L'AMM - ASSOCIATION MÉDICALE MONDIALE - condamne le projet de loi visant à mettre fin à l'autorégulation des médecins en Inde

AMM Association médicale mondiale - 15/02/2018 11:10:00

Le gouvernement indien projette de mettre fin à l'autorégulation professionnelle exercée par les médecins indiens, ce que déplore vivement l'Association médicale mondiale.

Les dirigeants de l'AMM ont, par une lettre, mis en garde le président du Comité permanent sur la santé et le bien-être familiaux du parlement indien contre le projet de loi du gouvernement, qui vise à remplacer le Conseil médical indien et qui pourrait pousser davantage de médecins à quitter le pays, portant ainsi préjudice aux soins des patients.

La lettre, signée par le Président de l'AMM, le Dr Yoshitake Yokokura et la Présidente du Conseil de l'AMM, la Dre Ardis Hoven, indique qu'il n'existe actuellement à travers le monde aucun élément permettant d'affirmer que la régulation d'une profession s'améliore lorsqu'elle passe aux mains du gouvernement.

L'autorégulation professionnelle est un outil éprouvé, qui permet de réguler la profession de manière responsable et efficace et de la protéger de toute influence malsaine, telle que pourraient l'être des intérêts économiques ou politiques.

L'AMM affirme que l'autorégulation professionnelle contribue à l'autonomie professionnelle et à l'indépendance clinique. Le remplacement d'un organisme autonome démocratiquement élu par un organisme nommé par le pouvoir exécutif et dirigé par le gouvernement serait préjudiciable aux patients et entraverait le développement de la profession médicale en Inde.

Les dirigeants de l'AMM ont ajouté : L'Inde souffre d'une forte fuite des cerveaux, notamment des médecins, vers d'autres pays. Retirer à ces derniers une part de leur identité professionnelle ne pourra qu'accroître leur insatisfaction et leur frustration et pourrait conduire à une plus forte raréfaction de ces professionnels.

Les médecins indiens sont accueillis à bras ouverts et travaillent dans de nombreux pays à travers le monde. Il ne serait pas judicieux de rendre leur pays et leurs communautés moins attractifs à leurs yeux.

C'est avec tous ces facteurs à l'esprit que nous soutenons les efforts de nos confrères indiens en vue de faire retirer ou modifier en profondeur ce projet, au bénéfice des médecins indiens et surtout de l'ensemble des patients et de la population de l'Inde.