Sahel : après plusieurs années de crise, le Programme Alimentaire Mondial redonne espoir dans la région

PAM - Programme Alimentaire Mondial - 04/07/2018 14:41:40


a région du Sahel s'étend du Sénégal au Tchad sur 4 000 km. En 2010, la région a subi une violente sécheresse dont une grande partie de la population a eu du mal à se relever, jusqu'à ce qu'une seconde sécheresse fasse irruption récemment, rendant l'accès à la nourriture de plus en plus difficile. La production de céréales est bien en-dessous de la moyenne quinquennale en Mauritanie, au Tchad, au Burkina Faso et au Niger. La situation s'est aggravée avec le conflit en Mauritanie qui a forcé le déplacement de plus de 300 000 personnes. La crise affecte tous les pays de la région et constitue pour le Programme Alimentaire Mondial une zone d'intervention prioritaire. A travers différents types d'aide, l'agence des Nations Unies s'attache à construire des systèmes durables et résilients, mais aussi plus inclusifs.

Au Niger, l'égalité hommes-femmes comme moteur du changement

Au Niger, les femmes sont deux fois plus touchées que les hommes par la pauvreté et sont faiblement représentées dans la vie économique, politique et administrative du pays. Ces inégalités trouvent leur source, entre autres, dans la sous-scolarisation des jeunes filles. En effet, en 2014 le taux de scolarisation des filles était de 65% contre 78% pour les garçons. Pour combler ces inégalités, le Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies (PAM) distribue des bourses scolaires aux filles afin d'encourager leur maintien à l'école dans la région de Zinder.

« Avant, bon nombre de filles de mon village ne partaient pas au collège après l'école primaire à cause de la longue distance à pied. Malheureusement, la plupart des parents n'ont pas les moyens d'envoyer leurs filles en ville » explique Oumey Issa, 14 ans. Afin de corriger les inégalités de genre, le PAM soutien les adolescentes pour leur éducation et pour une meilleure nutrition, deux éléments indissociables afin de briser le cycle intergénérationnel de la malnutrition. Abou Zawarou, une collégienne de 16 ans, originaire de Dangueza est animée d'un souffle nouveau. « A travers les différentes sensibilisations, nous avons découvert certains droits qui sont les nôtres en tant que femmes mais que nous ignorions. » Le PAM est convaincu qu'un monde sans faim est un monde dans lequel les femmes, hommes, filles et garçons ont un accès égal aux opportunités, aux ressources et tiennent chacun un rôle important dans la transformation active de leur futur.

Au Mali, venir en aide aux familles des enfants malades

Au Mali, si le coût de la prise en charge hospitalière des enfants sévèrement malnutris est couvert grâce à l'appui des partenaires humanitaires, l'hospitalisation des enfants entraine des frais annexes pour les accompagnants, en particulier pour se nourrir. Ces frais peuvent être rédhibitoires pour une famille pauvre et souvent les parents refusent d'accompagner leur enfant ou décident de rentrer à la maison et d'interrompre la prise en charge avant son terme parce qu'ils n'ont pas les moyens financiers suffisants.

A côté de ses efforts pour lutter contre la malnutrition chronique, le PAM fournit chaque jour trois repas à l'adulte qui accompagne l'enfant, durant toute la durée de l'hospitalisation. Ces repas jouent un rôle déterminant dans la décision des parents de faire hospitaliser l'enfant ou non et font chuter les cas d'abandon.

Kadia Dembelé, infirmière, confirme : grâce aux repas offerts aux accompagnants, les mamans --qui souffrent souvent de malnutrition elles aussi---prennent du poids. C'est un autre effet positif du projet d'appui aux « caretakers » : il n'encourage pas seulement la prise en charge des enfants sévèrement malnutris mais il permet aussi aux accompagnants de manger des repas variés et suffisants pendant la durée de l'hospitalisation.