Nous venons de lire un article sur « RFI » dont le titre n'a pas manqué de nous surprendre : « Présidentielle au Rwanda : le manque d'intérêt des électeurs ». Pour illustrer cet article, le correspondant de « RFI » a choisi une photo où l'on peut voir, à Kigali, trois malheureux motards qui passent devant une affiche électorale de Paul Kagame. C'est vrai que cette photo ne montre pas un engouement exceptionnel des rwandais pour l'élection présidentielle.
Il aurait peut-être fallu informer le journaliste, que l'intérêt des rwandais se déplaçait peut-être en fonction de ce qui se passait ailleurs. Sans doute était-il au mauvais endroit à un mauvais moment...un comble tout de même pour un journaliste d'un média aussi « sérieux » que RFI.
Pour bien montrer sa présence dans la capitale rwandaise, le correspondant a pris soin d'indiquer la date à laquelle la photo a été prise : le 29 juillet. Or, le samedi 29 juillet, dans tout le pays et comme tous les derniers samedi du mois, c'est « l'Umuganda », ces travaux communautaires où se retrouvent tous les rwandais pour offrir au pays, une matinée entièrement consacrée à nettoyer, élaguer, construire ce qui va aider au développement du pays.
Pour ne pas connaître ce rendez-vous mensuel spécifique au peuple rwandais (Umuganda), il faut être de mauvaise foi ou alors être dans l'ignorance. Je ne me permettrai pas ici de juger la compétence du correspondant « RFI », j'en conclu donc que cette désinformation serait orientée pour minimiser l'engouement extraordinaire que suscite justement ces élections.
D'autre part, comme je l'ai signalé plus haut, la campagne électorale se passait ailleurs. Comment voulez-vous avoir un engouement électoral à Kigali, alors que ce jour-là, le Président se trouve à l'Ouest du pays, à Nyamashke, à plusieurs heures de route ? Il faut être au bon endroit et au bon moment !
Le désintérêt des rwandais pour les élections présidentielles
Ce qui se passe au Rwanda, durant ces élections présidentielles relève de l'incroyable, du jamais vu, de l'inimaginable ! Le début de cette campagne m'a déjà valu quelques frissons, tant l'engouement populaire dépassait l'envisageable. Tous les jours, plus de cent mille personnes, massées sur les collines devenues multicolores, dansant et chantant leur joie jusqu'à étouffer la voix sonorisée de Paul Kagame qui n'a pas manqué de réclamer un peu de calme : « Je suis venu pour que nous puissions communiquer », alors que la foule chantait « MzeéWacu, MzeéWacu » (Notre Papa) et « Uri Uwacu, Uri Uwacu » (Tu es le nôtre).
Un « désintérêt » comme celui-là, qui vous donne autant de frissons d'émotions, le correspondant de « RFI » n'en a jamais connu, car c'est un moment unique dans une vie, nous étions le 26 juillet 2017.
Ici, je ne vous parle que d'un rendez-vous de campagne qui a eu lieu dans le district de Rubavu (Ouest du Rwanda), où plus de 200.000 personnes étaient présentes. Mais c'est à chaque meeting la même image, plus de 100.000 rwandais colorent les collines pour venir à la rencontre de leur président. Lorsqu'il est prévu trois « meetings » sur la journée, c'est un scénario identique à chaque fois.
De telles images, nous les avons tous vues à la télévision lorsque le Pape se déplace, mais ici c'est tous les jours, depuis le 14 juillet et cela ne fera que s'amplifier jusqu'au 3 août, dernier jour de la campagne.
Pour ce qui concerne les deux autres candidats, il est effectivement difficile de concurrencer un personnage tel que Paul Kagame qui, non seulement arrêta le génocide perpétré contre les Tutsi, assura la sécurité depuis qu'il est à la tête du pays, mais surtout possède un bilan de gouvernance exceptionnel, reconnu dans le monde entier.
Le premier outsider, Frank Habineza est un homme politique rwandais, fondateur du « Parti Vert Démocratique », bien connu des rwandais et régulièrement invité dans les médias nationaux. Il s'était d'ailleurs opposé ouvertement au référendum concernant l'amendement de la constitution. Quant à l'autre candidat, Philippe Mpayimana, candidat indépendant qui vivait en France, pratiquement personne ne le connaissait au pays.
De toute façon, il n'est pas nécessaire de s'étendre sur ces deux candidats les intentions de « RFI » en publiant cet article, étaient de viser Paul Kagame. La rédaction a d'ailleurs mentionné au-dessus de sa publication : « Rwanda / Paul Kagame », et non pas « Rwanda / Élections Présidentielles », ce qui veut tout dire quant aux intentions de cet article.
Cet édito n'engage que son auteur et ne saurait en aucune façon engager la rédaction de l'Agence NEWS Press
Un EDITO d'Alain BILLEN
Alain BILLEN
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