Jean Rottner rencontre la Ministre des Transports Elisabeth Borne à propos de la nouvelle liaison ferroviaire de l'EuroAirport

Grand Est Alsace Champagne-Ardenne Lorraine - 03/05/2018 12:46:14

Une délégation d'élus du Grand Est, menée par Jean Rottner, Président de la Région, a rencontré Elisabeth Borne, Ministre des Transports, à propos du raccordement ferroviaire de l'EuroAirport de Bâle Mulhouse, ce mercredi 2 mai 2018, au Ministère des transports à Paris.

Jean Rottner était accompagné des parlementaires Bruno Fuchs et Catherine Troendlé, du Président de l'agglomération de Mulhouse Fabian Jordan et de la Présidente du Conseil départemental du Haut-Rhin, Brigitte Klinkert, ainsi que de David Valence, Vice-Président de la Région délégué aux Mobilités et Infrastructures de transport.

Alors que les études d'Avant-Projet Sommaire se terminent et que les différents partenaires du projet sont prêts à s'engager dans le financement des travaux, le rapport du Conseil d'Orientation des Infrastructures ne suggère une prise en compte de ce projet dans la future Loi d'Orientation des Mobilités que dans le scénario le plus optimiste. Depuis la publication du rapport Duron, les études socio-économiques, produites en mars 2018, ont pu confirmer la forte rentabilité du projet.

« Le projet de la nouvelle liaison ferroviaire de l'EuroAirport de Bâle-Mulhouse est essentiel pour l'économie de la région trinationale située entre la France, l'Allemagne et la Suisse. Ce projet au caractère exceptionnel est tout à fait rentable et réaliste. Il est même déjà opérationnel puisqu'un consensus sur l'urgence de terminer les études et de lancer les travaux a été établi entre les différents acteurs réunis il y a quelques semaines. Il s'agit désormais d'apporter des engagements concrets sur la participation financière de chacun, en commençant par les Etats concernés. » a déclaré Jean Rottner.

Les objectifs de cette rencontre étaient de rappeler la nécessité, d'une part, d'un engagement rapide, précis et ferme sur la contribution financière de l'État pour la réalisation du projet (au moins 50 millions d'euros attendus pour un coût total des travaux estimé à 250 millions d'euros) et, d'autre part, d'inscrire à court terme (lors de la révision du CPER actuel), des fonds pour la réalisation de la première étape des études de projet afin de pouvoir déposer un dossier Interreg et de bénéficier d'une aide européenne.

Ce rendez-vous a également été l'occasion de transmettre à la Ministre des Transports les résultats des études socio-économiques qui confirment l'intérêt du projet.

Elisabeth Borne a écouté avec attention les différents arguments soulevés par les élus présents. Elle a bien compris qu'il était important de ne pas casser la dynamique en cours et de ne pas heurter les partenaires, notamment suisses, particulièrement mobilisés pour ce projet. Elle a bien entendu que l'Etat ne pouvait pas être le partenaire défaillant dans une coopération largement engagées et qu'il convenait d'assurer la poursuite de ce projet et de finaliser le plan de financement de l'ensemble.

Dans un second temps, les élus mobilisés sur ce dossier ont prévu d'organiser des temps forts avec les partenaires du projet lors de la concertation publique qui se tiendra en septembre 2018 dans les trois pays concernés, en y associant systématiquement les représentants de l'État.

Rappelons qu'en février dernier, les Autorités Organisatrices des Transports (AOT) concernées, ont envoyé une lettre commune au Premier Ministre, Edouard Philippe, suite à la publication du « rapport Duron ». La Région Grand Est, ainsi que les cantons suisses de Bâle-Campagne, Bâle-Ville et Soleure, ont exprimé leur grand étonnement quant à cette faible priorité, ce projet étant porté depuis de nombreuses années par la France et la Suisse. Aussi, ils ont souligné leur attente que l'Etat français s'engage et inscrive ce projet d'envergure trinationale en première priorité dans la future Loi d'Orientation des Mobilités, afin de permettre la réalisation du projet dans le cadre du prochain CPER, pour une mise en service à l'horizon 2027 - 2028.

A propos de l'EuroAirport
L'EuroAirport (EAP) de Bâle-Mulhouse est une véritable plateforme trinationale multimodale, qui connait une évolution croissante du trafic aérien. Près de 8 millions de personnes ont transité en 2017 par l'EuroAirport et 10 millions de personnes sont attendues à l'horizon 2025. En parallèle, le fret de marchandises connait un essor sans précédent. La spécialisation de la zone de fret avionné et la réalisation de nouveaux hangars permettent l'acheminement de produits à forte valeur ajoutée tels que les médicaments issus de l'industrie baloise. L'ensemble des zones logistiques réalisées en 2015 sont aujourd'hui remplies.

L'EAP est ainsi l'un des premiers employeurs du Haut-Rhin avec 6400 emplois directs. C'est aussi le 3ème aéroport de Suisse, qui profite de la saturation de l'aéroport de Zürich et dans une moindre mesure de celui de Genève. L'EAP est fréquenté majoritairement par les suisses (2/3 de la fréquentation).

L'EAP présente de forts enjeux pour l'attractivité et le développement économique du territoire, dans un contexte de fort développement aboutissant à l'engorgement des dessertes, notamment routières. Son accessibilité doit être à la hauteur de ces enjeux. C'est pourquoi le Comité de pilotage trinational de 2010 a confirmé la nécessité d'aménager un raccordement ferroviaire pour l'EAP.

La nouvelle liaison ferroviaire permettra ainsi de desservir directement l'EuroAirport par les trains régionaux français et suisses (TER, TER 200 et Regio-S-Bahn) grâce à la création :

- d'une nouvelle gare implantée devant l'aérogare,
- d'une section nouvelle de voie ferrée de 6 km, en dérivation de la ligne existante Strasbourg-Mulhouse-Bâle.

À l'heure de pointe ce sont ainsi 6 trains par heure et par sens qui desserviront l'EuroAirport, dont 4 de type « omnibus » (TER et Regio-S-Bahn : 2 trains par heure et sens sur chacune des lignes Mulhouse - Liestal et EAP - Laufon) et 2 de type « semi-direct » (TER 200).

Environ 6 millions d'utilisateurs par an sont attendus à la mise en service de ces services ferroviaires, dont 1 million de voyages pour les salariés de la zone aéroportuaire. Les travaux pourraient démarrer à partir de 2021-2022, pour un objectif de mise en service en 2028.

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