Soutien au ministre de la Culture et au peuple Brésilien

Françoise NYSSEN - Ministère de la Culture - 05/09/2018 09:45:00

suite au sinistre du musée national d'archéologie et d'anthropologie de Rio de Janeiro

Françoise Nyssen, ministre de la Culture, s'est entretenue avec l'Ambassadeur du Brésil en France pour exprimer au peuple brésilien tout son soutien et sa solidarité face à ce tragique incendie. Françoise Nyssen lui a assuré l'offre de toute l'expertise des agents du ministère de la Culture, que ce soit en matière de muséographie, de conservation ou encore de gestion des collections et des archives.

Le 2 septembre 2018, un gigantesque incendie a détruit le musée national d'archéologie et d'anthropologie du Brésil à Rio de Janeiro. Institution scientifique et culturelle majeure du Brésil et d'Amérique du Sud, le musée est un des muséums d'histoire naturelle parmi les plus importants au monde. Créé en 1818 par le roi du Portugal (avant l'indépendance du Brésil en 1822), il s'installe en 1892, au coeur du parc Quinto da Boa Vista, dans le palais Saint Christophe, oeuvre néo-classique remaniée par l'architecte Pierre Joseph Pézerat. Depuis 1946, le musée est administré par l'université fédérale de Rio de Janeiro.

Ses collections, riches de plus de 20 millions de biens culturels, couvrent les domaines de l'histoire naturelle (zoologie, géologie, botanique, paléontologie) et de l'anthropologie (anthropologie, archéologie, ethnographie). A vocation encyclopédique, elles témoignent de l'histoire des civilisations de l'Amérique latine (civilisations précolombiennes de la Mésoamérique, civilisations andines, archéologie brésilienne d'avant la colonisation, cultures amazoniennes) et des autres continents : Egypte (collection Jean-Baptiste Belzoni, Thèbes et Karnak), Méditerranée antique (céramique grecque et romaine, fresques de Pompéi et d'Herculanum, collection de l'impératrice Thérèse-Christine), Afrique, Océanie, Antarctique.

Lieu d'éducation et de recherche, le musée national de Rio de Janeiro possède également la plus importante collection d'objets (30 000) témoignant de la culture matérielle des peuples et cultures indigènes du Brésil mais aussi de la culture africaine et afro-brésilienne.

Pour le Brésil et pour les chercheurs du monde entier, ce sinistre représente un désastre majeur pour la connaissance de l'histoire du pays et la compréhension de sa diversité culturelle et naturelle.

Actuellement, les causes de l'incendie ne sont pas connues et l'équipe du musée cherche à évaluer l'importance des pertes. Toutes les archives historiques ont été consumées. Plusieurs biens d'intérêt patrimonial et scientifique majeur sont définitivement détruits, comme le fossile de Luzia, le plus ancien hominidé (c.11 500-13 000 ans) mis au jour au Brésil en 1974 par une équipe franco-brésilienne ou le squelette du Maxakalisaurus topai, un des plus grands dinosaures du Brésil. La météorite de Bendego retrouvée en 1794, une des plus importantes du monde (5,36 T), une réplique (avant 1811) du trône du roi d'Abomey, Adandozan, auraient également disparu.

Au-delà de ces pièces insignes, ce sont des pans entiers du patrimoine culturel brésilien (des archives du vivant et des mémoires humaines) qui ont été détruits.

Les musées français (notamment le Muséum National d'Histoire Naturelle, le musée de l'Homme, le musée du quai Branly-Jacques Chirac) sont des partenaires de longue date des institutions culturelles brésiliennes avec lesquelles elles ont noué des coopérations scientifiques. En 1985, mais surtout en 2005 (année du Brésil en France) et 2009 (année de la France au Brésil), le public français a pu découvrir la vitalité culturelle du Brésil. La Convention de Washington (1973) sur le commerce international des espèces de la faune et de la flore sauvages menacées a contribué à une prise de conscience progressive des enjeux de protection du patrimoine naturel, relayée au Brésil par la FUNAI (Fondation nationale de l'Indien).

Les équipes des musées français sont à l'entière disposition des équipes brésiliennes, en liaison avec les services de l'Ambassade de France au Brésil, comme l'a assuré l'Ambassadeur avec lequel la ministre de la Culture a également eu un échange.