Rwanda - Les sénateurs se préoccupent de la réinsertion des prisonniers condamnés pour génocide, qui seront bientôt libérés

Panoractu - 27/03/2018 09:55:00

Les membres de la Chambre Haute du Parlement ont demandé instamment au Gouvernement d'élaborer des plans afin d'aider à se réinsérer, les condamnés du Génocide qui achèvent leur peine et retournent au sein de la société.

Ils ont pris la résolution dernièrement, lors d'une séance plénière de la Chambre à la suite d'une présentation du Comité Sénatorial Permanent des Affaires Politiques et de la Bonne Gouvernance sur les affaires d'Unité et de Réconciliation.

Le Comité a analysé le rapport 2016/17 de la « Commission Nationale pour l'Unité et la Réconciliation » (NURC) et son plan d'action pour l'exercice fiscal 2017/18.

Le sénateur Jean Nepomuscene Sindikubwabo, Président du Comité Sénatorial Permanent des Affaires Politiques et de la Bonne Gouvernance, a confié à ses collègues que les recherches menées par le « NURC » l'année dernière, indiquaient la nécessité de réintégrer les anciens prisonniers.

Selon l'étude du « NURC », les proches des anciens prisonniers des crimes de génocide déclarent que les condamnés ont réintégré la société au taux de 71,4%, les voisins des anciens détenus les considèrent comme réinsérés à 57,2%, alors que les survivants du Génocide considèrent que la réintégration des coupables est de 43,5%.

Les sénateurs ont interprété ces résultats et les perceptions qui les soustendent comme une source d'inquiétude, quant à la mesure dans laquelle les anciens prisonniers des crimes du Génocide qui terminent leur peine sont réintégrés dans la société, et ils ont suggéré que le Gouvernement favorise le processus de réintégration.

Le sénateur Tito Rutaremara, membre du Comité Sénatorial Permanent des Affaires Politiques et de la Bonne Gouvernance, a déclaré que les anciens prisonniers sont censés avoir suivi des cours d'Unité et de Réconciliation en prison, mais il a insisté sur le fait que cela ne suffisait pas.

« Le Gouvernement devrait examiner et envisager un mécanisme approprié pour réintégrer les anciens prisonniers dans la société. La sécurité des anciens prisonniers et la façon dont ils sont accueillis dans leurs familles devraient être quelque chose dont le Gouvernement doit se soucier », a-t-il dit.

La sénatrice Marie-Claire Mukasine, a voulu préciser qu'il est nécessaire que les membres de la société qui ont reçu d'anciens prisonniers dans leur quartier soient prêts à vivre avec eux, tandis que les anciens détenus devraient également adhérer aux « Programmes d'Unité et de Réconciliation ».

« Il est nécessaire de regarder des deux côtés. Les anciens détenus doivent être préparés, mais les membres de la communauté qui les recevront et qui vivront avec eux devront également s'y préparer », a-t-elle déclaré.

Avec des milliers de prisonniers qui ont participé au Génocide de 1994 contre les Tutsis et qui ont purgé leur peine de 24 années, le prochain défi pour eux, et les survivants du Génocide, est de savoir comment vivre à nouveau ensemble.

Mais la plupart des sénateurs ont déclaré que les uns et les autres devront adopter les politiques d'Unité et de Réconciliation du pays, ce qui les aidera à vivre en harmonie.

« Le voyage doit se poursuivre et nous devons continuer à travailler sur la réconciliation des Rwandais afin qu'il puisse guider leur vie aujourd'hui et pour les générations futures », a déclaré la sénatrice Mukasine.

En octobre dernier, les responsables de la « NURC » ont annoncé que ses activités, au cours de l'exercice fiscal en cours, se concentreraient sur des séances de guérison de masse pour les Rwandais, afin de les aider à surmonter les cicatrices psychologiques laissées par le Génocide de 1994 contre les Tutsis.

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Photo : Le président du Sénat Bernard Makuza

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