Prévention du cancer du col de l'utérus

Santé publique France - 18/09/2019 10:25:00



- Editorial
Éradication du cancer du col utérin : une priorité de santé publique, Catherine Sauvaget & Elisabete Weiderpass (Centre international de recherche sur le cancer)

- Articles

- Cancer du col de l'utérus en France : tendances de l'incidence et de la mortalité jusqu'en 2018, Françoise F. Hamers et coll. (Santé publique France)
L'objectif de cet article est de dresser un état des lieux du fardeau du cancer du col de l'utérus (CCU) en France et des tendances d'incidence et de mortalité à partir des estimations les plus récentes au niveau national et infranational. En 2018, en France métropolitaine, le nombre de nouveaux diagnostics de CCU est estimé à 2 920 et le nombre de décès par CCU à 1 117. Les estimations d'incidence territoriales révèlent une hétérogénéité géographique importante. La diminution de l'incidence et de la mortalité observée depuis plusieurs décennies se poursuit, mais à un rythme décroissant. Les analyses d'incidence par âge et cohorte de naissance indiquent que le ralentissement de la baisse de l'incidence est probablement dû à une augmentation de l'exposition aux papillomavirus humains à haut risque oncogène (HPV-HR), résultant de modifications dans les comportements sexuels. Les données suggèrent que l'impact de l'augmentation de la transmission du HPV-HR sur l'incidence et la mortalité du CCU a été contrebalancée par effet du dépistage mai que cet effet s'essouffle et qu'il existe un risque d'inversion des tendances. Une meilleure couverture de la vaccination contre le HPV jusqu'ici très insuffisante (<25 %), combinée à un programme de dépistage organisé fondé sur le test HPV es indispensable à l'élimination du cancer du col de l'utérus, déclarée priorité de santé publique par l'Organisation mondiale de la santé.

- coll. (Santé publique France)
Le Programme national de dépistage organisé (PNDO) du cancer du col de l'utérus (CCU), en cours de déploiement depuis 2018, a pour objectif d'augmenter la couverture du dépistage pour atteindre 80%, de réduire les inégalités d'accès à ce dépistage et de diminuer de 30% l'incidence et la mortalité par CCU à 10 ans. Disposer d'estimations fiables de la couverture du dépistage du CCU avant la mise en place du PNDO CCU est essentiel pour mesurer l'impact de ce programme.

- Évolution de la couverture vaccinale du vaccin contre le papillomavirus en France - 2008-2018, Laure Fonteneau et coll. (Santé publique France)
Cette étude présente un bilan sur 11 ans de la couverture vaccinale du vaccin contre le papillomavirus chez les adolescentes en France et présente son évolution en relation avec les changements de stratégie vaccinale.

- Interventions permettant d'augmenter la couverture vaccinale du vaccin contre les papillomavirus humains, Valentine Campana et coll. (Institut de recherche en santé publique)
L'identification et le déploiement d'interventions ayant démontré leur efficacité pour améliorer la couverture vaccinale (CV) du vaccin contre les papillomavirus humains (HPV) sont essentiels pour prévenir les maladies transmises par ces virus. L'efficacité de plusieurs d'entre elles, en termes d'augmentation de la couverture vaccinale et de diminution de l'hésitation vaccinale, a déjà été établie à l'étranger.

- Influence des facteurs socioéconomiques sur la vaccination contre les infections à papillomavirus humain chez les adolescentes en France, Clara Blondel et coll. (Santé publique France)
Notre étude visait à explorer les facteurs socioéconomiques associés à la vaccination contre les infections à papillomavirus humain (HPV) chez les adolescentes en France en prenant en compte simultanément les caractéristiques individuelles et celles liées à leur environnement de vie.

- Infections à papillomavirus humain : influence des perceptions de la maladie et du vaccin sur le statut vaccinal, Florian Verrier et coll. (Santé publique France)
L'infection à papillomavirus humain (HPV), sexuellement transmissible, est le principal facteur de risque du cancer du col de l'utérus. La vaccination contre l'infection HPV est recommandée chez les jeunes filles de 11 à 14 ans, mais la couverture vaccinale reste faible en France. Entre janvier et août 2016, 960 jeunes femmes de 15 à 25 ans et 1 491 parents de filles de 11 à 19 ans ont été interrogés par téléphone sur leur perception de la maladie (gravité, fréquence) et son vaccin (efficacité, effets secondaires graves) permettant d'explorer l'association de ces perceptions avec le statut vaccinal déclaré. En 2016, 92,8% des parents et 95,0% des jeunes femmes ayant entendu parler du vaccin anti-HPV considéraient l'infection HPV comme grave, 62,3% et 68,9% respectivement comme fréquente. Le vaccin était jugé efficace par 69,4% des parents et 76,2% des jeunes femmes. Près de la moitié (54,0% dans les deux populations) pensait qu'il pouvait provoquer des effets secondaires graves.
La perception de l'efficacité du vaccin (jeunes femmes : OR=8,0 [4,9-13,0], parents : OR=3,7 [2,2-6,3]) et à l'inverse, la perception d'effets secondaires graves (jeunes femmes : OR=0,5 [0,4-0,7], parents : OR=0,3 [ 0,2-0,4]) étaient fortement liées à la vaccination anti-HPV. Les perceptions vis-à-vis de la vaccination anti-HPV influençaient plus fortement les pratiques que les perceptions vis-à-vis de la maladie. Cette étude confirme les principaux freins à cette vaccination, nécessitant une plusgrande information de la population.

- Évaluation coût-efficacité de la vaccination contre les papillomavirus humains dans le cadre du dépistage du cancer du col de l'utérus en France, Sophie Rousseau et coll. (Institut national du cancer)
L'Institut national du cancer (INCa) a souhaité quantifier les bénéfices de santé additionnels (lésions précancéreuses, cancers du col de l'utérus (CCU) et décès par CCU évités) en France de la vaccination contre les papillomavirus humains (HPV), dans le contexte de la récente commercialisation du vaccin nonavalent (Gardasil® 9) et de la mise en place du dépistage organisé (DO) du CCU.

- Le Centre national de référence des papillomavirus : principales missions, Jean-Luc Prétet (Centre hospitalier universitaire de Besançon)
En mars 2017, le Laboratoire de biologie cellulaire et moléculaire du CHU de Besançon a été désigné Centre national de référence (CNR) des papillomavirus humains (HPV). Le CNR Papillomavirus s'intègre dans un réseau de 44 CNR qui couvrent différents agents pathogènes. Ils apportent une expertise microbiologique
et travaillent en étroite collaboration avec Santé publique France. Les missions du CNR Papillomavirus se placent dans le contexte du Plan Cancer 2014-2019, qui prévoit des actions visant à faire reculer les inégalités face au cancer du col de l'utérus en proposant d'organiser son dépistage en France et en favorisant l'accès à la vaccination.
Quatre missions sont confiées au CNR :

- l'expertise microbiologique ;
- le conseil ;
- la surveillance épidémiologique ;
- la contribution à l'alerte.