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Dans le cadre du projet LIFE Biodiversité, 10 hectares d'arbustes et d'arbres ont été plantés sous les lignes durant ce mois de novembre en Haute-Durance, sur les communes de Puy-Sanières, Saint-Apollinaire et Savines-le-Lac. Cette expérimentation unique de gestion alternative de la végétation sous les lignes électriques en région PACA permet d'offrir une meilleure insertion des lignes dans l'environnement tout en garantissant la sécurité électrique. Au-delà, les lisières créées sont propices au déplacement de nombreuses espèces animales et végétales et accueilleront à terme une importante biodiversité.

Des corridors écologiques sous les lignes

Dans le cadre du projet « LIFE Biodiversité » lancé avec le gestionnaire de réseau de transport d'électricité belge Elia, RTE avait sélectionné 7 sites en France dont un en région PACA, celui de la Haute Durance, pour expérimenter des modes de gestion de la végétation plus favorables à la biodiversité sous les emprises des lignes. Après plus de 6 ans d'activité en France et en Belgique, et à quelques semaines de l'échéance de ce projet soutenu par la commission européenne, 10 hectares de lisières forestières viennent d'être constituées sous les nouvelles lignes à 225.000 volts qui relient L'Argentière à Serre-Ponçon et Gap à Embrun. Cette action a été menée en partenariat avec les communes de Puy-Sanières, Saint-Apollinaire et Savines-le-Lac, l'ONF et les propriétaires concernés. Concrètement, il s'agit de planter un large panel d'essences locales, qui à terme formeront un « V » sous et de part et d'autre de la ligne électrique. L'enjeu en zone boisée est en effet d'éviter que la végétation ne s'approche trop près des câbles aériens pour éviter tout incident électrique. A l'inverse, en choisissant des arbustes et des arbres bas au centre du couloir électrique et plus hauts en bordure de la forêt, ce couloir peut devenir une zone propice au développement de la faune et de la flore et permettre une meilleure insertion de la ligne dans son environnement.

Des essences locales composant une lisière étagée
Les arbustes mis en terre ces quatre dernières semaines proviennent de graines locales d'espèces telles que l'églantier, l'argousier, le pommier sauvage, l'érable champêtre ou encore le noisetier, récoltées à la main et mises en culture pendant deux ans dans une pépinière locale. En tout, 19.000 essences forestières se dressent maintenant grâce aux travaux de plantations des trois entreprises locales d'insertion sélectionnées, Les Environneurs, CPIE et Lacs Rivières et Sentiers. A terme, ces zones vont contribuer au développement d'espèces patrimoniales en accueillant une faune variée d'insectes, d'oiseaux et de micromammifères, qui vont y trouver le gite et le couvert.

Un projet qui essaime
Entre la Belgique et la France, le projet LIFE a permis de tester plusieurs types de gestion alternative de la végétation sous près de 200 km de lignes électriques avec un bilan global largement positif. Ce ne sont pas moins de 320.000 plants qui auront été ainsi installés en bordure des lignes HT ainsi que 100 ha d'habitats naturels restaurés. Dès que l'ensemble des conclusions de ce programme de 3,2 millions d'euros pourront être tirées, l'équipe du LIFE Elia-RTE diffusera un vademecum des bonnes pratiques à tous les gestionnaires de réseau de transport d'électricité de l'Europe pour les inviter à s'inscrire dans la même démarche. De son coté, fort des enseignements communs, RTE travaille désormais à un déploiement à plus grande échelle de ces gestions alternatives de la végétation sur quatre régions pilotes : PACA, Bretagne et Pays de la Loire et Grand Est d'ici 2020.

Ce projet « LIFE », acronyme de L'Instrument Financier pour l'Environnement est cofinancé par la Commission européenne, RTE (gestionnaire du réseau de transport d'électricité en France), Elia (gestionnaire du réseau de transport d'électricité en Belgique) et la Région Wallonne. L'objectif principal du projet est la transformation des emprises forestières des tracés de lignes à haute tension en corridors écologiques en Belgique et en France. Les actions de restauration visent à mettre en place des pratiques innovantes pour la gestion de ces couloirs verts en forêt, et de sensibiliser différents publics à l'importance de la biodiversité dans ces habitats linéaires.
Le projet LIFE Elia-RTE a remporté en 2016 le prix Natura 2000 de la DG Environnement de la Commission européenne dans la catégorie « réconciliation des intérêts/perceptions ». Les trois points forts relevés par le jury étaient : les partenariats gagnant-gagnant établis avec les acteurs locaux, la notion de réseau écologique et électrique et la réplicabilité des actions. Voir : http://www.life-elia.eu/