Améliorer l'intégration sociale des familles vivant dans des bidonvilles en Inde

Fondation Chanel - 20/06/2019 18:45:23


LE CONTEXTE
En Inde, près de 24% des ménages dans les zones urbaines vivent dans des bidonvilles, à proximité des grandes villes. Ces familles sont souvent confrontées à une pauvreté extrême et luttent pour subvenir à leur besoins les plus basiques. Bien qu'elles disposent de nombreux services - y compris de santé, de petite-enfance et d'éducation -, un nombre incalculable de familles ignorent leur existence ou ne savent pas comment en bénéficier.

Le projet
ATIA vient en aide aux communautés les plus vulnérables et économiquement défavorisées vivant dans les bidonvilles les plus pauvres de Bombay et de Jaipur en Inde. Le projet vise à réduire significativement les problèmes sociaux de ces bidonvilles - dont le manque d'accès aux services de santé et à l'éducation - en donnant aux femmes les outils nécessaires pour améliorer leurs propres conditions de vie. ATIA travaille avec un réseau de partenaires locaux pour leur apporter un soutien technique et opérationnel ainsi qu'une formation.

La Fondation CHANEL aide ATIA à fournir un soutien psychosocial à 7 000 familles vulnérables dans sept bidonvilles à Bombay et deux à Jaipur en Inde. Ciblant les mères de famille, ce projet se donne pour objectif de les aider à identifier et à hiérarchiser leurs besoins ainsi qu'à connaître les services publiques et privés dont elles peuvent bénéficier. De plus, grâce au soutien de la Fondation CHANEL, ATIA créera de nouveaux services pour aider les familles à accéder à des opportunités économiques et à augmenter leurs revenus.

Le partenaire
ATIA est une organisation à but non-lucratif oeuvrant pour l'autonomisation des communautés les plus vulnérables dans le monde. ATIA apporte l'impulsion et les outils nécessaires pour améliorer leurs conditions de vie par elles-mêmes. L'organisation soutient actuellement plus de 47 000 familles à travers Madagascar, l'Inde et le Mozambique.

ATIA ONG

Dans les bidonvilles de Mumbai, ATIA soutient les plus vulnérables


L'ONG ATIA conçoit et réalise des programmes d'aide au développement. Elle agit notamment à Mumbai, en Inde, où les familles très pauvres vivent dans des bidonvilles où règne l'extrême précarité. L'action d'ATIA, soutenue par la Fondation CHANEL, consiste à aider les plus démunis à améliorer leurs conditions de vie. Pour ancrer sa démarche sur le territoire, elle s'appuie sur six associations partenaires locales avec lesquelles elle co-réalise les programmes d'aide.

Au quotidien, 40 animatrices sociales soutiennent les familles - appuyées par leurs superviseures, coordinateurs et coordinatrices ainsi que l'équipe du bureau local d'ATIA en Inde. Elles s'adressent aux mères de familles, interlocutrices privilégiées car elles ont la charge de la gestion quotidienne du foyer, et les guident sur le chemin de l'autonomie.

Concrètement, les animatrices sociales facilitent l'accès des bénéficiaires aux services publics existants pour les questions de santé, de suivi administratif ou encore de développement économique. Tout d'abord en les informant, car ces familles n'ont bien souvent pas connaissance des services dont elles peuvent bénéficier, puis en en leur donnant les clés - et notamment la confiance en soi - pour mener elles-mêmes leurs démarches. Cet accompagnement s'inscrit dans une relation dynamique, avec un suivi régulier (une visite à domicile hebdomadaire pendant 6 mois), et est formalisé par un « contrat social » dans lequel les familles se fixent des objectifs.

Ne pas ignorer la dimension psychosociale
Les familles auxquelles s'adresse ATIA sont confrontées à de nombreuses difficultés, souvent simultanées : isolement social, habitat précaire, grande pauvreté les empêche de subvenir à leurs besoins les plus essentiels. S'y ajoutent des problématiques psychosociales pour les mères de famille liées à leur condition de femmes (certaines n'ont pas le droit de sortir de leur quartier, voire de chez elles), à l'isolement (et au manque de confiance en elles qui en découlent), mais aussi à l'addiction à des drogues d'un ou plusieurs membres de la famille.

ATIA a décidé d'intégrer pleinement cette dimension psychosociale dans son approche. Ainsi, chaque animatrice sociale se penche d'abord sur les problèmes les plus simples (documents administratifs, par exemple) tout en cherchant à établir une relation de confiance et à comprendre en détails les processus décisionnels de la famille. « Une fois qu'elle a analysé les dynamiques familiales, l'animatrice travaille avec les membres du foyer à lever certains blocages. C'est dans cette deuxième phase que les difficultés psychosociales, plus complexes, sont abordées. », explique Laurence Jannet, Cheffe de secteur social et éducation chez ATIA. Par exemple : la question de l'éducation des filles, les problèmes d'addiction ou les conflits familiaux. Pour les femmes, la possibilité d'exprimer leurs difficultés grâce à l'écoute bienveillante des animatrices permet de retrouver dignité et volonté d'agir. « A l'issue des 6 mois d'accompagnement, nos équipes constatent que 70 % des cheffes de famille suivies ont repris confiance en elles, ont gagné en autonomie et sont en mesure de faire appel aux services disponibles quand nécessaire. », précise Laurence Jannet.

Renforcer les liens avec les services publics


4 000 familles ont ainsi été accompagnées et 68 % de leurs objectifs ont été atteints. Par exemple, la proportion de familles suivies se plaignant de problèmes de santé a très fortement diminué, passant de 52 à 5 % et le taux de scolarisation des enfants de 6 à 14 ans est passé de 66 à 86 %. Par ailleurs, l'accompagnement psychosocial a ouvert la voie à des actions de médiation en cas de conflit et permet d'orienter les femmes vers les services de protection contre les violences domestiques le cas échéant. Pour 2019-2020, Atia a d'ailleurs décidé d'améliorer encore la prise en charge des cas de violences en formant les animatrices sociales.
« A long terme, nous espérons que les liens avec les services publics iront en se renforçant, et qu'une partie des méthodes d'accompagnement familial, qui ont prouvé leur efficacité pour améliorer les conditions de vie des familles très vulnérables, sera reprise par les services sociaux publics. », conclut Laurence Ja