Dans son discours prononcé aujourd'hui à Montpellier au Congrès de la Mutualité Française, le Président de la République a placé l'idée de prévention au coeur de toute politique publique sociale et de santé. Il nous a invité à « assumer la solidarité collective pour les plus fragiles et les plus vulnérables » et a également insisté sur la nécessité de se mobiliser contre les inégalités de santé.
Au travers de nos actions, nous sommes très présents auprès des plus précaires, français ou étrangers. Ainsi, nous nous associons à l'idée que « la grande exclusion a besoin de soins humains, d'attention, de précaution ».
Ces exigences imposent aujourd'hui de mettre fin à un discours menaçant à l'encontre de l'accès aux soins des étrangers en situation de précarité.
« Ces exigences imposent aujourd'hui de mettre fin à un discours menaçant à l'encontre de l'accès aux soins des étrangers en situation de précarité. »
Les propos tenus par MM. Collomb et Darmanin mardi 5 juin au cours d'une rencontre interministérielle, et qui suggéraient de mettre fin à l'Aide Médicale de l'Etat (AME), viennent en contradiction totale avec la position du président de la République.
« Dans ces conditions comment comprendre la remise en cause récente de l'Aide Médicale de l'Etat de la part à la fois du ministre des Comptes publics et de l'Intérieur. Ces positions viennent directement converger avec celles de responsables de la droite et de l'extrême droite » s'alarme le Dr Philippe de Botton, président de Médecins du Monde.
Il est de la responsabilité du Président de la République de ne pas laisser planer de doute à ce sujet, comme il l'avait fait pendant la campagne présidentielle.
Pour renforcer la prévention, il nous faut consolider la protection maladie et son universalité, afin de rendre possible le traitement précoce des pathologies et améliorer l'état de santé global de toutes les personnes présentes sur le territoire français. Il nous faut aller vers une simplification de l'accès à la couverture maladie pour tous.
« Une réforme s'impose, celle de ré-intégrer les bénéficiaires de l'AME dans le régime général de la sécurité sociale pour aller vers une véritable couverture maladie universelle. » précise le Dr. de Botton. « Il n'est plus supportable de voir une question de santé publique instrumentalisée politiquement. Cette réforme doit être proposée et votée dès le prochain Projet de loi de finances pour la Sécurité sociale » conclut Dr. de Botton.
« Il n'est plus supportable de voir une question de santé publique instrumentalisée politiquement. »
Intégrer l'AME dans le régime général de sécurité sociale permettrait de renforcer réellement la prévention santé des étrangers en précarité en simplifiant leur accès à la protection maladie. Une telle mesure favoriserait également des prises en charge en amont moins coûteuses que des hospitalisations en urgence.