Dans l'est de la RDC, l'OMS appelle à un accès libre et sûr pour lutter contre l'épidémie d'Ebola

OMS - Organisation Mondiale de la Santé - 13/08/2018 16:12:16


En République démocratique du Congo (RDC), la mise en oeuvre de la lutte contre Ebola au Nord-Kivu est compliquée par l'insécurité qui frappe cette province de l'est du pays.

Une complexité qu'ont pu constater plusieurs responsables mondiaux et africains de l'OMS lors d'une visite effectué ces deux derniers jours dans cette région de l'est du pays avec les autorités du ministère de la santé congolais.

Le 1er août, les autorités de la RDC ont annoncé l'apparition d'un groupe de cas de maladie à virus Ebola (MVE) au Nord-Kivu, une province chroniquement frappée d'instabilité en raison des activités de groupes armés. Bien qu'il s'agisse de la 10e épidémie d'Ebola dans le pays, c'est la première fois que la maladie frappe une zone de conflit actif densément peuplée.

« L'OMS appelle à un accès libre et sûr de tous les intervenants aux populations touchées », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, le Directeur général de l'agence onusienne pour la santé. « Tous ceux qui participent à la riposte doivent pouvoir se déplacer librement et en toute sécurité dans les zones de conflit pour mener le travail nécessaire pour maîtriser l'épidémie ».

Le chef de l'OMS a également souligné que la population vivant dans les zones affectées doit pouvoir avoir accès aux centres de traitement « qui sauvent des vies et arrêtent la propagation des maladies ».

Comme cela a été le cas lors de la récente épidémie d'Ebola dans la province de l'Equateur (ouest du pays), l'OMS soutient le ministère de la santé de la RDC dans les aspects clefs de la riposte.

Un peu plus d'une semaine après que le gouvernement congolais ait déclaré la dernière épidémie d'Ebola, le Dr Tedros, le Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique et le Dr Peter Salama, Directeur général adjoint de l'OMS pour les situations et intervention d'urgence se sont rendus dans la ville de Beni et dans la zone sanitaire de Mangina, dans la province du Nord-Kivu. Située à 30 kilomètres de Beni, Mangina se trouve à l'épicentre de l'épidémie et concentre la plupart des cas confirmés d'Ebola jusqu'à présent.

Une série de groupes armés sont actifs dans la région. Cette insécurité constitue un défi pour les équipes de santé qui doivent se rendre au sein de communautés - souvent difficiles à atteindre - à la recherche active des cas d'Ebola pour les surveiller deux fois par jour pendant trois semaines. Cette insécurité peut également décourager les membres des communautés de se présenter aux intervenants pour un traitement.


A Beni, un centre d'opérations d'urgence construit par la MONUSCO

Malgré les défis de sécurité, le Dr Matshidiso Moeti s'est montrée confiante quant à la capacité de riposte de l'OMS, soulignant que l'agence onusienne dispose d'une « vaste expérience dans la prestation de services de santé dans les zones de conflit en Afrique ».

« Nous allons tirer parti de cette expérience pour nous assurer que notre personnel et nos partenaires peuvent faire leur travail et sauver la vie des personnes pour lesquelles nous sommes ici pour les aider », a déclaré le Dr Moeti.

Avec le Ministre de la santé congolais, le Dr Oly Ilunga, la délégation de l'OMS a assisté au lancement de la campagne vaccination contre le virus Ebola pour les agents de santé de l'hôpital de référence de Beni. Ils ont également visité le centre d'opérations d'urgence de la ville, qui a été construit et fourni aux partenaires par la MONUSCO, l'opération de maintien de la paix de l'ONU en RDC.

Lors de cette visite dans l'est de la RDC, la délégation de l'OMS a rencontré le personnel onusien et les partenaires présents sur place pour évaluer les défis à venir et faire le point sur les mesures déjà mises en place, notamment les centres de traitement gérés par les partenaires, la sensibilisation des communautés, la prévention des infections et le système de surveillance.

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