La réforme ferroviaire définitivement adoptée par l'Assemblée nationale

Nicolas HULOT - Ministère de la Transition écologique et solidaire - 14/06/2018 12:46:51

Le projet de loi pour un nouveau pacte ferroviaire a été définitivement et largement adopté par l'Assemblée nationale le 13 juin 2018. Dernière étape : le Sénat examine, en séance publique,le 14 juin, les conclusions de la commission mixte paritaire sur le projet de loi pour un nouveau pacte ferroviaire.

La réforme arrive à son terme
« A l'issue de ces trois mois, le texte auquel nous aboutissons démontre la pertinence de notre méthode, qui tout en posant les grands principes de la réforme, a donné toute sa place à la concertation que j'ai conduite avec les partenaires sociaux et au travail de co-construction que j'ai mené avec les deux assemblées. Avec cet accord en CMP ouvrant la voie à une adoption définitive du projet de loi dans les prochains jours, la réforme arrive désormais à son terme » Élisabeth Borne

Avant d'avoir été définitivement adopté par l'Assemblée nationale le 13 juin, un accord en commission mixte paritaire sur le projet de loi pour un nouveau pacte ferroviaire avait été trouvé le 11 juin. Ce texte a marqué l'aboutissement de près de trois mois de concertation avec les acteurs du secteur ferroviaire et de co-construction avec les parlementaires. Il traduit les grands principes de la réforme posés dès le départ par le Premier ministre : ouverture à la concurrence, nouvelle organisation de la SNCF, arrêt du recrutement au statut.

Pour rappel...
"Le Premier ministre a confié le 16 octobre 2017 une mission à Jean-Cyril SPINETTA, ancien président-directeur général d'Air France-KLM, afin de concevoir une stratégie d'ensemble pour une refondation de notre modèle de transport ferroviaire, dans le "cadre d'un marché ouvert à la concurrence, en préservant les missions d'un service public performant' selon les termes de la lettre de mission.

Son rapport évoque une situation "préoccupante" en raison de performances insuffisantes, d'une augmentation continue des coûts, du déséquilibre du financement du système et du retard massif de modernisation du réseau, sacrifié pendant 30 ans au profit des lignes nouvelles. Il souligne également la "nécessité et l'urgence d'engager sans tarder une refondation de notre système ferroviaire" et formule 43 propositions pour accompagner la réforme.

À la suite de la remise de ce rapport, le Gouvernement a déposé sur le Bureau de l'Assemblée nationale le 14 mars 2018 le projet de loi pour un nouveau pacte ferroviaire. Après examen par l'Assemblée nationale, au terme de 4 jours de séance, le projet de loi se compose de 28 articles, dont huit ont pour objet d'habiliter le Gouvernement à prendre par voie d'ordonnance toute mesure relevant du domaine de la loi.

Parmi les principales dispositions de ce texte, l'article 1er autorise le Gouvernement à légiférer par voie d'ordonnances pour réformer le groupe public ferroviaire, les entités qui le composent et le régime juridique des personnels, dans le contexte de l'achèvement de l'ouverture à la concurrence des services de transport ferroviaire. L'article 2 vise à transposer en droit national la directive européenne 2016/2370 du 14 décembre 2016 (ouverture du marché du transport ferroviaire de voyageurs et gouvernance de l'infrastructure ferroviaire).

L'article 2 quater encadre la publicité et la mise en concurrence préalables à la passation et l'exécution des contrats de service public de transport ferroviaire de voyageurs. L'article 2 quinquies organise les conditions de changement d'attributaire de pareil contrat. L'article 3 habilite le Gouvernement à légiférer par voie d'ordonnance pour assurer la continuité et améliorer la qualité, l'efficacité et la performance des services publics de transport ferroviaire de voyageurs et en assurer l'ouverture à la concurrence.

L'article 4 vise à habiliter le Gouvernement à légiférer par voie d'ordonnances pour adapter le système ferroviaire dans le cadre de l'ouverture à la concurrence, en définissant notamment les contraintes d'exploitation des services de transport ferroviaire, en précisant les règles en matière de ventes de titres de transport ainsi que les modalités de gestion et d'exploitation des gares. L'article 6 vise à préciser les compétences de l'ARAFER (Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières) notamment en ce qui concerne la fixation des redevances et la révision des contrats.

L'article 7 habilite le Gouvernement à prendre toute mesure nécessaire par suite aux ordonnances prévues par le projet de loi pour harmoniser l'état du droit, assurer la cohérence rédactionnelle et corriger des erreurs matérielles éventuelles." (billet de presse du Sénat)