Déclaration du ministre fédéral des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel, au sujet de l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République française

République Fédérale d'Allemagne - CIDAL - 09/05/2017 13:10:00


Le ministre fédéral des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel, a déclaré ce soir (7 mai) au sujet du résultat de l'élection présidentielle en France :

« C'est un bon jour pour la France ! Et c'est un bon jour pour l'Europe et pour l'Allemagne !

Les Français ont fait le choix de l'optimisme, des réformes et de l'ouverture au monde, de la liberté, de l'égalité et de la fraternité, contre le repli sur soi, le cynisme et la haine.

Je me réjouis que mon ami Emmanuel Macron ait remporté cette élection.

Il nous a montré à tous qu'il est possible de résister, en adoptant une position claire et un langage sans ambiguïté, aux adversaires de l'Europe et aux nationalistes, aux populistes et à ceux qui donnent des réponses simples. Cela vaut la peine de miser sur l'Europe !

Mais la victoire d'Emmanuel Macron nous engage nous aussi en Allemagne : car Emmanuel Macron doit réussir. S'il échoue, Mme Le Pen sera présidente de la République dans cinq ans et ce sera la mort du projet européen. Pour cela, des réformes sont nécessaires en France. Emmanuel Macron le sait et il l'a dit ouvertement pendant la campagne électorale.

Nous, Allemands, devons maintenant le soutenir. Qui s'attaque aux réformes ne doit pas être en même temps contraint à une politique d'austérité. Car cela rend impossible d'investir dans la croissance et ne génère pas plus, mais au contraire moins d'emplois. C'est pourquoi le temps des orthodoxies budgétaires et du doigt levé doit enfin cesser.

Nous sommes la plus forte économie d'Europe. En tant que premier pays exportateur en Europe et dans le monde, nous sommes ceux qui tirent le plus profit du marché intérieur européen. C'est la France qui nous a aplani la voie. Sans des hommes courageux comme Robert Schuman, l'Allemagne n'aurait pas été invitée, après ses horribles crimes commis pendant la Seconde Guerre mondiale, à la table des peuples civilisés d'Europe. Nous devons au moins autant à la France qu'au plan Marshall des États-Unis.

Il nous faut donc renoncer maintenant à notre orthodoxie budgétaire. En tant qu'Allemands, nous devrions travailler ensemble, maintenant, avec les Français à un fonds d'investissement franco-allemand. L'Allemagne doit prendre, maintenant, des responsabilités en commun avec la France. Il est dans notre intérêt politique, mais aussi économique, d'apporter ce soutien à la France. Helmut Schmidt et Helmut Kohl le savaient. Nous devrions agir tout aussi intelligemment. »