A New York, des Etats membres promettent un soutien accru au maintien de la paix des Nations Unies

ONU Femmes - 01/04/2019 13:30:00


A l'occasion d'une réunion ministérielle vendredi à New York, plusieurs Etats membres de l'ONU ont promis un soutien accru aux opérations de paix des Nations Unies qui sont confrontées à des conflits plus complexes et plus dangereux.

« Au fil des décennies, nos opérations de maintien de la paix ont aidé des pays, du Libéria et de la Sierra Leone, en passant par le Timor-Leste et le Cambodge, à passer d'un conflit à la paix. Elles protègent des centaines de milliers de civils, appuient des solutions politiques aux conflits et aident à préserver les cessez-le-feu. Mais à mesure que les conflits deviennent plus complexes et à haut risque, nos opérations doivent suivre le rythme », a déclaré le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, à l'ouverture de cette réunion qu'il présidait.

Une centaine de délégations, dont plus de 60 au niveau ministériel, ont participé à cette réunion pour réaffirmer leur engagement en faveur du maintien de la paix des Nations Unies et annoncer des contributions. Plusieurs pays ont annoncé des contributions en termes d'équipements, de troupes et de formations.

Le chef de l'ONU a fait observer une minute de silence en début de réunion en hommage au 27 Casques bleus tués par des actes violents en 2018.

« Rendre nos missions plus fortes et plus sûres est l'un des éléments clés de mon initiative Action pour le maintien de la paix, ainsi que recentrer le maintien de la paix sur des attentes plus réalistes et mobiliser un soutien accru pour des solutions politiques », a dit M. Guterres.

Le Secrétaire général a indiqué que cette initiative montre déjà des résultats. « L'année dernière, le nombre de soldats de la paix tués a considérablement diminué. Nos missions sont plus agiles et plus proactives, comme nous l'avons vu récemment en République démocratique du Congo et en République centrafricaine », a-t-il souligné.

« Mais nous manquons encore de capacités critiques », a noté le chef de l'ONU. Il a cité le cas du Mali, où il y a un besoin urgent de véhicules blindés de transport de troupes, et celui de la République centrafricaine, où il y a besoin d'hélicoptères pouvant opérer 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, pour des évacuations sanitaires dans des zones isolées.

« Ailleurs, nous avons besoin d'hélicoptères armés ; d'unités de renseignement, de surveillance et de reconnaissance ; de forces de réaction rapide et d'équipes d'évacuation médicale aérienne », a ajouté M. Guterres.

Il a appelé les Etats membres à fournir ces capacités indispensables au maintien de la paix et leur a promis de les utiliser de manière judicieuse.


Augmenter le nombre de femmes Casques bleues

Au-delà d'un meilleur équipement et d'une disponibilité accrue, il a jugé nécessaire d'accroître les contacts avec les populations locales, grâce, notamment, aux femmes Casques bleues.

Il s'est félicité des efforts réalisés dans ce sens, mais a estimé qu'il fallait faire plus, jugeant « inacceptable qu'en 2019, seulement 4% de nos soldats de la paix soient des femmes ». Il a indiqué qu'une stratégie visant à augmenter le nombre de femmes en uniforme au sein du maintien de la paix serait présentée le mois prochain au Conseil de sécurité.

Le chef de l'ONU a aussi rappelé la priorité qu'il s'est donné de mettre fin à l'exploitation et aux abus sexuels par des Casques bleus. « Malgré le travail accompli par les Nations Unies en partenariat avec les États Membres, des cas d'exploitation et abus sexuels continuent de causer des torts irréparables aux personnes que nous sommes censés protéger », a-t-il noté.

Mais, selon lui, des chiffres récents indiquent que les mesures prises commencent à porter leurs fruits, même s'il reste encore beaucoup à faire. « L'ère du silence et des tabous est révolue et doit faire place à une ère de transparence et de responsabilité », a-t-il déclaré.

Au début de la réunion ministérielle, le chef de l'ONU a remis à une femme Casque bleue brésilienne, Marcia Andrade Braga, déployée en République centrafricaine, le Prix du Défenseur de l'égalité des sexes de l'ONU.

L'actrice Angelina Jolie, cofondatrice de l'Initiative pour la prévention de la violence sexuelle dans les conflits (PSVI) et Envoyée spéciale du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), a prononcé un discours vendredi après-midi.


Engagements annoncés lors de la réunion ministérielle
- Suède - Compagnie d'infanterie spécialisée pour la MINUSMA en 2020 ; une équipe mobile de formation pour la MINUSMA et des cours au Centre nordique pour les femmes dans les opérations militaires.

- Corée du Sud - Engagements en matière de formation et offre d'accueillir la prochaine réunion ministérielle sur le maintien de la paix.

- Nigéria - Force de réaction rapide, compagnie de protection de la force, compagnie de génie, compagnie de signalisation ou compagnie de police militaire.

- Mexique - Première unité militaire mexicaine dans le cadre d'opérations de maintien de la paix des Nations Unies (pour 2020).

- Guatemala - Compagnie des forces spéciales.

- Égypte - Compagnie de renseignement, de surveillance et de reconnaissance pour la MINUSMA, Compagnie des forces spéciales.

- Irlande - Élargir l'aide à la formation fournie aux autres pays contributeurs, notamment en matière de premiers secours, de neutralisation des engins explosifs improvisés et de sensibilisation aux mines.

- Norvège - Équipe de police spécialisée au sein de la MINUSMA.

- Indonésie - Unité de patrouille de reconnaissance pour la MINUSMA.

- Pakistan - Nouvelles unités et promesses d'organiser un cours pour les observateurs militaires féminins, une formation pour désactiver des engins explosifs et d'autres formations.

- El Salvador - Unité d'aviation pour le renseignement, la surveillance et la reconnaissance au sein de la MINUSMA.

- Rwanda - Bataillon d'infanterie disponible pour un déploiement rapide.