Journée olympique : C'était la fête de l'athlé !

FFA - Fédération Française d'Athlétisme - 26/06/2018 15:00:00

La Journée olympique, qui a accueilli sous un beau soleil 450 000 participants selon ses organisateurs, a permis de mettre en valeur de nombreux sports. Aux premiers rangs desquels l'athlétisme, mis à l'honneur à Paris grâce à un concours de perche dans le cadre somptueux du Pont d'Arcole, avant une grande course populaire entre les Invalides et la Tour Eiffel à la tombée de la nuit.

Renaud Lavillenie est un compétiteur. Le sauteur du Clermont Athlétisme Auvergne, ravi de sauter à Paris sur le Pont d'Arcole, n'aime pas sauter pour du beurre. Il avait donc tenu à ce que les performances réalisées lors du concours puissent être homologables. Et avait demandé, à la veille de la compétition, l'inversion du sens de la course d'élan, afin que les plieurs de gaule puissent sauter avec vent dans le dos. Un voeu exaucé par les organisateurs, dont la Fédération Française d'Athlétisme, très impliquée lors de cette Journée olympique organisée sous l'égide du Comité d'organisation des Jeux olympiques (COJO), du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) et de la Mairie de Paris.
Pourtant, après un meilleur saut à 5,52 m et trois échecs à 5,72 m, la faute à des réglages délicats dans un vent tourbillonnant, le recordman du monde a décidé de continuer à sauter hors concours. La preuve que ce samedi 23 juin n'était pas un jour comme les autres. Il faut dire qu'il était difficile d'imaginer conclure la compétition par la grave déchirure ligamentaire à la cheville gauche dont avait été victime quelques minutes plus tôt Stanley Joseph, brillant à 5,72 m avant de mal retomber sur le tapis à 5,80 m. Surtout, Renaud Lavillenie voulait continuer à partager sa passion avec les centaines de spectateurs massés depuis 15h sur le pont d'Arcole, au risque de prendre quelques coups de soleil. « On est là pour le spectacle, le plaisir, lançait l'élève de Philippe d'Encausse au micro du speaker. Est-ce que je continue ? On verra à l'applaudimètre et si le jury est d'accord ! » Deux conditions remplies haut la main avec l'accord des officiels du comité de Paris, qui le poussaient à jouer les prolongations avec réussite à 5,50 m, 5,70 m et 5,80 m (non homologables), avant d'échouer d'un rien à six mètres malgré un bon vent dans le dos.

« Faire découvrir notre discipline »
Après avoir rendu hommage à son camarade d'entraînement « Stan », évacué vers l'hôpital de la Salpetrière pour passer des examens, Renaud Lavillenie partageait son plaisir d'avoir sauté dans ce cadre exceptionnel, avec vue d'un côté sur une des tours de Notre-Dame, et de l'autre sur l'Hôtel de Ville et son parvis dédié ce samedi à une multitude de démonstrations sportives : « Il y avait du monde, c'était un site incroyable. Le but était de faire découvrir notre discipline à des gens qui n'ont pas forcément souvent l'occasion d'aller dans un stade. La cause olympique, on ne rigole pas avec ça », soulignait celui qui espère bien participer aux J.O. de Paris dans six ans. Une compétition que visera peut-être l'espoir Jules Cyprès (CA des Eaux Vives), seul des sept perchistes en lice à avoir battu son record personnel grâce à un saut à 5,52 m.
Plus tôt dans la journée, samedi en fin de matinée, plusieurs centaines d'amateurs avaient pu prendre part à une initiation, encadrée par des bénévoles de clubs franciliens. L'occasion, pour quelques touristes de passage mais surtout de nombreux enfants, de sauter à la perche pour la première fois. A l'image de Prudence, 11 ans, choriste de la cathédrale Notre-Dame de Paris, de passage avant sa répétition musicale de l'après-midi. « Je trouve la perche très impressionnant aux J.O, confiait-elle après avoir réalisé deux jolies tentatives, pendant que sa mère, Elsa, prenait le relais sur la piste d'élan. Les perchistes n'ont pas peur. Il faut vraiment être sûr de soi. A la télévision, ça paraît un peu inaccessible. Je rêve d'assister aux Jeux en 2024. J'aurai 20 ans et des bananes. Ca me ferait plaisir d'y aller avec des copains. » Même découverte pour Valérie, étudiante belge en médecine, qui trouvait la discipline « étonnamment facile et hyper drôle », et pour Thibaut, rugbyman casse-cou de 24 ans, passé d'un à deux mètres en l'espace de quatre sauts.

Une course de 2024 m en bouquet final
Quelques heures plus tard, au moment de la tombée de la nuit à 22h30, la Journée olympique s'achevait en beauté par une course de 2024 mètres entre les Invalides et la Tour d'Eiffel. Après un départ donné par André Giraud, président de la FFA, en présence de la maire de Paris Anne Hidalgo, de la ministre des sports Laura Flessel et du président du comité national olympique et sportif français Denis Masseglia, plus de cinq milles coureurs s'élançaient. En t-shirts fluo et avec un dossard 2024 sur le dos, ils franchissaient la ligne d'arrivée après environ six minutes d'effort pour les meilleurs, éclairés par une Vieille Dame brillant de mille feux. La dernière des vingt-quatre courses du jour organisées dans toute la France, dix heures après la première qui s'était tenue à Marseille. Un beau symbole pour une Journée olympique visant à rassembler tous les Français autour du sport.