Berlin soupçonne les services secrets turcs d'espionnage

République Fédérale d'Allemagne - CIDAL - 04/04/2017 19:15:00

S'agissait-il d'une « provocation » visant à alourdir le climat des relations germano-turques ? Le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière, est enclin à le supposer. Il existe, en tout cas, des « indices » suggérant que les services secrets turcs ont espionné des partisans du prédicateur turc Fethullah Gülen en Allemagne. Une enquête a été ouverte. Si les faits sont prouvés, Berlin ne tolérera pas de telles pratiques sur son sol.
Une « provocation » ?
Selon les médias allemands, l'origine du soupçon remonte au mois de février. Lors de la Conférence internationale sur la sécurité de Munich, les services secrets turcs (MIT) auraient transmis aux Services de renseignement allemands (BND) une liste de quelque 300 noms de personnes ou d'organisations censés être en lien avec le mouvement du prédicateur turc Fethullah Gülen. Des noms accompagnés d'adresses, de numéros de téléphone et parfois de photos. Les autorités régionales de plusieurs länder ont décidé de prévenir les personnes concernées.


En Turquie, les partisans de Fethullah Gülen sont poursuivis car le gouvernement les accuse d'être à l'origine du putsch manqué de juillet 2016. Le gouvernement allemand, en revanche, estime que rien ne permet d'affirmer cela. Il est donc peu probable qu'Ankara ait attendu des services allemands une coopération dans ces poursuites, soulignent les médias.

L'espionnage sur le sol allemand puni par la loiD'où l'hypothèse de la provocation. Et une chose est sûre : le gouvernement allemand n'entend pas y céder. Comme l'a fait savoir jeudi M. de Maizière, Berlin n'entend pas tolérer d'activités d'espionnage d'un pays étranger sur le sol allemand. « Il faut parler de cela avec la Turquie », a-t-il ajouté

De son côté, le ministre allemand de la Justice, Heiko Maas, a souligné que de telles activités étaient « punissables ». « Si les graves reproches portés à l'encontre du MIT se confirmaient, disons-le clairement : notre droit est aussi valable pour les services secrets turcs », a-t-il affirmé. « Les activités d'espionnage sur le sol allemand sont punissables, et nous ne les tolèrerons pas. »

A.L

Photo: (© dpa)