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Selon les estimations actuelles, la population mondiale pourrait atteindre les 9 milliards d'habitants en 2050. La diversification des régimes alimentaires qui accompagnera cette croissance augmentera considérablement la pression sur les ressources agricoles. Un des défis majeurs des années à venir consistera donc à améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, tout en mettant en place une agriculture durable. Pour le relever, les chercheurs africains et européens se sont entendus afin de construire ensemble un ambitieux partenariat de long terme.

Le projet PROIntensAfrica a identifié les briques de base permettant de construire un nouveau partenariat de recherche ambitieux entre l'Europe et l'Afrique, reposant sur un mécanisme commun de financement et de gouvernance. Les partenaires du projet se sont également mis d'accord sur un agenda de recherche visant à intensifier les systèmes agroalimentaires africains, à travers quatre voies principales d'intensification agricole.

« L'Afrique souhaite utiliser son potentiel pour devenir un grenier agricole pour le monde, et pour cela, il faut intensifier la production. Toutefois, l'Afrique veut également éviter les impacts négatifs de l'intensification », explique le Dr. Oluwole Fatunbi, du FARA (Forum pour la Recherche Agricole en Afrique), coordinateur du projet PROIntensAfrica.

Intensification agricole durable : la diversité des chemins
Après deux ans de travail, les partenaires du projet PROIntensAfrica ont pu non seulement identifier le mécanisme de financement le plus approprié à un partenariat de recherche entre l'Europe et l'Afrique, mais aussi définir un agenda de recherche.

Celui-ci est basé sur des résultats obtenus grâce à 17 études de cas menées à travers tout le continent africain. En analysant des situations concrètes, tirées de la vie réelle, PROIntensAfrica a mis en évidence quatre voies d'intensification de l'agriculture en Afrique, catégorisées en « conventionnel », « écotechnologique », « agroécologique » et « biologique ».

Ces différentes voies constituent une typologie qui permet de poser les fondations de l'agenda de recherche, mais leur intérêt ne se limite pas à cet aspect : elles illustrent également la richesse et la diversité des options de gestion agricole dont disposent les fermiers africains. Qui plus est, ces voies révèlent aussi l'existence d'importantes lacunes en termes d'informations, qui devront être comblées par la recherche.

Programmation et financement conjoints
Afin de financer efficacement la recherche qui sera menée dans le cadre de ce partenariat et de l'organiser, le projet PROIntensAfrica propose un mécanisme de financement s'appuyant sur les structures existantes, et capitalisant sur des expériences éprouvées, telles qu'initiative de programmation conjointe ou cadre de programmation conjointe européenne.

« L'impact scientifique requiert des financements conjoints, ainsi que des initiatives de recherche stratégiques, des droits de propriété équilibrés, et une bonne gouvernance. C'est pourquoi notre proposition de partenariat revêt une telle importance - elle est construite par les acteurs eux-mêmes, et s'attaque réellement au problème de chevauchement et de désorganisation de la recherche », souligne le manager du projet Pieter Windmeijer, de l'Université de Wageningen.

Selon le coordinateur de PROIntensAfrica, Huub Löffler de l'Université de Wageningen, le projet est parvenu à concrétiser cette idée : « Au sein de ce projet, nous avons impliqué des chercheurs africains et européens dans une même cause. Le consortium qui en résulte est équilibré, et nous sommes à même de présenter un modèle de partenariat en co-propriété, basé sur l'alignement de la recherche et de l'impact, qui est tout à la fois flexible, inclusif et collaboratif ».

Le séminaire de fin de projet, intitulé « Partenariats de recherche efficaces et innovants », s'est déroulé dans les locaux de l'Union Africaine, à Addis-Abeba, en Éthiopie, du 13 au 15 mars 2017. Il a permis aux représentants des diverses parties prenantes d'affiner les propositions finales, et d'avancer vers la mise en place d'un partenariat stratégique. L'agenda de recherche « Exploiter et améliorer le potentiel de diverses voies d'intensification durable des systèmes agroalimentaires en Afrique » sera disponible le 31 mars 2017.