Etat des nappes d'eau souterraine au 1er avril 2018

BRGM - Bureau de Recherches Géologiques et Minières - 19/04/2018 16:25:00

Plus de la moitié des nappes phréatiques (56%) affichent un niveau modérément haut à très haut. La fin de la recharge hivernale semble désormais actée, sauf si les pluies d'avril sont importantes.

Résumé de la situation
Situation du niveau des nappes
Le niveau des nappes au 1er avril 2018 est hétérogène d'une région à l'autre.

Plus de la moitié des nappes (56%) affichent un niveau modérément haut à très haut et moins d'un quart d'entre elles (23%) affichent un niveau modérément bas à très bas. Un cinquième (21%) se situe dans la moyenne. Cette situation confirme l'incidence notable des pluies de ce début d'année. A l'exception de quelques secteurs, on note, sur une grande partie du territoire, que les niveaux de nappes ont bénéficié d'une recharge très bénéfique grâce aux précipitations de ces trois derniers mois.

Tendance d'évolution du niveau des nappes
La tendance d'évolution du niveau des nappes traduit une recharge hivernale qui tend à se terminer. On se situe désormais, avec seulement 49 % des points encore orientés à la hausse, sur la période ou la plus grande majorité des points tend à se stabiliser. Le nombre de points dont la tendance d'évolution est une baisse de niveau est stable (25%) par rapport au mois précédent. Cette situation traduit la période de bascule entre hautes eaux et reprise d'une baisse des niveaux. La fin de la recharge hivernale semble désormais actée, sauf si les pluies d'avril sont importantes.

La situation des nappes au 1er avril 2018 traduit une recharge hivernale effective sur les premiers mois de 2018 mais qui semble se ralentir fortement.

Après un mois de janvier très arrosé et un mois de février plus conforme à la saison, mars 2018 a connu une forte pluviométrie, avec en moyenne sur la France et sur le mois un excédent de plus de 60 %. Durant ce mois de mars maussade, les passages perturbés ont été fréquents et la France a connu deux épisodes de neige tardifs. Les précipitations ont été abondantes sur la majeure partie du pays, hormis près des frontières du Nord et du Nord-Est. Sur les régions méditerranéennes, la pluviométrie a atteint souvent 2 à 4 fois la normale, voire localement 5 fois sur les Cévennes.

L'évolution du niveau des nappes traduit globalement la fin de la période de recharge hivernale. La tendance à la stabilisation devrait s'accentuer prochainement. Cette situation est assez habituelle pour cette période de l'année. La bascule entre hautes eaux et stabilisation des niveaux est assez normale pour ce début avril. Les pluies des trois premiers mois de l'année 2018 ont induit une recharge efficace. Celle-ci pourrait encore se prolonger en avril si des pluies importantes sont enregistrées.

Au 1er avril 2018, le nombre de points en baisse (25%) est stable par rapport au 1er mars 2018 (26%). Le nombre de points en hausse (49%) a, quant à lui baissé (60% au 1er mars). Cela traduit une période de la recharge hivernale qui se termine.

Sur l'ensemble du territoire, les niveaux des nappes se situent autour de la moyenne voire plus hauts pour les deux tiers environ des points suivis (77%), ils sont modérément bas à très bas pour les 23% restants.

Les effets de la période de recharge hivernale (octobre 2017 à avril 2018) sont désormais visibles. Pour l'instant les pluies des trois premiers mois de l'année 2018 ont compensé le déficit de la fin d'année 2017. Les futures précipitations d'avril pourraient encore améliorer la situation.

Les niveaux des nappes fin mars 2018 sont en baisse pour 25% d'entre eux, stables pour 25% et en hausse pour les 50% restant.

En ce début de printemps, après la période active de la recharge hivernale, un nombre marqué de réservoirs (56%) affichent déjà des niveaux modérément hauts à très hauts.

Dans le détail, concernant les niveaux, on note que 28% sont très hauts ou hauts, 28% modérément hauts, 21% autour de la moyenne, 12% modérément bas et 11% bas à très bas.

Pour une grande partie du territoire (77%), les niveaux des nappes sont égaux ou supérieurs à la moyenne. Quelques secteurs présentent cependant des niveaux moins favorables.

Parmi les nappes qui présentent les situations les plus favorables en cette période, avec des niveaux autour de la moyenne, voire plus haut on peut citer :

La nappe des calcaires jurassiques du Berry dont les niveaux sont assez stables et se situent désormais au-dessus des valeurs moyennes.
La nappe de la Craie Champenoise dont les niveaux présentent, après plusieurs mois de pluies marquées, une tendance certes à la baisse mais avec des valeurs désormais hautes.
Les aquifères karstiques des régions de Montpellier et de Nîmes dont les niveaux ont orientés à la hausse et qui sont hauts voire très hauts pour cette période de l'année.
La plus grande partie des nappes de la région Corse qui présentent des niveaux désormais hauts. Les épisodes pluvieux des derniers mois ont induit une dynamique ascendante favorable.

Plusieurs secteurs présentent des situations moins favorables, avec des niveaux moyens voire bas par rapport aux moyennes, on peut citer par exemple :

Les aquifères des secteurs amonts de la Région PACA qui présentent des niveaux dans la moyenne à cause d'une recharge hivernale assez réduite. Les niveaux sont cependant, pour beaucoup, stables.
Les aquifères de la vallée du Rhône, tout particulièrement en aval de Lyon, qui présentent des niveaux qui se stabilisent progressivement mais qui, pour beaucoup d'entre eux, sont bas, à cause d'un cumul de pluie faible sur le début d'année.
Les aquifères de la plaine du Roussillon dont tous les niveaux, désormais plus stables, sont toujours globalement bas. Ce secteur n'a pas bénéficié d'épisodes pluvieux significatifs qui auraient pu générer la recharge attendue.