DATARMOR : la mer a son supercalculateur !

IFREMER - 03/07/2017 10:35:00

Mercredi 28 juin 2017, l'Ifremer a inauguré le supercalculateur DATARMOR, nouvelle infrastructure de calcul/traitement de données marines. Au premier semestre 2017, DATARMOR figure à la 446ème place du top 500 mondial des supercalculateurs.

Localisée au Centre Ifremer Bretagne, DATARMOR est une infrastructure informatique au service des sciences marines qui remplace le précédent supercalcuteur CAPARMOR. DATARMOR renforce les capacités de stockage, en passant de 0,5 pétaoctet à 7 pétaoctets, et offre une puissance de traitement des données marines 15 fois supérieure. Ainsi, de 27 téraflops avec CAPARMOR, on passe à une puissance de calcul de 426 téraflops. Ces capacités accrues vont permettre de relever les défis du Big Data qui résultent de l'accroissement du volume et de l'hétérogénéité des données. Elles ouvrent de nouvelles perspectives d'investigation pour les chercheurs : une meilleure synergie entre le traitement et l'interprétation des données va permettre d'extraire des informations nouvelles, et par exemple d'améliorer les modèles de prévision océanique.

Les besoins des sciences marines en calcul et traitement de données

S'inscrivant dans la feuille de route nationale des Infrastructures de Recherche sous "pôles de données et de services du système terre", le projet DATARMOR vise à conforter et améliorer le positionnement national, européen et international du pôle breton en sciences marines en :

- Renforçant les capacités de stockage et de traitement des données marines

- Faisant évoluer les moyens de calculs dédiés à la modélisation et aux traitements

- Ouvrant de nouvelles perspectives d'investigation de données pour les chercheurs, grâce à l'apport des architectures parallèles de type « big data » (autrement appelé « mégadonnées » ou « données massives ».

« DATARMOR vise à relever les défis que représentent aujourd'hui les traitements et interprétations des données de gros volume », explique Pierre Cotty, responsable du Département Infrastructures Marines et Numériques de l'Ifremer. « La synergie entre ces deux volets permettra d'extraire des informations nouvelles à partir des données marines, d'améliorer les modèles de prévision océanique, et de développer des méthodes innovantes à chaque étape du cycle des données marines (collecte, bancarisation, traitement/interprétation, modélisation) en levant les verrous techniques résultant de l'accroissement du volume et de l'hétérogénéité des données ».

Le milieu marin, un espace partagé

Les sciences marines ont leur centre de calcul depuis plus de 25 ans à Brest. Depuis 2001, le cofinancement des collectivités territoriales a grandement contribué à élever le niveau technique du centre, devenu « Pôle de Calcul Intensif pour la Mer » (PCIM) dans le cadre d'un partenariat élargi. Il est l'un des vecteurs de la coopération entre tous les chercheurs et ingénieurs de cette thématique.

On compte aujourd'hui plus de 600 utilisateurs issus de plus de 20 organismes et entreprises (PMEs et startups ciblant le domaine marin), avec un niveau d'usage de plus de 80 % pour la machine précédente CAPARMOR (arrêtée le 12 mai dernier), dont 20 % du temps de calcul attribué aux entreprises. DATARMOR va conforter les partenariats existants et ouvrir de nouvelles opportunités pour les données marines. L'implication du Pôle de compétitivité Mer Bretagne-Loire va permettre de mieux organiser les usages auprès des entreprises. L'élargissement de l'infrastructure DATARMOR aux données de gros volumes englobera de nouveaux utilisateurs en attente de moyens techniques à la hauteur de leurs objectifs de traitement de données et/ou de modélisation.

Ce projet réunit plusieurs partenaires au sein du Pôle de Calcul Intensif pour la Mer (PCIM) : l'Ifremer, le SHOM, l'IUEM/UBO, le CNRS, l'ENSTA Bretagne, l'Ecole Navale, l'IRD et le Pôle Mer Bretagne Atlantique. Le financement global (investissement) du projet CPER DATARMOR (2016-2020) est de 6,9 Meuros. Les financeurs sont l'Union européenne (fonds FEDER) (à hauteur de 2,2 Meuros), le ministère chargé de la Recherche (2,1 Meuros), la région Bretagne (0,95Meuros), le département du Finistère (0,475Meuros), Brest Métropole (0,475Meuros), le SHOM (0,5Meuros) et l'Ifremer (0,2Meuros). L'Ifremer assurera l'hébergement technique de la machine et les coûts de fonctionnement inhérents (administration technique, maintenance, énergie...).