COP13 : les chercheurs de l'IRD mobilisés

IRD Institut de Recherche pour le Développement - 05/09/2017 09:40:00

La Chine accueille, du 6 au 16 septembre 2017, la 13e Conférence des Parties à la convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification. Ce sera l'occasion, pour les Etats, d'établir le plan d'actions pour la période 2018-2030. Les chercheurs de l'IRD et leurs partenaires apporteront leur expertise sur la dégradation des terres.

Contrairement à une idée reçue, la désertification ne se résume pas à l'avancée des déserts. Elle correspond à la dégrada­tion des terres des zones climatiques arides, semi-arides et sub-humides sèches. Ce phénomène résulte de processus multiples, dont les principaux responsables sont les acti­vités humaines et le changement climatique qui amplifie les impacts négatifs sur les sols et la végétation. Ce phénomène touche désormais presque la moitié de la superficie de la planète et près de deux milliards d'habitants.

Depuis 1992, au Sommet de la Terre de Rio de Janeiro, la désertification fait l'objet d'une convention internationale, au même titre que le climat et la biodiversité. L'inclusion du concept de la neutralité en matière de dégradation des terres dans les Objectifs de développement durable (ODD, cible 15.3) fait de la lutte contre la désertification un véritable enjeu de développement durable.

Priorité scientifique de l'IRD
La lutte contre la désertification est une priorité scientifique de l'IRD et de ses partenaires, qui participent à de nombreuses actions :

. Analyse pluridisciplinaire des dynamiques environnementales et socio-économiques de la dégradation des terres. Ces études sont réalisées grâce à des observations à long terme sur le terrain, comme celles de l'Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS, Tunisie), avec lequel l'IRD collabore depuis les années 2000 en Afrique.

. Développement d'outils pertinents pour diagnostiquer et évaluer l'état des terres et des sols. C'est le cas d' EX-ACT (Ex-ante carbon balance tool), développé par l'IRD en partenariat avec la FAO. Cet outil fournit une estimation des impacts de l'usage et du changement d'usage des sols sur les émissions de gaz à effet de serre et la séquestration du carbone, et permet ainsi d'évaluer des projets, filières de production agricole ou politiques environnementales.

. Accompagnement des décideurs dans la mise en place de politiques de lutte contre la désertification. L'IRD contribue notamment à des initiatives internationales comme la grande muraille verte (GMV) et le " 4 pour 1000", qui a pour objectif d'améliorer les stocks de matière organique des sols de 4 pour 1000 par an, afin de compenser l'ensemble des émissions de gaz à effet de serre de la planète et contribuer par ailleurs à la sécurité alimentaire.

L'initiative "4 pour 1000" vient de remporter le prix 2017 de la politique d'avenir visionnaire, décerné par le World Future Council, qui récompense les meilleures politiques dévouées à la restauration des terres. Le prix sera remis lors la COP13.

. Promotion de la coopération scientifique Sud-Sud autour des enjeux des zones arides. L'Institut s'implique, depuis la COP22, dans la création d'une plate-forme d'excellence tripartite sur les changements climatiques et leurs impacts sur la Méditerranée, l'Afrique et l'Amérique latine, favorisant la gestion durable des ressources naturelles (eau, sols et végétaux).

. Développement de scénarios des changements globaux, afin de prévoir les impacts sur les sols et proposer des stratégies d'adaptation pour les populations.

COP13 : temps forts de la participation de l'IRD
Les chercheurs de l'IRD et leurs partenaires présents à Ordos pour la COP13 interviennent ou organisent des événements parallèles aux négociations.

. 7 septembre à 10h : dans le cadre des travaux réalisés par l'interface science-politique (SPI) de l'UNCCD, Jean-Luc Chotte (IRD), fera une intervention sur la gestion durable des sols pour les hommes et le climat.

. Jean-Luc Chotte (IRD) participera à la table-ronde consacrée à l'initiative 4 pour 1000, organisée par le secrétariat exécutif de l'initiative, le secrétariat de l'UNCCD et le Comité français d'organisation de la COP13, le 13 septembre à 8h (MET-06). Les participants discuteront de la manière dont le programme 4 pour 1000 peut contribuer à l'ODD 15.3 de neutralité en matière de dégradation des terres.

. En partenariat avec l'OSS et l'IFDD, l'IRD organise un événement parallèle le 14 septembre à 18h (MET-05) intitulé "Communauté scientifique et acteurs de la mise en oeuvre de politiques de lutte contre la désertification : quelles responsabilités ?" Il permettra de débattre des connaissances actuelles en mesure de guider les politiques et les projets et d'identifier les enjeux scientifiques nécessaires pour une meilleure interconnexion de la lutte contre la dégradation des terres avec le renforcement de la résilience et l'adaptation des populations.

Présentation du numéro 105 de la revue de l'Institut de la francophonie pour le développement durable (IFDD), intitulé " Désertification et système Terre. De la(re)connaissance à ", réalisé en partenariat avec l'IRD et l'OSS et consultable gratuitement en ligne. Maud Loireau (IRD) présentera le numéro de la revue qu'elle a coordonné, au pavillon des Conventions de Rio, à l'occasion de l'atelier préparatoire des pays francophones organisé par l'IFDD.

Dans le cadre de la concertation ministérielle francophone organisée par l'IFDD, l'IRD et le secrétariat exécutif de l'OSS présenteront les thèmes phares développés dans la revue LEF.

Enfin, l'IRD présentera à la COP13 sa dernière exposition, "La désertification, un défi pour la recherche" , réalisée en partenariat avec le Comité scientifique français de la désertification (CSFD), au sein du Technology Fair and Exhibition Space . Richement illustrée, elle permet au grand public de mieux comprendre le phénomène de désertification, ses causes et son ampleur dans le monde. Les liens complexes entre désertification et climat, les modes de gestion de l'eau dans les zones arides et les pratiques agricoles durables sont également abordées.

L'exposition illustre aussi les recherches conduites par les scientifiques qui, associées aux savoirs traditionnels des agriculteurs et de la société civile, permettent d'élaborer des solutions pour mettre un frein à la dégradation des terres, restaurer les sols dégradés et proposer des stratégies d'adaptation aux populations.