Nicaragua : Actes de diffamation à l'encontre de M.Félix Maradiaga Blandón, Directeur Exécutif de l'Institut d'Études stratégiques et Politiques Publiques

OMCT - Organisation Mondiale Contre la Torture - 12/06/2018 14:15:00

L'Observatoire pour la Protection des Défenseurs de Droits de l'homme, en tant que programme conjoint de la FIDH et de l'Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT), sollicite son intervention urgente face à la situation au Nicaragua.

Au centre de cette affaire, un homme : M. Félix Maradiaga Blandón, Directeur Exécutif de l'Institut d'Études stratégiques et Politiques Publiques (IEEP) au Nicaragua. Ce centre de pensée, spécialisé en promotion de politiques publiques pour la transparence, la gouvernance, la réduction de la pauvreté et l'inclusion sociale, est reconnu dans le pays comme d'utilité publique.

Or c'est en pleine conférence de presse que, le 5 juin 2018, la police nationale a accusé M. Maradiaga d'être le meneur d'un réseau terroriste et de crime organisé. Il entretiendrait ainsi des liens avec une structure criminelle menée par Cristian Josué Mendoza, aussi connu sous le surnom de "Viper", et qui tenu pour responsable d'un certain nombre de meurtres au Niacaragua.

M. Maradiaga a ensuite profité deux jours plus tard de sa participation à l'Assemblée Générale de l'OEA à Washington pour dénoncer de graves violations des droits de l'Homme commises dans le cadre de la répression des protestations émises par le gouvernement nicaraguayen.

Il est important de souligner que ces accusations portées contre M. Maradiaga surviennent dans un contexte de plus en plus restrictif pour la défense des droits de l'Homme au Nicaragua, où tout signe de protestation sociale est fortement réprimé par les autorités. La Commission Interaméricaine de Droits de l'homme - CIDH a ainsi pu recenser 127 morts entre le 18 avril et le 5 juin 2018. Selon les investigations qu'elle a pu mener en parallèle du 17 mai au 21 mai, les étudiants, les défenseurs de droits de l'homme, les familles des victimes et les témoins de violations des droits de l'Homme au Nicaragua courent un grand risque en restant au sein du pays.

L'Observatoire exprime par conséquent sa profonde inquiétude face à ces actes de diffamation à l'encontre de M. Maradiaga qui voit sa vie et son intégrité menacées. Le centre de pensée demande aux autorités nicaraguayennes de cesser tout type d'accusations publiques et de prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité et l'intégrité physique et psychologique de M. Maradiaga. Il requiert également la reconnaissance publique de la légitimité du travail des défenseurs de droits de l'Homme au Nicaragua. De manière générale, l'Observatoire revendique le respect des droits de l'Homme et des libertés fondamentales dans l'ensemble du pays, en conformité avec les normes internationales des droits de l'Homme ratifiées par le Nicaragua.

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L'Observatoire pour la Protection des Défenseurs de Droits de l'homme est un programme créé conjointement en 1997 par l'Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT) et la FIDH. Il a comme objet d'intervenir pour prévenir ou pour remédier aux situations de répression contre les défenseurs et les défenseurs des droits de l'Homme. L'OMCT et la FIDH sont tous deux membres de ProtectDefenders.eu, le mécanisme de l'Union Européenne pour les Défenseurs de Droits de l'Homme mis en application par la société civile internationale.

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