Sofia Belattar, judokate marocaine médaille de bronze aux Jeux de la Francophonie de Nice et d'Abidjan : « Attendez-vous à voir d'autres médailles »
Il ne faut pas trop la chercher. Sous un premier abord timide, la jeune femme de 22 ans au maquillage impeccable envoie depuis sa plus tendre enfance bon nombre d'adversaires au tapis. Preuve en est, cette nouvelle médaille de Bronze aux 8ème Jeux de la Francophonie d'Abidjan, le même métal qu'elle avait obtenu à l'édition de Nice 4 ans plus tôt. Est-elle satisfaite des 3 jours de combats successifs sur les tatamis du Palais des Sports d'Abidjan où elle termine sur le podium après une belle victoire contre la judokate gabonaise ? Une rage de vaincre l'habite. « Une médaille c'est bien mais j'avais vraiment envie de la première place. Je visais l'or », concède-t-elle.
Il faut dire qu'avec un père entraîneur de judo à Rabat, elle a de qui tenir. Depuis l'âge de 6 ans, il lui a appris « toutes les bases » de cet art martial. Les trophées s'enchaînent : 2 médailles de bronze et une d'argent aux Championnats d'Afrique Junior, puis une médaille d'or aux championnats d'Afrique Senior. « C'est grâce à lui que je suis là avec l'équipe nationale marocaine » sourit-elle. Des efforts payants : en 2015, Sofia ceinture noire 1er dan qui combat dans la catégorie -de 63 kilos, se classait 31ème mondiale.
Concourir aux Jeux de la francophonie, une ambiance positive et bon entraînement
Mais elle ne compte pas s'arrêter là et vise un titre mondial : les Jeux Olympiques de Tokyo en 2020 ou l'échéance qui approche, les Championnats du monde de judo de Budapest du 28 août au 3 septembre 2017. A cet égard, sa participation aux Jeux de la Francophonie d'Abidjan a plusieurs atouts.
L'ambiance positive qui fait du bien au mental : « C'est une bonne chose de réunir ici toutes les nations qui parlent français, de voir d'autres cultures et de revenir avec une médaille », assure Sofia qui évoque aussi une excellente organisation. Mais aussi, malgré la fatigue des pesées et le stress, le fait de s'améliorer en se confrontant à d'autres judokas francophones : « On voit d'autres niveaux, on pratique plus. C'est un bon entraînement, une bonne préparation ».
Les Jeux de la Francophonie détectent à chaque édition de nouveaux talents
Les Jeux de la Francophonie détectent à chaque édition de nouveaux talents, tel par exemple le judoka David Douillet qui a participé à la deuxième édition de Paris-Bondoufle en 1994. Médaillé d'or dans la catégorie +de 95kg, il devient double champion olympique 2 ans plus tard à Atlanta puis Sydney en 2000, avant de devenir l'un des sportifs les plus titrés de sa discipline. Sofia rêve du même destin et une rencontre avec Christian Chaumont, entraîneur français de la star des tatamis Teddy Riner pourrait bien changer sa vie.
Christian la coache depuis 2016, année où il a été désigné Directeur Technique National de la Fédération royale marocaine de judo et arts martiaux assimilés. « Il a aussi entraîné Gévrise Emane et me fait confiance, c'est un grand plaisir d'avoir un entraîneur comme lui. Il nous pousse à nous confronter à d'autres athlètes comme ici, grâce à lui notre délégation a déjà remporté 7 médailles de bronze et 2 d'argent à Abidjan ». Pour elle c'est sûr, grâce à cette vision du sport et les changements opérés dans sa structure, « le judo marocain va se développer. Attendez-vous à voir d'autres médailles ! »
Après les Jeux, la jeune femme qui s'adonne au shopping quand qu'elle ne s'entraîne pas rentrera à Rabat où elle donne des cours de fitness, une autre passion transmise cette fois-ci par sa mère qui tient un club à Salé, la ville voisine. Mais ses rêves de titres internationaux ne sont jamais bien loin : « Au Maroc il faut choisir : c'est soit le sport, soit les études et la carrière. C'est dur de faire les deux. Pour ma part il n'y a que ça : je vis judo, je mange judo, je dors judo ».
Contacts
Mahaman-Lawan Seriba, Directeur du CIJF
mahaman-lawan.seriba@francophonie.org
Thomas Gil, Responsable des partenariats, du marketing et de la communication du CIJF
Thomas.gil@francophonie.org / Tél : (+33) 1 44 37 33 56