La nécropole du haut Moyen Âge de Noisy-le-Grand

INRAP - Institut national de recherches archéologiques préventives - 27/10/2017 17:35:00

À Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis, les archéologues de l'Inrap étudient une importante nécropole du haut Moyen Âge (entre le VIe et le XIe siècle) en partie fouillée en 2009 où 651 sépultures avaient été mises au jour. La fouille actuelle porte sur la partie sud de la nécropole, dont on ne connaît pas encore les limites.

Une nécropole du haut Moyen Âge à Noisy-le-Grand
À Noisy-le-Grand, rue des Mastraits, avant la réfection de la chaussée, l'Inrap mène des recherches archéologiques sur prescription de l'État (Drac Île-de-France) de septembre à novembre 2017, sur 500 m2. Les archéologues étudient une importante nécropole du haut Moyen Âge (entre le VIe et le XIe siècle).
651 sépultures avaient déjà été mises au jour en 2009 lors d'une précédente fouille.
Aujourd'hui, les recherches portent sur la partie sud de la nécropole, dont on ne connaît pas encore les limites.

Ce que disent les textes
Noisy-le-Grand est l'une des rares communes de Seine-Saint-Denis mentionnées dans un texte datant de l'époque mérovingienne. C'est Grégoire de Tours qui, à la fin du VIe siècle, indique dans son Histoire des Francs qu'il existait une « villa royale » à Noisy-le-Grand. Il mentionne également un oratoire, lieu destiné à la prière. Se trouvait-il au niveau de l'église Saint-Sulpice ou accompagnait-il la nécropole que fouillent actuellement les archéologues ? L'existence de ce site était déjà connue depuis longtemps comme l'atteste le nom même de la rue : « Les Mastraits », toponyme indiquant la présence d'un cimetière ou d'un lieu de culte.

La nécropole à l'époque mérovingienne
Cette nécropole, qui s'étend sous le quartier compris entre les rues du Docteur Sureau, Pierre-Brossolette et des Mastraits est daté entre le VIe et le XIe siècle. Les inhumations étudiées cette année appartiennent vraisemblablement à la phase la plus ancienne de la nécropole, c'est à dire l'époque mérovingienne (fin du VIe siècle). Les défunts sont placés habillés dans des sarcophages dont les pierres sont liées au plâtre. Les coffrages sont disposés en éventail, les uns à la suite des autres.
Un lien communautaire ou familial semble unir les défunts.

L'apport de l'archéo-anthropologie
La nécropole, de taille importante pour la région, devait contenir près de 3 000 individus. Grâce aux fouilles successives d'archéologie préventive, près de 1 000 sépultures seront étudiées, et autant de squelettes analysés. Ainsi, l'anthropologie pourra dresser le profil démographique de la population inhumée : proportion des enfants et des adultes, des femmes et des hommes. L'étude des ossements permet également, à partir des traces laissées sur les os, de constater l'existence de maladies anciennes, de carences alimentaires ou bien de fractures. Ces éléments permettent de mieux comprendre les conditions de vie d'une population qui n'a pas laissé de traces écrites.