Un nouveau baccalauréat en 2021

Jean-Michel BLANQUER - Ministère de l'éducation nationale - 17/01/2020 15:05:00


Le nouveau baccalauréat dès 2021 redonne au baccalauréat son sens et son utilité avec un examen remusclé et un lycée plus simple, plus à l'écoute des aspirations des lycéens, pour leur donner les moyens de se projeter vers la réussite dans l'enseignement supérieur. Un comité de suivi de la réforme a proposé des ajustements auxquels le ministre répond favorablement.

Qu'est-ce que le nouveau baccalauréat ?

Faire du baccalauréat un tremplin pour la réussite

L'ESSENTIEL

Les élèves de 1re en 2019-2020 inaugurent le nouvelle organisation du baccalauréat.


Il n'y a plus de série en voie générale mais des parcours choisis par chaque lycéen en fonction de ses goûts et de ses ambitions.

Le nouveau baccalauréat repose pour une part sur un contrôle continu et pour une autre part sur des épreuves terminales.

L'épreuve anticipée écrite et orale de français se déroule en fin de 1re.

En terminale, deux épreuves écrites portant sur les enseignements de spécialité auront lieu au printemps et deux épreuves se dérouleront en juin : l'écrit de philosophie et l'oral préparé au long des années de première et terminale (cycle terminal).

Le contrôle continu est composé d'épreuves communes organisées pendant le cycle terminal (en 1re et terminale).

4 principes inchangés
1.Le bac est obtenu à partir d'une moyenne générale de 10/20
2.Il n'existe pas de note éliminatoire ou de note de plancher
3.Le système actuel de compensation et de mentions est maintenu
4.L'oral de rattrapage est maintenu en tant que seconde chance

Une nouvelle organisation des enseignements

L'organisation du lycée général et technologique, comme les programmes d'enseignements, évolue pour préparer au nouveau baccalauréat. Il n'y a plus de série en voie générale mais des parcours choisis par chaque lycéen en fonction de ses goûts et de ses ambitions.

Le lycée offre trois types d'enseignements :
Un large socle de culture commune, humaniste et scientifique, ouvert aux enjeux de l'avenir.
Des disciplines de spécialité choisies par l'élève et s'accentuant entre la première et la terminale (trois disciplines en classe de première puis deux en terminale parmi les trois suivies en première). Ces disciplines bénéficient d'horaires significatifs permettant de proposer des programmes ambitieux et de donner du temps aux élèves pour les apprentissages. Des enseignements facultatifs permettront, en outre, à l'élève de compléter son parcours.

Des enseignements nouveaux permettront aux élèves de partager une culture scientifique, d'apprendre à coder et de comprendre les grands défis du monde contemporain.
Un temps d'aide à l'orientation tout au long du lycée pour préparer les choix de parcours et, à terme, l'entrée dans l'enseignement supérieur. Les élèves seront accompagnés selon les horaires prévus dans le cadre des marges d'autonomie des établissements (groupes à effectifs réduits, pédagogie différenciée, Mooc, etc.).

La voie technologique conserve son organisation actuelle en séries. Des ajustements seront apportés pour proposer un socle de culture commune articulé avec les enseignements de spécialité et l'aide à l'orientation.

Les programmes d'enseignement ont été revus pour les classes de première et de terminale, dans une logique d'exigence disciplinaire et de préparation à l'enseignement supérieur.


Les épreuves finales : 60% de la note finale

Chaque lycéen présente une épreuve anticipée écrite et orale de français en fin de première. En classe de terminale, il présente quatre épreuves finales :
Deux épreuves écrites sur les enseignements de spécialité choisis par le candidat.
Une épreuve écrite de philosophie : pour tous, ce choix correspond à une tradition française et à la nécessité de conforter l'esprit critique dans la formation des jeunes générations.
Un oral d'une durée de 20 minutes préparé tout au long du cycle terminal : savoir s'exprimer dans un français correct est essentiel pour les études, pour la vie personnelle et professionnelle. Parce que l'aisance à l'oral constitue un marqueur social, il convient justement d'offrir à tous les élèves l'acquisition de cette compétence. L'épreuve orale repose sur la présentation d'un projet préparé dès la classe de première par l'élève.

Cet oral se déroule en deux parties : la présentation du projet, adossé à un ou deux enseignements de spécialité choisis par l'élève et un échange à partir de ce projet permettant d'évaluer la capacité de l'élève à analyser en mobilisant les connaissances acquises au cours de sa scolarité, notamment scientifiques et historiques. Le jury est composé de deux professeurs.

Le calendrier des épreuves finales

Les épreuves de spécialités sont passées au retour des vacances de printemps.
Les épreuves de français en première, de philosophie en terminale, et l'oral ont lieu à la fin du mois de juin afin que toute l'année scolaire soit mise à profit.

Le contrôle continu : 40% de la note finale

Le contrôle continu repose sur des épreuves communes organisées au cours des années de première et de terminale.

Ces épreuves communes ont lieu aux 2e et 3e trimestres de l'année de première, puis au 3e trimestre de l'année de terminale. L'organisation relèvera des établissements.

Pour garantir l'égalité entre les candidats et les établissements scolaires, une "banque nationale numérique de sujets" est mise en place, les copies anonymes sont corrigées par d'autres professeurs que ceux de l'élève. Une harmonisation est assurée.

Les bulletins scolaires sont pris en compte pour une part limitée (10%) de la note finale afin de valoriser la régularité du travail de l'élève.

L'évalutation des langues et l'ouverture européenne et internationale

Chaque élève étudiera deux langues vivantes comme aujourd'hui. L'écrit sera évalué selon les standards européens dans le cadre des épreuves communes. L'oral sera apprécié d'après les mêmes standards, à partir de février de l'année de terminale, selon les dispositions actuelles.

Parallèlement, la logique de certification a vocation à se développer, en direction d'abord des élèves qui suivent des cursus à dimension internationale (sections internationales, sections européennes, etc.) ou qui choisissent la spécialité Langues, littératures et cultures étrangères.

Les enseignements en langues étrangères (disciplines non linguistiques) seront développés comme la mobilité des élèves.

Une offre d'enseignements enrichie avec le nouveau lycée

Créer des enseignements nouveaux

Le nouveau lycée offre des enseignements nouveaux, comme les sciences numériques et technologie (1h30) pour tous les élèves de seconde, un enseignement scientifique (2h) pour tous les élèves de première et de terminale générale, et pour ceux qui le souhaitent, une nouvelle spécialité : numérique et sciences informatiques.

Enrichir et diversifier l'offre d'enseignements de la voie générale

Aujourd'hui, 84% des lycées publics offrent les 3 séries, Littéraire, Scientifique et Economique et Sociale. À la rentrée 2019, 92% des lycées publics proposeront au moins 7 enseignements de spécialité.

Aujourd'hui, 52% des élèves reçoivent un enseignement de Mathématiques, de SVT et de Sciences-Physiques en première et en terminale. À la rentrée 2019, 100% des élèves recevront, à travers l'enseignement scientifique, un enseignement de mathématiques, de SVT et de Sciences-Physiques.

Enrichir l'offre d'enseignements des lycées qui scolarisent les élèves socialement les plus défavorisés

Aujourd'hui, 82% des lycées publics les plus défavorisés offrent les 3 séries, L, S, ES. À la rentrée 2019, 88% des lycées publics les plus défavorisés offriront au moins 7 enseignements de spécialités.

Diversifier les parcours des élèves

Aujourd'hui, les élèves n'ont accès qu'aux enseignements proposés dans la série qu'ils choisissent. À la rentrée 2019, tous les élèves peuvent choisir parmi tous les enseignements proposés dans leur établissement.

Développer l'offre des enseignements les moins courants

Langues et cultures de l'antiquité (LCA) : aujourd'hui, l'enseignement obligatoire latin ou grec est proposé dans 12% des lycées publics. À la rentrée 2019, il sera proposé dans 24% des lycées publics.

Numérique et informatique : aujourd'hui, 3,5% des élèves étudient l'informatique au lycée. À la rentrée 2019, tous les élèves de seconde générale et technologique étudieront l'enseignement commun « sciences numériques et technologie ».

Arts : aujourd'hui, 36% des élèves de la série L étudient les Arts. À la rentrée 2019, 44% des établissements publics proposeront l'enseignement de spécialité « Arts » qui comprend arts plastiques, cinéma-audiovisuel, danse, histoire des arts, musique, théâtre arts du cirque.


Une transformation nécessaire du baccalauréat

L'ESSENTIEL

L'examen ne prépare pas assez efficacement aux études supérieures auxquelles il donne pourtant accès.

L'organisation actuelle de l'examen repose sur des épreuves finales beaucoup plus nombreuses que chez nos voisins européens.

La concentration d'un grand nombre d'épreuves dans un temps très court n'est pas satisfaisante : elle ne récompense pas les efforts réalisés par les candidats dans la durée et pose des difficultés organisationnelles.


Si le baccalauréat est une clé d'entrée dans l'enseignement supérieur, il est loin d'être un tremplin vers la réussite. Le taux de réussite au baccalauréat général et technologique (environ 90 %) ne doit pas masquer une autre réalité : 61% des étudiants ne parviennent pas au terme des études dans lesquelles ils se sont initialement engagés.

Remuscler le baccalauréat général et technologique

Le baccalauréat est un symbole républicain et un repère pour les élèves. Il est devenu complexe dans son organisation et ne joue plus pleinement son rôle de tremplin vers l'enseignement supérieur.
Il est donc nécessaire de le repositionner en le modernisant :
Simplifier un examen devenu trop complexe
En faire un véritable tremplin vers la réussite dans l'enseignement supérieur
Mieux prendre en compte le travail des lycéens et les accompagner dans la construction de leurs projets

Une transformation du baccalauréat suite à une réflexion menée par Pierre Mathiot

Jean-Michel Blanquer avait confié une mission de réflexion sur l'avenir du baccalauréat à une équipe conduite par Pierre Mathiot, ancien directeur de l'institut d'études politiques (IEP) de Lille. À l'issue des consultations menées, Pierre Mathiot a remis son rapport "Un nouveau baccalauréat pour construire le lycée des possibles" le 24 janvier 2018.

Un comité de suivi de la réforme pour proposer d'éventuels ajustements

Le comité de suivi de la réforme du lycée général et technologique est composé de représentants des organisations syndicales, parentales et lycéennes et de l'administration chargée de la mise en place de la réforme. Ce comité a pour objectif de proposer d'éventuels ajustements en fonction des difficultés sur le terrain et se réunit tous les deux mois en séance plénière, jusqu'à la mise en place du nouveau baccalauréat à la session de juin 2021.

Suite aux dernières propositions du comité de suivi de la réforme, il a été demandé aux services de proposer une évolution des textes en vigueur pour aller dans ce sens.


En français, le nombre de textes à étudier et le renouvellement du programme par moitié chaque année ont pu sisciter des inquiétudes. Comme l'ensemble des programmes du lycée, le programme de français a été conçu pour transmettre des savoirs disciplinaires et interdisciplinaires de qualité à nos élèves. Afin d'aider les professeurs à mener dans de bonnes conditions cet enseignement exigeant, le programme sera dorénavant renouvelé par quart chaque année et dès la présente année scolaire, les lycéens de première générale étudieront entre 20 et 24 textes au lieu des 24 initialement prévus, tandis que ceux de première technologique étudieront entre 13 et 16 textes au lieu des 16 prévus.

En anglais, il est apparu que l'enseignement de spécialité était trop tourné vers des débouchés littéraires et moins vers un usage appliqué aux différents contextes professionnels. C'est pourquoi nous offrons désormais aux élèves la possibilité de choisir entre "anglais" et "anglais, monde contemporain". Cet enseignement fera notamment une place de choix à la lecture de la presse et à l'expression orale. Celui-ci sera proposé en première et en terminale dès la rentrée de septembre 2020.

En mathématiques, vous avez relevé les difficultés de certains élèves à suivre le programme de spécialité. Il apparaît que c'est moins le programme qui est en question que l'hétérogénéité du niveau des élèves, et par conséquent des classes. La réponse est donc d'abord d'ordre pédagogique. C'est pourquoi, dans la perspective de la rentrée prochaine, nous allons travailler à renforcer la constitution des groupes de compétences. En outre, dans tous les lycées qui proposent l'enseignement de spécialités mathématiques, les élèves pourront suivre l'enseignement « mathématiques complémentaires » en terminale. Cet enseignement est particulièrement adapté aux élèves qui ont besoin des mathématiques pour leurs études supérieures futures sans en faire le coeur de leur projet. Ainsi, le nouveau lycée va-t-il offrir aux élèves des parcours mathématiques divers qui répondent à la diversité de leurs envies et de leurs projets.

Dans le cadre du comité de suivi, vous avez également souhaité, qu'une attention particulière soit portée à l'organisation des conseils de classe et au suivi des élèves par les professeurs principaux. Vous proposez ainsi l'adaptation de la composition et du fonctionnement du conseil de classe avec la possibilité d'organiser des conseils d'enseignement de spécialité. Vous suggérez aussi de proposer aux établissements qui le souhaitent de faire évoluer la fonction de professeur principal en l'envisageant dans une dimension de professeur référent d'un groupe d'élèves. Ces évolutions seraient l'occasion de renforcer rôle et la place des représentants des élèves comme des parents