Demandeurs d'asile : Berlin voit en Alger un bon partenaire

République Fédérale d'Allemagne - CIDAL - 19/09/2018 09:35:00

L'Allemagne et l'Algérie veulent renforcer leur coopération sur le rapatriement des demandeurs d'asile déboutés, ont annoncé lundi la chancelière Angela Merkel et le Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, lors d'un entretien à Alger.

Berlin et Alger ont l'intention de coopérer davantage et plus efficacement pour rapatrier les demandeurs d'asile algériens déboutés en Allemagne. « Nous avons réfléchi à la manière de développer » cette coopération déjà « très constructive » et trouvé de « bonnes modalités », a annoncé la chancelière lundi après un entretien à Alger avec le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. « L'Allemagne a besoin de partenaires » pour rapatrier ces personnes, et « l'Algérie en est un ».

Les personnes sans droit de séjour durable doivent être rapatriées

En 2017, 2 % à peine des demandes d'asile déposées par des ressortissants algériens en Allemagne ont été acceptées. Pour les autres, Berlin et Alger sont liés depuis 1997 par un accord de réadmission. Aujourd'hui, le gouvernement allemand souhaite inscrire l'Algérie, la Tunisie et le Maroc sur la liste des pays sûrs afin de faciliter le retour de leurs ressortissants.

Selon le quotidien « Rheinische Post », qui cite des chiffres émanant du ministère de l'Intérieur, le nombre d'expulsions de l'Allemagne vers l'Algérie aurait déjà fortement augmenté ces dernières années. Il serait passé de 57 personnes en 2015 à 504 en 2017.

Angela Merkel a toutefois jugé important qu'il existe aussi des voies de migration légales. Elle a cité plusieurs possibilités : des visas valables pendant la durée des études, des séjours de formation en Allemagne ou encore l'immigration de travail pour les personnels qualifiés.

Progrès de la coopération bilatérale

À Alger, la chancelière a également loué l'engagement d'Alger pour résoudre les conflits de la région (Mali, Libye). Elle a, par ailleurs, souligné que l'Allemagne entendait aider l'Algérie, dépendante du pétrole et du gaz, à diversifier son économie. 200 entreprises allemandes sont installées en Algérie, a-t-elle rappelé. Un partenariat énergétique a été noué entre les deux pays.

Comme elle aime le faire, Angela Merkel a aussi profité de sa visite pour aller discuter avec les élèves d'un établissement scolaire - un lycée qui accueille 700 jeunes filles de la seconde à la terminale et propose l'allemand en troisième langue. Elle a, par ailleurs, rencontré des défenseurs des droits de l'homme, des militantes féministes et des intellectuels, parmi lesquels le journaliste et écrivain Kamel Daoud.