Nouveau record en 2016 pour les nouvelles capacités électriques issues des énergies renouvelables

PNUE - Programme des Nations Unies pour l'Environnement - 11/04/2017 14:15:00


- Des investissements mondiaux de 241,6 milliards de dollars, soit 23 % de moins qu'en 2015, ont généré en 2016 138,5 GW de capacité électrique supplémentaire (hors hydroélectricité à forte puissance) issue des énergies 6, soit plus de 9 % par rapport aux 127,5 GW enregistrés en 2015.

- Les dépenses moyennes en dollars par MW ont chuté de plus de 10 % pour le photovoltaïque et l'éolien.

- La proportion d'électricité globale provenant de « nouvelles » énergies renouvelables a augmenté de 10,3 % en 2015 à 11,3 % en 2016, évitant ainsi des émissions de CO2 estimées à 1,7 Gigatonne.

Le coût des technologies propres ne cessant de diminuer, le monde a atteint en 2016 des niveaux records en termes de capacité de production électrique par les énergies renouvelables, pour un niveau d'investissement 23 % plus bas que celui de l'année précédente, d'après un rapport publié aujourd'hui par l'ONU Environnement, son centre de collaboration Frankfurt School UNEP pour le Climat et le Financement de l'Énergie Durable et Bloomberg New Energy Finance (BNEF).

Le rapport « Tendances Mondiales des investissements dans les énergies Renouvelables » montre que les énergies éolienne, solaire, biomasse, à partir de déchets, géothermique hydroélectrique à petite puissance et marine ont ajouté 138 gigawatts (GW) à la capacité globale de production d'énergie en 2016, une augmentation de 9 % par rapport aux 127,5 GW créés l'année précédente. La nouvelle capacité de production générée est comparable à celle des 16 plus grandes installations de production d'énergie du monde réunies.

L'investissement dans les énergies renouvelables a représenté environ le double de celui réalisé dans les énergies fossiles ; la nouvelle capacité de production ajoutée par les énergies renouvelables correspondante était égale à 55 % de l'ensemble des nouvelles capacités, le rapport le plus élevé à ce jour. La proportion d'électricité issue des renouvelables, hors hydroélectricité à forte puissance, est passée de 10,3 % à 11,3 %, permettant d'éviter l'émission de 1,7 Gigatonne de CO2.

L'investissement total a été de 241,6 milliards de dollars (hors hydroélectricité à forte puissance), niveau le plus bas depuis 2013. Ceci est en grande partie lié à la baisse des coûts : L'investissement moyen en dollars par MW pour le photovoltaïque solaire (PV) et l'éolien a chuté de plus de 10 pour cent.

"Les technologies propres toujours moins chères offrent une réelle opportunité pour les investisseurs d'obtenir "plus pour moins", a déclaré le responsable de l'ONU Environnement Erik Solheim. " C'est exactement ce genre de situation, où se rejoignent besoins des personnes et exigence de profits, qui mènera la transition vers un monde meilleur pour tous."

Les nouveaux investissements dans le solaire ont totalisé 113,7 milliards de dollars, en baisse de 34 % par rapport au record atteint en 2015. Les ajouts de capacité solaire ont cependant augmenté pour atteindre un niveau record de 75 GW. Le secteur éolien a lui représenté 112,5 milliards de dollars d'investissement dans le monde, soit une baisse de 9 % ; les nouvelles capacités dans le secteur de l'éolien sont tombées à 54 GW, à comparer au record de l'année précédente de 63 GW.

"L'appétit des investisseurs qui rachètent les fermes éoliennes et solaires existantes est un signal fort donné au monde de passer aux énergies renouvelables," a déclaré Prof. Dr. Udo Steffens, Président de la Frankfurt School, commentant l'activité record dans domaine des acquisitions dans le secteur de l'énergie propre, qui ont crû de 17 % à 110,3 milliards de dollars.

Bien qu'une grande partie de la baisse des financements soit due à une réduction des coûts technologiques, le rapport évoque un ralentissement en Chine, au Japon et sur certains marchés émergents, pour un ensemble de raisons.

L'investissement dans les énergies renouvelables dans les pays en développement a diminué de 30 % en 2016 à 117 milliards de dollars, tandis qu'il baissait de 14 % à 125 milliards de dollars dans les pays développés. La Chine a vu ses investissements reculer de 32 % à 78,3 milliards de dollars, rompant avec une tendance haussière depuis 11 ans.

Le Mexique, le Chili, l'Uruguay, l'Afrique du Sud et le Maroc ont tous vu une baisse de 60 % ou plus de leurs investissements en raison d'une demande moins élevée que prévu en électricité ainsi que des retards dans les programmes d'enchères et les financements. La Jordanie a été l'un des rares nouveaux marchés à renverser la tendance, avec des investissements en augmentation de 148 % à 1,2 milliard de dollars.

Les États-Unis ont vu les engagements financiers chuter de 10 % à $ 46,4 milliards, les développeurs prenant leur temps pour construire les projets afin de bénéficier de la prolongation de 5ans du système de crédit d'impôt. Le Japon a chuté de 56 % à 14,4 milliards de dollars.

"L'investissement global a certes reculé, mais ceci ne devrait être qu'un écart," a déclaré Michael Liebreich, Président du Conseil Consultatif de BNEF. "Nous voyons toujours d'incroyables progrès tandis que les émissions de gaz à effet de serre montrent des signes de plafonnement grâce aux résultats du travail des dernières années. Imaginez ce que nous pouvons faire avec plus d'investissement !"

Les récents chiffres de l'Agence Internationale de l'Energie citaient le passage aux renouvelables comme l'une des principales raisons de la stagnation des émissions de gaz à effet de serre en 2016, pour la troisième année consécutive, alors que la production dans l'économie mondiale augmentait de 3,1 %.

L'investissement n'est pas en berne sur tout le tableau. L'Europe a connu une augmentation des investissements de 3 % à 59,8 milliards de dollars, avec en tête le Royaume-Uni (24 milliards de dollars) et l'Allemagne (13,2 milliards de dollars). L'éolien offshore ($ 25,9 milliards) a dominé l'investissement européen, en hausse de 53 % grâces à aux déploiements « géants" tel les 1,2 GW du projet Hornsea en mer du Nord, d'un coût estimé à 5,7 milliards de dollars. La Chine a également investi 4,1 milliards de dollars dans l'éolien offshore, investissement le plus élevé à ce jour.

Un autre aspect positif est venu des offres gagnantes dans le solaire et l'éolien dans les ventes aux enchères à travers le monde, à des tarifs qui auraient été considérés inconcevablement bas il y a quelques années. Les records établis l'an dernier étaient de 29,10 dollars / MWh pour le solaire au Chili et 30 dollars/ MWh pour l'éolien terrestre au Maroc.

AUTRES ELEMENTS REMARQUABLES

Les achats d'actifs tels que les parcs éoliens et solaires ont atteint un nouveau record à 72,7 milliards de dollars.

Les rachats d'entreprises ont atteint $27,6 milliards, soit 58 % de plus qu'en 2015.

La situation est plus contrastée dans les secteurs de moindre importance. Les biocarburants ont baissé de 37 % à 2,2 milliards de dollars, le niveau le plus bas depuis 13 ans, la biomasse et les déchets se sont maintenus à $ 6,8 milliards et les petites centrales hydroélectriques à 3,5 milliards de dollars. La géothermie a crû de 17 % à 2,7 milliards de dollars. L'énergie marine a baissé de 7 % à 194 millions de dollars.

L'implantation de deux technologies renouvelables différentes sur un même site - afin de partager le terrain, les connexions au réseau, la maintenance et réduire l'intermittence -se développe. Quelques 5,6 GW de ces projets "hybrides" ont été construits ou sont en cours de construction à travers le monde.

Le complexe solaire de Ramanathapuram en Inde, présenté comme le plus grand projet photovoltaïque au monde (648 MW), a été construit.