Formation universitaire : des retombées toujours importantes mais très différentes selon les domaines d'études

OCDE - Organisation de Coopération et Développement Economique - 14/09/2017 16:05:00

Le taux d'inscription dans l'enseignement supérieur augmente rapidement, avec des retombées très importantes pour les individus et les contribuables. Il ressort cependant d'un nouveau rapport de l'OCDE que les universités ne proposent pas toujours les domaines d'études qui offrent les meilleurs débouchés professionnels, et que les individus ne choisissent pas toujours les filières les plus prometteuses.

L'édition 2017 de Regards sur l'éducation comprend pour la première fois une analyse approfondie des matières que les étudiants choisissent dans l'enseignement professionnel et supérieur. Il apparaît que le commerce, l'administration et le droit sont les filières les plus prisées dans les pays considérés, attirant près d'un étudiant sur quatre, alors que celles de l'ingénierie, de la construction et des industries de transformation ne séduisent que 16 % d'entre eux et les technologies de l'information et de la communication (TIC) moins de 5 %. Les diplômés des TIC affichent pourtant les taux d'emploi les plus élevés en moyenne dans les pays de l'OCDE, avec plus de 90 % dans un tiers d'entre eux environ.

Le retour sur investissement des adultes diplômés du supérieur est important : ces derniers sont en effet davantage susceptibles d'occuper un emploi (+10 points de pourcentage), et ils gagneront 56 % de plus en moyenne que les diplômés du deuxième cycle du secondaire. Ils sont également moins susceptibles de souffrir de dépression que les personnes moins instruites. Par comparaison avec les diplômés du deuxième cycle du secondaire, les personnes dont le niveau de formation est inférieur gagnent en moyenne 22 % de moins.

« L'enseignement supérieur promet des retombées considérables pour les individus, mais les systèmes éducatifs doivent faire mieux pour expliquer aux jeunes quelles filières offrent les meilleurs débouchés », a déclaré le Secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurría. « Un système éducatif équitable et de qualité favorise l'épanouissement personnel et stimule la croissance économique. Les pays doivent intensifier leurs efforts pour s'assurer que l'éducation répond aux besoins des enfants d'aujourd'hui et éclaire leurs aspirations pour l'avenir ».

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Si les perspectives des individus les plus instruits s'améliorent, les autres paient leur retard de plus en plus cher, en termes de détérioration de l'emploi et de bas salaires. Dans les pays considérés, 43 % des 25-34 ans étaient titulaires d'un diplôme de l'enseignement supérieur en 2016, contre 26 % en 2000. En outre, la part des 25-34 ans n'ayant pas de formation secondaire du deuxième cycle a reculé, passant de 25 % en 2000 à 16 % en 2016.

Bien que les adultes soient plus nombreux à atteindre le deuxième cycle du secondaire, l'achèvement des études continue de poser problème. Dans les pays pour lesquels des données sont disponibles, un étudiant inscrit sur quatre environ n'avait pas obtenu son diplôme deux ans après la fin théorique du programme, et, dans ce groupe, quatre étudiants sur cinq avaient abandonné leurs études. Il s'agit d'une perte importante puisque le taux de chômage des 25-34 ans n'ayant pas achevé le deuxième cycle du secondaire avoisine les 17 % dans les pays considérés, contre 9 % pour les titulaires d'un diplôme de fin d'études secondaires.

La nouvelle édition de Regards sur l'éducation évalue aussi où en sont les pays membres et les pays partenaires de l'OCDE eu égard à la réalisation de l'objectif de développement durable portant sur l'éducation d'ici à 2030. Pour certaines cibles, les disparités entre les pays de l'OCDE sont considérables. En moyenne au cours des 12 derniers mois, les pays membres et les pays partenaires de l'OCDE sont parvenus à équilibrer les taux de participation des femmes et des hommes aux programmes d'éducation et de formation formels et non formels pour adultes.

Ce résultat cache pourtant l'un des écarts les plus importants parmi l'ensemble des indicateurs de la parité, la proportion de femmes par rapport aux hommes ayant participé à de tels programmes au cours des 12 derniers mois allant de 0.7 à 1.4 selon les pays. De la même façon, la part d'hommes et de femmes qui acquièrent un niveau minimum de compétences à l'écrit et en calcul varie considérablement, faisant apparaître des inégalités entre les pays de l'OCDE en termes d'acquisition des savoirs fondamentaux.

Les principaux résultats sont les suivants :

Niveau d'études et résultats
L'importance des programmes professionnels varie considérablement d'un pays à l'autre. La part de jeunes adultes ayant une formation secondaire du deuxième cycle à composante professionnelle va de moins de 5 % au Costa Rica, en Israël et au Mexique à plus de 40 % en Allemagne, en Autriche, en République slovaque et en Slovénie. (A1)
D'après les tendances actuelles, on estime qu'en moyenne dans les pays de l'OCDE, 80 % des jeunes d'aujourd'hui obtiendront un diplôme de fin d'études secondaires avant l'âge de 25 ans et que 49 % devraient décrocher un diplôme de l'enseignement supérieur au moins une fois dans leur vie. (A2/3)

Dépenses d'éducation
Depuis 2010, les dépenses ont augmenté plus rapidement que les taux d'inscription à tous les niveaux, et notamment dans l'enseignement supérieur. Les pays de l'OCDE dépensent en moyenne 10 759 USD par an et par enfant au titre des établissements, depuis l'enseignement primaire jusqu'à l'enseignement supérieur : 8 733 USD par élève au primaire, 10 235 USD par élève dans le premier cycle du secondaire, 10 182 USD par élève dans le deuxième cycle du secondaire et 16 143 USD par étudiant dans l'enseignement supérieur. (B1)

Les dépenses au titre des établissements d'enseignement, depuis l'école primaire jusqu'à l'université, en part du PIB, ont atteint 6 % ou plus au Canada, en Corée, au Danemark, aux États-Unis, en Islande, en Norvège, en Nouvelle-Zélande et au Royaume-Uni. À l'autre extrémité se trouvent la Fédération de Russie, la Hongrie, l'Indonésie, le Luxembourg, la République slovaque et la République tchèque, qui ont consacré moins de 4 % de leur PIB à l'éducation. (B3)

Dans les pays de l'OCDE, les dépenses publiques consacrées à l'enseignement, depuis le primaire jusqu'à l'enseignement supérieur, s'élèvent en moyenne à 11.3 % du total des dépenses publiques, allant dans les pays membres et les pays partenaires de l'OCDE de moins de 8 % en Fédération de Russie, en Hongrie, en Italie et en République tchèque à moins de 16 % en Afrique du Sud, au Brésil, au Costa Rica, en Indonésie, au Mexique et en Nouvelle-Zélande. (B4)

Accès à l'éducation
Dans les pays de l'OCDE, au moins 90 % des élèves suivent une scolarité d'une durée moyenne de 14 ans, même si cette durée va de 10 ans au Mexique et en Turquie à 17 ans en Norvège. (C1)

Dans la plupart des pays de l'OCDE, la scolarité commence désormais pour la majorité des enfants bien avant l'âge de cinq ans - 78 % des enfants de trois ans fréquentent des services d'éducation de la petite enfance dans l'OCDE. (C2)

Dans presque tous les pays de l'OCDE, la part des hommes qui entament des études supérieures est en régression, et cette tendance devrait se poursuivre à l'avenir. Le taux de première inscription des femmes de moins de 25 ans dans l'enseignement supérieur dépasse celui des hommes de 11 points de pourcentage en moyenne. (C3)

Dans la classe
Les élèves des pays de l'OCDE reçoivent en moyenne 7 538 heures d'instruction obligatoire au cours du primaire et du premier cycle du secondaire, ce nombre allant de 5 976 heures en Lettonie à quasiment le double en Australie (11 000 heures) et au Danemark (10 960 heures). (D1)

Le corps enseignant vieillit : en moyenne dans les pays de l'OCDE, 33 % des enseignants du primaire et du secondaire avaient au moins 50 ans en 2015, soit 3 points de pourcentage de plus qu'en 2005. De plus, la profession est encore largement dominée par les femmes, qui représentent 7 enseignants sur 10 en moyenne dans les pays de l'OCDE.

Les salaires des enseignants sont faibles par rapport à ceux d'autres travailleurs à temps plein ayant le même niveau d'instruction ; ils se situent en effet entre 78 % et 94 % des salaires des travailleurs à temps plein diplômés du supérieur.