Légumineuses : un vivier d'innovations

INRA - Institut National de Recherche Agronomique - 24/07/2017 10:50:00


En Bourgogne Franche-Comté, où prévaut une forte dynamique de recherche et de partenariat autour des protéines végétales et de leur valorisation, l'unité Agroécologie étudie les légumineuses et travaille à de nouvelles variétés pour des systèmes de culture agroécologiques. Objectif : améliorer les rendements, les stabiliser et garantir la qualité nutritionnelle des graines produites. L'enjeu est de rendre les légumineuses compétitives au sein de systèmes agricoles et alimentaires diversifiés. Reportage vidéo.

Pois, féverole, soja, lentille... les légumineuses à graines connaissent un regain d'intérêt, tant pour leurs cultures que leurs utilisations, qui toutes deux répondent aux nouvelles attentes de la société pour une agriculture prenant mieux en compte les aspects environnementaux. Particularité de ces plantes, elles ont la capacité d'établir sur leurs racines une symbiose avec des bactéries du genre rhizobium pour utiliser l'azote de l'air. Avantages pour l'agriculture : réduire l'utilisation d'engrais azotés dans les cultures, et par conséquent atténuer les émissions de gaz à effet de serre liées à la production et à l'utilisation des engrais synthèse. Autre atout, les légumineuses présentent une possibilité de diversification et d'innovation culturale, réduisant la pression de certains bioagresseurs dans divers systèmes de culture agroécologiques et améliorant la qualité des sols. D'un point de vue nutritionnel, les graines de légumineuses sont riches en protéines et en nutriments de valeur reconnue pour l'alimentation humaine ou animale.

D'importants programmes de recherche sur les légumineuses sont en cours et pilotés par le centre Inra de Dijon au sein de l'unité Agroécologie. Ils portent sur l'amélioration variétale, l'optimisation des relations entre les racines et les microorganismes du sol, une meilleure insertion des légumineuses dans les systèmes de culture (en culture pure ou en culture associée à une espèce-non légumineuse) pour réduire la pression des adventices ou de certains insectes parasites. L'unité Agroécologie a développé une plateforme de phénotypage à haut débit qui permet de caractériser les plantes, en particulier leurs systèmes racinaires, d'évaluer l'impact de divers inoculum microbiens sur la fixation biologique de l'azote atmosphérique de l'air et in fine sur la productivité végétale. Centre de référence en génomique, l'unité utilise pour les programmes « Séquençage du génome du pois », Investissement d'Avenir « PeaMust », « Européen Legato », les collections nationales de ressources génétiques de pois, féveroles et lupins, localisées à l'Inra de Dijon. Ce sont près de 5 000 lignées pour le pois, 1 500 pour la féverole et 1 000 pour les lupins qui sont conservées et décrites. Les récentes avancées en génomique vont permettre d'accélérer le processus de sélection. Les technologies de séquençage à haut-débit ont permis aux équipes dijonnaises de développer des ressources majeures chez le pois facilitant l'identification de gènes d'intérêt et la sélection assistée par marqueurs.