des dispositifs d'accueil de l'Etat qui ne proposent qu'un nombre très limité de places, des délais de traitement trop longs et à l'engorgement du centre d'accueil du centre de la Porte de la Chapelle, nombre de migrants ne peuvent alors compter que sur la solidarité associative et citoyenne des Dionysiens et des Parisiens engagés dans ces opérations de solidarité pour se nourrir, boire chaud et s'habiller.

En effet, le dispositif parisien laisse un grand nombre de migrants en dehors du centre, dans une attente hypothétique d'admission. Certains gonflent les files d'attente du centre,
d'autres, trop épuisés, se réfugient sous les ponts routiers ou les grilles du métro.
Cette situation insoutenable aux alentours des centres d'accueil n'est pas sans susciter des tensions dont sont victimes les migrants et les bénévoles. Des collectifs de solidarité se sont vus interdire des distributions de nourriture et verbaliser à côté du centre de la Porte de la Chapelle. Je condamne toute entrave au bon déroulement des actions de ces bénévoles.
Les efforts d'accueil reposent de fait largement sur les élus locaux et les associations de solidarité. L'État ne peut se contenter des élans de solidarité venant du local, il doit aller
plus loin. Nous appelons ainsi l'Etat à assumer pleinement ses responsabilités dans la crise des réfugiés, en mettant en place un régime d'accueil digne de ces hommes, femmes et enfants ayant fui les persécutions.

Nous appelons l'Etat à étendre ses dispositifs d'accueil existants, à les faire fonctionner correctement, plutôt que de créer des dispositifs exceptionnels à visée temporaire, et à répartir nationalement le nécessaire effort de solidarité. Je salue la mobilisation de la Ville de Paris pour allouer des moyens d'accueil des migrants via la création des centres de la Porte de la Chapelle et d'Ivry-sur-Seine. Sur invitation de l'adjointe aux Solidarités de la Mairie de Paris, je me rendrai prochainement au sein du centre d'accueil de la Porte de la Chapelle avec une délégation d'élus et d'acteurs dionysiens afin d'approfondir notre nécessaire coopération territoriale sur cette question.
Aux côtés des Dionysiens, habitant-e-s, bénévoles, soutiens solidaires des personnes réfugiées, j'en appelle à la coopération de l'ensemble des pouvoirs publics, des associations
et une mobilisation pleine de l'Etat pour mettre en place un régime d'accueil digne.

Laurent Russier