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C'est en s'élançant du fond de la salle que les danseurs de la compagnie « Soul city » débutent leur spectacle de danse retransmis en direct par la RTI (radiotélévision ivoirienne) devant les 3000 spectateurs du Palais des Sports d'Abidjan.
Ils obtiennent pour la France dans la catégorie « danse de création » la médaille d'argent de ce concours des 8ième Jeux de la Francophonie Abidjan 2017. A peine le verdict prononcé, incrédules les trois danseurs, font silence un instant, avant de se jeter dans les bras. Ils ne cessent de se congratuler et sautillent sur le podium, jusqu'aux premières notes de l'hymne national de Maurice, l'lle voisine de l'Océan Indien et victorieuse du concours.

Une compagnie française de l'Outre mer

La compagnie Soul city est établie à l'Ile de la Réunion, dont sont issus les 3 danseurs MoMo Saïd, et les frères Jumeaux Méderick et Ulrich Lauret, tous âgés de 20 ans. Dirigée depuis 2011 par le danseur chorégraphe Didier Boutiana, la compagnie, qui a fêté également ses 20 ans d'existence, se produit aux Théâtres départementaux de Champ Fleuri à Saint Denis de la Réunion.
Elle travaille depuis un an sur ce projet après avoir été retenue par le Jury de candidature du Comité International des Jeux de la Francophonie. La pièce est intitulée « Tir Pa Kart » ce qui signifie en créole n'essaie pas de deviner ce que sera l'avenir. Le trio qui se tient par les épaules dans une tension contenue se fait et se défait. Les danseurs se croisent et se recroisent. Dans un face à face qui évoque des adversaires au combat.

En investissant d'abord la salle, le chorégraphe a voulu porter l'action au coeur du théâtre, et faire participer les spectateurs dès l'entame de la pièce. « J'aime casser les codes, franchir des barrières » dit-il avec passion.

Les Jeux associent culture et sport une spécificité unique

Didier Boutiana commence à prendre l'habitude des productions sur des scènes étrangères, un tour de force pour une compagnie qui a pris le choix de rester à la Réunion et qui se situe à 20.000 kilomètres de Paris. Elle a participé à des festivals notamment en Allemagne, Belgique, Suède.
C'est la première fois, cependant que la compagnie participe à un évènement d'une telle envergure (84 pays, 3700 athlètes et artistes) et se mesure à des compagnies d'une vingtaine de pays.
Logés au coeur du village, les danseurs ont été enthousiasmés par les rencontres avec des artistes et des athlètes de diverses nationalités. Ils découvrent une atmosphère multiculturelle et par-delà la diversité des origines l'unicité d'une langue.

Mais c'est surtout l'association entre les compétitions sportives et les concours culturels qui les ont conquis : une spécificité des Jeux de la Francophonie qui se déroulent alternativement, tous les 4 ans dans un pays du nord et du sud.

Grâce à cette médaille d'argent et cette reconnaissance internationale, la compagnie « Soul City » entend se développer en dehors de la Réunion. « C'est pour nous beaucoup plus de visibilité » précise Didier Boutiana. Après une présentation en novembre, la pièce devrait être produite à l'étranger. En novembre prochain, la compagnie envoie un trio se produire dans une pièce intitulée Priyèr' Sï Priyèr' en Slovénie, un des plus récents pays membres de l'Union européenne

Une autre pièce HEVA sera jouée à un Festival de l'Ile Maurice en septembre. Une autre création « KANYAR » en créole est prévue en novembre de cette année également par Didier Boutiana, au festival Total Danse organisé par les théâtres départementaux de La Réunion Champs Fleuri et TEAT plein d'air.
Un programme très dense qui grâce aux Jeux de la Francophonie devrait accroître la notoriété de la compagnie sur des scènes internationales .

Plus d'info sur la compagnie "Soul city"
http://www.cultures-outre-mer.com/fr/artistes/compagnie-soul-city

Photo : Les danseurs et Didier Boutiana sur la scène à l'issue de la remise de la médaille d'argent