Première Liste OMS des tests essentiels pour améliorer les diagnostics et les résultats des traitements

OMS - Organisation Mondiale de la Santé - 17/05/2018 15:20:00

Actuellement, de nombreuses personnes ne peuvent pas faire les tests de recherche des maladies parce qu'elles n'ont pas accès aux services de diagnostic. Pour de nombreuses autres, le diagnostic posé est erroné. Par conséquent, elles n'ont pas le traitement dont elles ont besoin et, dans certains cas, peuvent même avoir un traitement qui ne convient pas.

On estime par exemple que, dans le monde, 46% des adultes ayant un diabète de type 2 ne sont pas diagnostiqués et risquent de graves complications et des coûts plus élevés des soins. Le diagnostic tardif de maladies infectieuses comme le VIH et la tuberculose accroît le risque de propagation et rend ces cas plus difficiles à traiter.

Pour combler cette lacune, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié aujourd'hui la première Liste des tests diagnostiques essentiels, un catalogue des tests nécessaires pour diagnostiquer les affections les plus courantes, de même qu'un certain nombre de maladies prioritaires au niveau mondial.

« Le diagnostic exact est la première étape du traitement efficace », déclare le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l'OMS. «Personne ne devrait souffrir ou mourir du fait de l'absence de services de diagnostic ou parce que les tests nécessaires ne sont pas disponibles».

La liste est axée sur les tests in vitro - c'est-à-dire des tests analysant des échantillons comme le sang et les urines. Elle comporte 113 produits: 58 pour la détection et le diagnostic d'un grand nombre d'affections courantes, formant un ensemble essentiel pour le dépistage et la prise en charge des patients. Les 55 autres tests sont destinés à la détection, au diagnostic et au suivi de maladies «prioritaires», comme le VIH, la tuberculose, le paludisme, les hépatites B et C, le papillomavirus humain et la syphilis.

Certains tests conviennent particulièrement bien aux établissements de soins primaires, où les services de laboratoire ont souvent peu de ressources et sont parfois inexistants; il s'agit par exemple des tests pouvant diagnostiquer rapidement le paludisme aigu chez l'enfant ou des glucomètres pour le diabète. Il n'y a besoin ni d'électricité ni de personnel formé pour ces tests. D'autres sont plus compliqués et sont donc destinés à des établissements médicaux plus importants.

«Notre but est de fournir un outil pouvant être utile dans tous les pays, afin de mieux tester et traiter les patients, mais aussi d'utiliser plus efficacement les fonds pour la santé en se concentrant sur les tests véritablement essentiels», explique Mariângela Simão, Sous-Directrice générale à l'OMS chargée du Groupe Accès aux médicaments, vaccins et produits pharmaceutiques. «Notre but est d'indiquer aux pays et aux promoteurs que les tests de la Liste doivent être de bonne qualité, sûrs et abordables».

Dans chaque catégorie, la Liste des tests diagnostiques essentiels précise le type de test, l'usage auquel il est destiné, la présentation et, le cas échéant, s'il convient pour les soins de santé primaires ou les établissements de santé dotés d'un laboratoire. La Liste donne également des liens avec les lignes directrices ou les publications de l'OMS et, s'ils existent, avec les produits préqualifiés.

À l'instar de la Liste modèle OMS des médicaments essentiels, utilisée depuis plus de quatre décennies, la Liste des tests diagnostiques essentiels est destinée à servir de référence pour que les pays puissent actualiser ou élaborer leur propre liste de tests diagnostiques essentiels. Pour véritablement bénéficier aux patients, les gouvernements nationaux devront garantir un approvisionnement sûr et de qualité, la formation des agents de santé et une utilisation sans risque. À cette fin, l'OMS fournira un appui aux pays pour adapter la Liste à leur contexte local.

La Liste des tests diagnostiques essentiels a été élaborée à la suite d'une consultation approfondie en interne à l'OMS et à l'extérieur. Le projet de liste a ensuite été examiné par le Groupe stratégique consultatif d'experts de l'OMS sur les diagnostics in-vitro, un groupe de 19 experts représentatifs du monde entier.

L'OMS actualisera régulièrement la Liste. Dans les prochains mois, elle publiera un appel à candidatures pour ajouter de nouvelles catégories dans la prochaine édition. La Liste va se développer sensiblement au cours des prochaines années en intégrant d'autres domaines importants, dont la résistance aux antimicrobiens, les agents pathogènes émergents, les maladies tropicales négligées et d'autres maladies non transmissibles.