Les dépenses de santé devraient dépasser la croissance du PIB à l'horizon 2030

OCDE - Organisation de Coopération et Développement Economique - 11/11/2019 18:00:00


Selon de nouvelles prévisions de l'OCDE, les dépenses de santé dépasseront la croissance du PIB au cours des 15 prochaines années dans presque tous les pays de l'OCDE. Dans un nouveau rapport, l'OCDE indique en effet que les dépenses de santé par habitant augmenteront à un taux annuel moyen de 2.7 % dans la zone OCDE et atteindront 10.2 % du PIB d'ici 2030, par rapport à 8.8 % en 2018.

Le Panorama de la santé 2019 : Les indicateurs de l'OCDE montre que les États-Unis ont dépensé le plus en soins de santé en 2018, avec 16.9 % de leur PIB, juste devant la Suisse, qui a dépensé l'équivalent de 12.2 % de son PIB. Viennent ensuite l'Allemagne, la France, la Suède et le Japon, qui ont tous dépensé près de 11 % de leur PIB, tandis que quelques pays ont enregistré des dépenses de santé inférieures à 6 % de leur PIB, notamment le Mexique, la Lettonie, le Luxembourg et la Turquie, avec un taux à 4.2 %.

Le Panorama de la santé énonce les domaines dans lesquels les dépenses pourraient être plus efficaces :

Le recours accru aux médicaments génériques pourrait permettre de réaliser des économies, mais pour le moment les génériques ne représentent que la moitié du volume des produits pharmaceutiques vendus dans les pays de l'OCDE. En 2017, les génériques ont représenté plus des trois quarts du volume des produits pharmaceutiques vendus au Chili, en Allemagne, en Nouvelle-Zélande et au Royaume-Uni, mais moins d'un quart au Luxembourg et en Suisse.
Les systèmes de santé et de protection sociale emploient aujourd'hui plus de travailleurs que jamais auparavant, les soins de santé et les services sociaux représentant environ un emploi sur dix dans les pays de l'OCDE. Le transfert de tâches des médecins vers les infirmiers et d'autres professionnels de santé peut atténuer la pression des coûts et permettre de réaliser des gains d'efficience.
Améliorer la sécurité des patients est non seulement bénéfique pour la santé, mais cela peut aussi permettre de réaliser des économies. Près de 5 % des patients hospitalisés ont contracté une infection nosocomiale en 2015-17.
L'édition 2019 du Panorama de la santé met en évidence des tendances préoccupantes pour ce qui est des résultats sur le plan de la santé et des modes de vie malsains.

Une personne née aujourd'hui peut espérer vivre près de 81 ans en moyenne dans les pays de l'OCDE. Mais, depuis peu, l'espérance de vie progresse moins vite dans la plupart des pays de l'OCDE, en particulier aux États-Unis, en France et aux Pays-Bas. L'année 2015 a été particulièrement mauvaise, l'espérance de vie ayant reculé dans 19 pays.

Ce phénomène s'explique notamment par la prévalence croissante de l'obésité et du diabète, qui n'a pas permis de maintenir les progrès accomplis précédemment en matière de réduction des décès dus aux maladies cardiaques et aux AVC. Les maladies respiratoires, comme la grippe et la pneumonie, ont également fait plus de victimes ces dernières années, notamment chez les personnes âgées.

Depuis 2011, les décès liés aux opioïdes ont augmenté d'environ 20 % dans les pays de l'OCDE et ont fait environ 400 000 victimes rien qu'aux États-Unis. Le nombre de décès liés aux opioïdes est également relativement élevé au Canada, en Estonie et en Suède.

Le tabac, l'alcool et l'obésité continuent de tuer prématurément et de dégrader la qualité de vie :

Les taux de tabagisme diminuent, mais 18 % des adultes fument encore quotidiennement.
La consommation d'alcool atteint en moyenne 9 litres d'alcool pur par personne et par an dans les pays de l'OCDE, soit près de 100 bouteilles de vin. Près de 4 % des adultes sont dépendants à l'alcool.
Les taux d'obésité continuent d'augmenter dans la plupart des pays de l'OCDE, 56 % des adultes étant en surpoids ou obèses et près d'un tiers des enfants âgés de 5 à 9 ans étant en surpoids.
La pollution atmosphérique est responsable d'environ 40 morts pour 100 000 habitants dans les pays de l'OCDE. Les taux de mortalité sont beaucoup plus élevés dans des pays comme l'Inde et la Chine, avec environ 140 décès pour 100 000 habitants.
Le rapport préconise d'accorder une attention accrue aux déclarations des patients quant aux résultats et au vécu de leur parcours de soins. Les résultats préliminaires de la nouvelle initiative PaRIS de l'OCDE, à savoir l'Enquête sur les indicateurs fondés sur les déclarations des patients, montrent que les arthroplasties de la hanche améliorent la qualité de vie - mobilité, activité, douleur - d'environ 20 %.

Comme l'a déclaré Stefano Scarpetta, Directeur de l'emploi, du travail et des affaires sociales à l'OCDE, « les systèmes de santé peuvent et doivent faire mieux pour améliorer la santé de nos populations. Il est essentiel, si nous voulons affecter des ressources là où elles auront le plus d'impact, d'évaluer comment les systèmes de santé transforment la vie des individus pour le meilleur ».

Le Panorama de la santé 2019 : Les indicateurs de l'OCDE, ainsi que les notes par pays pour l'Allemagne, l'Australie, les États-Unis, la France, l'Italie, le Japon, le Mexique et le Royaume-Uni sont disponibles à l'adresse http://www.oecd.org/fr/sante/panorama-de-la-sante-19991320.htm.

Pour de plus amples informations, les journalistes sont priés de prendre contact avec Francesca Colombo, Chef de la Division de la santé de l'OCDE (Tél. : + 33 1 45 24 93 60), ou Chris James, Analyste des politiques de santé (Tél. : + 33 1 45 24 89 69) à la Division de la santé de l'OCDE.


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