Avec les diasporas, premiers soutiens de leurs pays d'origine

AFD - Agence Française de Développement - 20/10/2017 14:45:00

Les transferts de fonds des émigrants représentent la principale source de financement du développement pour leurs pays d'origine. Alors que le Sénégal et l'AFD renforcent leur coopération sur le sujet, Olivier Kaba, chef de projet migrations pour l'AFD, décrypte ce processus singulier.

Qui est le principal soutien aux pays qui en ont le plus besoin ? Les banques de développement et leur puissance financière ? Les grandes ONG internationales ? Les fondations de richissimes entrepreneurs ou d'anciens sportifs millionnaires ? Non. La première source d'aide aux pays en développement ce sont eux, les membres des diasporas installés un peu partout dans le monde.

La solidarité passe d'abord par les diasporas

Ils envoient ainsi quelques dizaines ou centaines d'euros par mois à leurs proches restés dans leur pays d'origine. Et font de leurs contributions personnelles un montant global trois fois supérieur à la totalité de l'Aide publique au développement. La Banque mondiale estime à 429 milliards de dollars les envois de fonds officiellement enregistrés vers les pays en développement en 2016. La même année, la totalité de l'Aide publique au développement était de 142,6 milliards de dollars.

Au Sénégal, l'OCDE estime que 10 % du PIB du pays provient de l'argent envoyé par la diaspora installée principalement en Europe, et en France. Tous les ans, ce sont environ 1,5 milliard de dollars qui font le voyage de l'Hexagone et d'ailleurs vers le Sénégal.

Co-financer pour mieux développer

Dans ce contexte, l'AFD signe le 19 octobre une convention de financement avec le gouvernement sénégalais. Avec le concours de l'Union européenne et l'État du Sénégal, il s'agit de cofinancer les initiatives des diasporas sénégalaises de France, mais aussi d'Espagne, d'Italie et de Belgique, en faveur du développement du pays.

D'une durée de 4 ans pour un montant total de 14 millions d'euros, le programme bénéficie d'une contribution de l'État sénégalais à hauteur de 2 millions d'euros. Une preuve marquante de la solidité du partenariat engagé avec la France autour de ce dispositif depuis 2005 et confié à l'Agence française de développement à partir de cette année.

Pour en savoir plus
Olivier Kaba, chef de projets migrations pour l'AFD, dévoile les contours de ce dispositif