Limiter l'usage des appareils de bronzage artificiel pour prévenir les cancers de la peau

OMS - Organisation Mondiale de la Santé - 26/06/2017 14:25:00


L'OMS insiste sur les mesures nationales pour limiter l'usage des appareils de bronzage artificiel (solariums) afin d'essayer de réduire les risques sanitaires qui leur sont associés, comme les mélanomes et les cancers cutanés non mélanomateux.

Depuis plus de 3 décennies, l'exposition délibérée aux rayons ultraviolets des solariums à des fins cosmétiques a augmenté l'incidence des cancers cutanés et abaissé l'âge de leur apparition, selon un nouveau rapport de l'OMS intitulé Artificial tanning devices: public health interventions to manage sunbeds [Appareils de bronzage artificiel: interventions de santé publique pour la gestion des solariums].

On estime que l'utilisation des solariums est à l'origine d'un total cumulé pour les États-Unis d'Amérique, l'Europe et l'Australie de plus de 450 000 cas de cancers cutanés non mélanomateux et de plus de 10 000 cas de mélanomes par an. Dans leur grande majorité, les utilisateurs sont des femmes, adolescentes ou jeunes adultes en particulier.

«Il n'y aucun doute: les solariums sont dangereux pour la santé», rappelle le Dr Maria Neira, Directeur à l'OMS du Département Santé publique, déterminants sociaux et environnementaux de la santé. «Les pays doivent envisager d'en interdire ou d'en limiter l'utilisation et d'informer tous les utilisateurs sur les risques sanitaires qu'ils entraînent.»

Prévention de l'utilisation des solariums

En 2009, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), agence spécialisée de l'OMS, a classé l'exposition aux appareils de bronzage émettant des UV comme étant cancérogènes pour l'être humain. Les autorités dans plus d'une quarantaine de pays ou de provinces appliquent désormais des interdictions pures et simples de l'utilisation des solariums ou des limitations. Néanmoins, il reste encore beaucoup de travail à faire pour en restreindre l'usage.

Le nouveau rapport décrit les politiques adoptées par certains pays pour réglementer les solariums, soit en les interdisant purement et simplement, soit en limitant et en gérant leur utilisation. Les options pour restreindre l'accès à ces appareils consistent à définir une limite d'âge pour leur utilisation, la prévention de celle-ci pour les populations à la peau sensible, par exemple les personnes ayant des tâches de rousseur ou facilement des brûlures, et l'interdiction de l'accès sans surveillance.

Au-delà des restrictions, certains pays ont géré l'usage des solariums en accordant des licences aux établissements de bronzage, en limitant l'exposition aux solariums, en formant les exploitants et en taxant les séances de bronzage. On considère que l'éducation du public est essentielle au moyen de campagnes de sensibilisation, de notices d'avertissement et de formulaires d'information.

Un certain nombre de pays ont adopté diverses règlementations. Le Brésil et l'Australie ont interdit les solariums commerciaux. D'autres, comme par exemple le Canada, les États-Unis d'Amérique, la France ou l'Irlande, ont mis en place des contrôles empêchant les exploitants de solariums d'invoquer dans leur publicité des avantages non cosmétiques pour la santé. En Italie, des mesures législatives ont été prises pour exiger d'eux qu'ils interdisent aux personnes à la peau claire et aux femmes enceintes l'utilisation des solariums.

Effets nocif des rayons ultraviolets

Les solariums, les lampes solaires et les cabines de bronzage émettent des rayons UV à des niveaux aussi nocifs que la lumière solaire à la mi-journée dans les régions tropicales, augmentant de ce fait le risque de développer des mélanomes et des cancers cutanés non mélanomateux. Les autres risques pour la santé comprennent les brûlures, le vieillissement accéléré de la peau, les inflammations oculaires et l'affaiblissement du système immunitaire.

On a observé que les solariums constituaient un risque spécifique pour les mélanomes, indépendamment du type de peau ou d'exposition au soleil. Plus l'âge de la première utilisation est précoce et plus la durée d'utilisation s'étend au cours de la vie, plus le risque de mélanome augmente. Des études montrent que les personnes ayant utilisé un solarium au moins une fois à n'importe quel stade de leur vie ont un risque plus élevé de 20% de développer un mélanome par rapport à ceux qui n'en ont jamais fait usage. La première utilisation avant l'âge de 35 ans accroît le risque de mélanome de 59%.


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