Le nombre de 100 000 cas suspects de choléra est atteint au Yémen

OMS - Organisation Mondiale de la Santé - 12/06/2017 18:15:00


En date du 7 juin, on avait dénombré 101 820 cas suspects de choléra au Yémen, dont 791 mortels, et ce chiffre continue à augmenter. Les personnes les plus vulnérables sont aussi les plus touchées: les enfants de moins de 15 ans représentent 46% des cas et les personnes de plus de 60 ans 33% des décès.

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) se concentrent sur les régions où le plus grand nombre de cas est notifié afin d'éviter que la maladie ne continue à se propager.

«Ces «points noirs» sont à l'origine d'une grande partie de la transmission du choléra dans le pays», reconnait le Dr Nevio Zagaria, chef du Bureau de l'OMS au Yémen. «Si nous éliminons le choléra à ces endroits, nous pouvons ralentir la propagation de la maladie et sauver des vies. Parallèlement, nous continuons à préconiser un traitement précoce et adapté des malades et nous menons des activités de prévention dans tout le pays», ajoute-t-il.

La course contre la montre pour enrayer la flambée de choléra ne sera pas facile à gagner. Le système de santé du pays a été pratiquement détruit par plus de 2 ans d'intenses conflits. Moins de la moitié des centres de santé du pays fonctionnent normalement. La quantité de fournitures médicales qui arrivent dans le pays a diminué des deux tiers par rapport à celle qui entrait au Yémen avant mars 2015.

Les actes de violence ont endommagé des infrastructures importantes et 14,5 millions de personnes sont ainsi privées d'un accès régulier à l'eau potable et aux moyens d'assainissement. Les personnes qui travaillent dans les secteurs de la santé et de l'assainissement n'ont pas perçu de salaire depuis plus de 8 mois.

«La flambée de choléra aggrave considérablement une situation déjà mauvaise pour les enfants. Un grand nombre d'enfants qui sont morts de la maladie souffraient de malnutrition aiguë», déclare le Dr Meritxell Relano, Représentant de l'UNICEF au Yémen. «Aujourd'hui, les enfants au Yémen doivent lutter avec acharnement pour leur survie, et le choléra, la malnutrition et la violence implacable sont comme une épée de Damoclès au-dessus de leur tête», ajoute-t-elle.

L'UNICEF, l'OMS et leurs partenaires sont sur le pied de guerre pour riposter à cette dernière flambée. Des stations de désinfection de l'eau et des réservoirs d'eau potable chlorée ont été mis en place, des stations d'épuration et des systèmes d'approvisionnement en eau ont été remis en état, des traitements de l'eau domestique ont été fournis et des savons et de la lessive distribués. Tout cela permet de couvrir près de 3,5 millions de personnes dans le pays.

L'UNICEF et l'OMS apportent un soutien et des fournitures médicales aux centres de réhydratation orale et aux centres de traitement de la diarrhée où les patients reçoivent immédiatement un diagnostic et des soins médicaux. Des conseils d'hygiène sont également dispensés aux populations touchées.

Le financement total nécessaire aux activités menées en commun par les partenaires dans les domaines de la santé, de l'eau et de l'assainissement s'élève au total à 66,7 millions de dollars (US $) pour 6 mois.

Les donateurs ont déjà fait preuve de générosité mais les besoins de financement ne sont pas encore tous couverts, en particulier pour les interventions concernant l'eau et l'assainissement. Il faut également que davantage de partenaires soient présents sur le terrain, y compris dans les régions dont l'accès est difficile en raison des conflits.