L'action du Programme alimentaire mondial au Soudan du Sud et en Mauritanie
Au Soudan du Sud, apporter un soutien à ceux qui sont revenus chez eux après avoir été contraints de fuir leurs foyers
Nyankeich Wieu est retournée au Soudan du Sud en 2016, après avoir été réfugiée à Khartoum, au Soudan, pendant plusieurs années. Quatre mois à peine après son retour, son mari est décédé. Cela a fait d'elle la seule source de revenus de la famille, composée de cinq jeunes enfants. « Après mon retour au Soudan du Sud, la vie était difficile j'ai essayé de travailler en tant qu'ouvrière occasionnelle chez mes voisins, mais obtenir ce type de travail était difficile », explique Nyankeich Wieu. "J'ai décidé d'aller dire au chef de mon village que ma vie était insupportable en tant que rapatriée et que je préférais retourner au Soudan pour redevenir une réfugiée." Mais avec un peu d'aide de sa communauté, Nyankeich est restée à Kuom et ne regrette pas sa décision. « Quand le projet est arrivé, j'ai été sélectionnée comme bénéficiaire et j'ai reçu des terres et des semences », explique-t-elle. Avec des outils agricoles et une formation en agriculture, Nyankeich cultive maintenant sa propre nourriture.
Nyankeich est l'une des 16 000 agriculteurs du pays qui bénéficient de la deuxième phase du projet Renforcement de la résilience par la création et la valorisation d'actifs (BRACE II), mise en oeuvre par le Programme alimentaire mondial (PAM) et l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Les agriculteurs ont créé une parcelle de démonstration pour permettre l'apprentissage de nouvelles techniques agricoles telles que la plantation en rangs, l'espacement des cultures et la culture intercalaire. Nyankeich dit qu'elle a appris de nouvelles façons de planter qui ont contribué à augmenter ses rendements.
Grâce à ce programme, de nombreux agriculteurs peuvent cultiver leur propre nourriture, mais aussi vendre l'excédent et ainsi développer l'économie locale.
En Mauritanie, combattre l'insécurité alimentaire
L'année 2018 s'avère particulièrement difficile pour la population mauritanienne. En effet, le pays fait face à une saison de soudure particulièrement précoce, et est confronté une raréfaction de l'eau et des pâturages, due à une distribution temporelle et spatiale des précipitations insuffisante. La situation des agriculteurs et éleveurs pastoraux s'est rapidement dégradée. La baisse de la production des produits de première nécessité ne permet plus à ces populations d'être auto-suffisantes.
L'argent des villageois, autrefois consacré à l'achat de fourrage et d'aliments à bétail, est désormais entièrement consacré à l'achat de la nourriture pour le foyer.
« Plus notre bétail diminue, moins nous avons d'argent. Or, ces derniers mois, nous avons été obligés de vendre plusieurs têtes afin de rembourser nos dettes et d'acheter des produits de première nécessité". Un Plan de Réponse Intégré a été élaboré pour l'année 2018, avec comme objectif de contribuer à sauver des vies et à aider les ménages vulnérables. Les besoins sont énormes et les ressources ne sont pas toujours suffisantes. Le PAM va mettre en place une batterie d'activités d'urgence pour soulager les populations touchées. Cette réponse va s'étaler sur 9 mois et se fera en deux phases. Un travail de priorisation a été fait afin de déterminer les régions, villages et ménages les plus vulnérables. La situation pourrait se détériorer si des actions rapides et efficaces ne sont pas mises en oeuvre.
Chacun des pays du Sahel relève de besoins spécifiques. La réponse du PAM se veut la plus adaptée possible afin que l'aide soit pertinente et contribue à aider les pays qui sont en situation de crise depuis plusieurs années, et dont les ressources sont limitées. En adaptant l'aide au contexte et en étant aussi proche des bénéficiaires que possible, le PAM a pu faire une réelle différence dans les vies de ceux affectés par la crise.