A Montpellier, des personnes atteintes de la maladie de Parkinson dansent le tango, notamment pour améliorer leur motricité. Ouverte aux aidants, cette activité ludique est proposée par la Mutualité Française Occitanie, Languedoc Mutualité, l'association France Parkinson Hérault et l'association Ma vie.
Le plus souvent connue pour ses tremblements, la maladie de Parkinson peut provoquer de nombreux symptômes parmi lesquels une raideur des membres, des mouvements lents ou encore une démarche voutée. Rester actif permet d'atténuer ces effets secondaires et, au final, de mieux vivre avec cette pathologie neurodégénérative qui touche plus de 200.000 personnes en France, selon l'association France Parkinson.
C'est dans ce but que des patients atteints de Parkinson participent à un atelier tango, depuis septembre 2016, en compagnie de leurs aidants. Cette activité est proposée via un partenariat entre la Mutualité Française Occitanie, Languedoc Mutualité, l'association France Parkinson Hérault et l'association Ma vie. Cette dernière organise des activités physiques adaptées à l'avancée en âge, avec ou sans perte d'autonomie.
Renforcer la posture et l'équilibre
Les cours hebdomadaires de deux heures sont animés par Leonardo Montecchia, chorégraphe, et par une danseuse de tango, Karina Pantaléo. En faisant bouger les malades au rythme de la musique, ces danseurs professionnels contribuent notamment à renforcer leur posture et leur équilibre.
"Ce temps de partage, à la fois ludique et convivial, améliore la qualité de vie et les capacités fonctionnelles des patients", indique la Dre Emilie Guettard, spécialiste en médecine physique et de réadaptation à la clinique Beau Soleil de Languedoc Mutualité. "Le tango contribue aussi au bien-être psychologique et émotionnel du couple aidant-aidé", précise Emilie Guettard.
Une évaluation positive
Cette activité fait l'objet d'une évaluation auprès des malades pour mesurer l'impact de la danse sur l'évolution de la maladie et auprès de l'aidant afin d'apprécier les bénéfices sur sa charge émotionnelle. Chaque participant consacre une heure à cette évaluation avant le démarrage du cycle de douze séances de tango, puis une heure à l'issue de ce cycle.
Si les premiers résultats sont à interpréter avec prudence en raison du faible nombre de danseurs, ils font d'ores et déjà écho aux données de la littérature scientifique sur le sujet. Grâce à la pratique du tango, les patients témoignent d'un meilleur équilibre, d'une légère amélioration de la vitesse de marche et d'une baisse du nombre de chutes. Pour leur part, les aidants goûtent au plaisir retrouvé de danser avec leur proche. Ils apprécient également les rencontres et les échanges avec d'autres aidants ayant un vécu similaire.
Jusqu'à présent, trois groupes de 12 à 14 participants ont pu bénéficier des cours de tango, soit une quarantaine de personnes au total. Afin de les mettre en confiance, une séance d'initiation et de découverte est programmée au départ de chaque cycle d'ateliers. Le dernier groupe a terminé sa session en juin 2017. Cette initiative sera reconduite dès la rentrée de septembre 2017.
Paula Ferreira
© Agence fédérale d'information mutualiste (Afim)